NOTE DE DAC PRESSE: Lorsque nous écrivons ce 07 Avril 2012 cet article que nous remettons en ligne, nous étions loin d’imaginer le degré de la contamination de notre armée par des militaires sans éthique. Notre armée est aujourd’hui mise devant un fait accompli, elle lui appartient de prendre part dans les cours des événements en cours dans notre pays. Laissera -t-elle laisser l’ignominie continuer de perdurer dans une société ou le pouvoir, l’autorité de l’officier est bafouée continuellement. Un seul homme peut museler toute une armée? Je ne le pense pas L’armée Congolais doit se réveiller pour porter haut les valeurs de la république, le droit des citoyens et du peuple. Prenez option pour être du coté du peuple face à cette dictature qui nous étouffe. Prouvez-nous que nous pouvons vous faire confiance et que vous êtes des femmes et des hommes qui ont choisi de défendre le peuple et non un homme.
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« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. » Robespierre Maximilien
Ce que nous expliquions le 15 mars 2012 dans l’article intitulé « La fronde des militaires des FAC monte » (1) serait entrain de se concrétiser sur le terrain. Les informations qui nous parviennent ne présage rien de bon au sein des FAC.
Se battre, se rebeller ou se désintégrer
La solidarité ethnique tant prônée et mise en exergue par le pouvoir en place est entrain de voler en éclat. La plupart des militaires mettent gravement en doute aujourd’hui les choix prisent par le chef suprême de l’armée, ministre de la défense nationale. Certains vont même à dire que ces choix sont antirépublicains.
A cela plusieurs raisons sont évoquées pour traduire cette montée de sentiment de frustration, d’incompréhension et surtout d’incohérence au sein du haut commandement militaire. Le mot est de plus en plus lâché par ces militaires désabusés et trahis par leurs supérieurs. Nous irons à l’insurrection si la situation ne s’améliore guère.
Les soldats congolais qui, pour beaucoup, ont perdu leurs frères d’armes dont l’armée jusqu’alors refuse de reconnaître leur sacrifice, ne digèrent pas ce qu’ils appellent clairement « une honteuse humiliation » subie ce 4 mars 2012. Les explications fallacieuses d’un haut commandement totalement désavoué ne convainquent plus les soldats des FAC. Encore moins les arrestations arbitraires des militaires et autres civils sous des mobiles « très douteuses » ternissant encore plus l’image d’une armée complètement désorientée sont loin de redonner confiance à l’ensemble de la troupe.
Certains avancent même que ces arrestations ont un relent de règlement de comptes personnels pudiquement dites « la tékénisation » de l’armée. Dès lors que l’enquête en cours à Brazzaville s’intéresse au Colonel Marcel Tsourou, pourquoi l’on ne s’intéresse-t-il pas à son chef hiérarchique qu’est le contre-amiral Jean-Dominique Okemba? Quelle est la responsabilité du ministre délégué à la Défense,Charles Zacharie Bowao, sachant que ce dernier quelques jours avant le drame du 04 mars 2012 avait fait la tournée des casernes de Brazzaville? Qu’avait-il constaté?Avait-il rendu compte de tous les dysfonctionnements constatés à son chef hiérarchique qu’est Denis Sassou Nguesso?
Dénoncer l’illégalité de ces dispositions n’implique pas forcément qu’on nous rabâche des inepties sur l’origine ethnique de ces personnes qui par ailleurs ne jouissent pas de réputation de sainteté. Tous les « Tékés » ne doivent pas être indexés pour cette histoire. Ouenzé et Mpila sont bien des quartiers majoritairement « Tékés » ; donc ils sont aussi victimes de ce drame …
L’anarchie du haut commandement a pour conséquence le délitement de l’armée congolaise. Peut-on avoir une force publique respectueuse et organisée sans éthique ?
Le haut commandement des Fac ne respecte pas l’éthique militaire
S’adressant l’année dernière aux membres du haut commandement des FAC, Denis Sassou Nguesso disait : «La question de la discipline au sein de la force publique, les officiers, c’est d’abord le sens de l’honneur et du devoir. L’honneur, il doit être définitivement établi qu’il y a des actes qu’un officier digne de ce nom ne peut pas poser dans la société. Les militaires, les gendarmes, les policiers dans leur rapport avec le peuple, même dans leur rapport interne, doivent s’interdire certains comportements parce que les lois et les règlements s’imposent à eux».
Peut-on se demander si réellement Sassou Nguesso relit ses notes au moment où il méprise consciemment l’éthique des FAC en ayant placé au haut commandement militaire des membres de son clan qui sont tous des affairistes.
Comment demander à un soldat de ne pas racketter les populations des lors que tous les membres du haut commandement militaire sont des affairistes. Un comportement contraire à l’éthique militaire. Alors dans toutes les casernes, impudiquement, il est dit : « Qui sanctionne qui ?» (2)
A titre d’exemple : Tout congolais sait fort bien que le général Norbert Dabira, inspecteur général de l’armée, s’intéresse plus à ses affaires commerciales. Pourquoi n’est-il pas sanctionné puisque le règlement militaire interdit à tout militaire d’être commerçant ? Charles Zacharie Bowao, ministre délégué à la défense est devenu millionnaire en faisant décaisser au Trésor Public des fonds pour des missions et l’achat d’équipements militaires fictifs. Le ministre de la défense nationale et chef suprême des armées est au courant de tous ces méfaits.
