Marie-Louise ABIA est née en 1964 à Dolisie au Congo-Brazzaville. Elle a fait ses études d’anglais à l’Université Marien Ngouabi.  Elle vit actuellement à Londres  avec sa famille. Elle fait partie de l’Association « Femmes 2000 » qui participe à la prévention et à la lutte contre le sida.

Marie Louise ABIA, une femme activiste et engagée dans de multiples manifestations dénonçant la brutalité du pouvoir et la gouvernance anti-démocratique au Congo-Brazzaville. Mais aussi une écrivaine passionnée des fléaux sociétaux du monde moderne (1). Au sein de la Diaspora congolaise de France et de Londres, elle n’est plus à présenter. Mais qui est-elle réellement et quel sens donne t- elle à l’engagement des femmes congolaise en politique ?

Comme beaucoup d’entre elles, Marie Louise ABIA est une mère de famille de 49 ans qui allie parfaitement son activisme et sa vie familiale, une universitaire qui a fait ses études à l’université Marien Ngouabi puis à l’Université de Valencienne. C’est dire que c’est simplement une femme contemporaine qui tente de tenir ensemble toutes les dimensions de son existence. Et puis, par-delà ces différences, elle tente de donner son avis dans une société congolaise où la culture de l’exclusion et la minimisation de la femme est courante.

Pourtant cela ne l’effraie guère, au contraire, au-delà de l’écœurement et du sexisme ambiant dans le milieu politique congolais, elle veut passer un message de paix qui prône l’implication de la femme congolaise dans le processus de lutte contre toutes formes d’extrémisme. Elle pense que la femme congolaise doit jouer son rôle de médiatrice de conflit pour donner une nouvelle dimension à la recherche de la paix et de l’harmonie au sein d’une société congolaise désarticulée.  Elle reste convaincue, par sa force de conviction et son abnégation, que si plus de femmes participaient effectivement à la vie la politique, l’existence et la gestion des conflits seront différentes.

Seulement, faudrait-il que la femme congolaise prenne conscience de la mesure de ses compétences. Elle doit énergiquement refuser la chosification de sa personne, et dénoncer courageusement les clichés qui la cloisonnent dans des postes qui