Les Congolais sont tous au courant de l’état de déliquescence du haut commandement militaire, des officiers généraux, certains colonels et sur le climat de corruption qui règne dans l’entourage proche (y compris familial) du chef suprême des armées et ministre de la défense nationale, Denis Sassou Nguesso.
Dans cette guéguerre prévisible entre le clan SASSOU, le haut commandement militaire et le reste des troupes, ce sont les velléités ethniques, les brimades récurrentes et les nominations sectaires qui sont aujourd’hui mis en cause et leur résolution détermineront l’avenir du régime en place. Les observateurs pensent que l’armée n’est pas prête à accepter certaines décisions arbitraires prises par le haut commandement militaire devenu clanique. Ce dernier se réfugie derrière la garde républicaine pro-sassou renforcée par des éléments arrivés de Luanda qui résisteraient pour sauver ce qui peut encore l’être, le dernier pré carré. Plus motivées, mieux équipées et mieux payées que la plupart des soldats des FAC, La sécurité et la garde républicaine (G.R.) peuvent sans doute rester loyales et combattre, mais jusqu’où iront-elles ?
Pourtant, ce parallèle schématique entre les troupes d’élites pro-sassou, aujourd’hui basées à Tchambitso et à Kintélé mises en branle, ces derniers jours dans la région des plateaux et le reste des troupes régulières risquent de déboucher sur des erreurs d’appréciation.
Il est facile de comprendre ce qui se passe actuellement. Pour pérenniser à tout prix son pouvoir, Denis Sassou Nguesso emploie la vieille règle machiavélique qui consiste « à diviser pour régner ». Il a soumis l’armée au contrôle du clan au pouvoir (PCT) en la vidant de ses rangs des « éléments jugés incontrôlables, inflexibles, incorruptibles…» pour ne laisser que des militaires ayant longtemps vendus leur âme au diable. (3)
Cette « sassouisation » de l’armée était nécessaire, mais non suffisante. Il se met alors en place un double système de contrôle : la famille contrôle l’armée, et le clan contrôle le parti. La famille fournissait les hommes nécessaires à la surveillance ; le clan donnait les garanties de la confiance. Certains militaires aujourd’hui qui crient aux loups sont les pourvoyeurs de ce système. Ce dernier les ayant largement utilisés, exploités, sucés jusqu’à la dernière goutte les exposent à la colère du peuple en les présentant comme les seuls responsables de l’ignominie perpétrée ce 4 mars 2012. C’est pourquoi nous ne verserons pas une seule larme contre certains de ces militaires véreux, sanguinaires cruellement barbares qui ont largement contribué à l’extermination de plusieurs démocrates Congolais.
Dans un état respectueux des lois et règlements de la république, après le drame du 04 mars 2012, le ministre de la défense, le ministre délégué à la défense, le chef d’état major général, le commandant de la zone militaire de Brazzaville doivent être suspendus de leur fonction pour les besoins de l’enquête.
Ne pas rechigner pour préserver la démocratie
Nous serions du côté des militaires républicains qui ont toujours œuvré pour une armée unie, apolitique et qui s’offusque aujourd’hui de voir comment leur hiérarchie s’est dévoyée pour sacrifier leurs frères d’armes et des civils un matin du 4 mars 2012.
Les soldats de la FAC dénoncent l’ethnisation de leur armée et s’engagent à défendre toutes les régions du Congo sans discrimination pour réinstaller, ramener la justice et le droit. L’armée régulière a déjà désigné le vrai coupable.
Celui par qui ces armes de destruction massives sont entrées sur le sol congolais est le vrai coupable. Celui qui a réduit le peuple à la mendicité est le vrai coupable. Celui qui prive le peuple d’un minimum vital, l’eau l’électricité, la santé et l’éducation est le vrai coupable. Au vu de son comportement et des mesures qu’il a prises pendant 28 ans, il est clair que «le Congo se meurt dans sa politique sectaire et discriminatoire. Le Congo est fort quand la république soutient son armée. Nous ne devons jamais transiger avec le machiavélisme fondamental d’un clan de buveur de sang. Si l’insurrection reste la seule solution pour éviter la dérive clanique dans laquelle veut nous entraîner le Clan SASSOU, mobilisons-nous pour y parvenir ensemble.»
Cette insurrection est un appel à tous les Congolais qui refusent la soumission inhumaine :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » Article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyens de 1793.
Il est grand temps que les demandes des Congolais soient entendues. Dans le même temps, nous réitérons notre attachement au droit inaliénable des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est-à-dire à choisir leur propre développement économique, social et politique et ce, sans ingérence extérieure.
Les Congolais refusent totalement une forme de « démocratie par les bombes » ou « une démocratie de la terreur.» (4)
Notre combat à nous est pour toutes les filles et tous les fils injustement sacrifiés par Sassou et son Clan. C’est pour défendre l’honneur et la mémoire de nos martyrs sans discrimination, de donner une vraie chance au changement d’un Congo uni pour le développement que nous nous engageons à nous battre pour rétablir la démocratie.
Jean-Claude BERI, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
(1) – La fronde des militaires des FAC monte
(2) – Denis Sassou Nguesso : Son pouvoir affairiste crucifie et ruine les chances de développement du Congo
(3) – Le favoritisme ethnico-clanique prôné par le Clan Sassou
(4) – http://www.youtube.com/watch?v=w3PMoIJLAfY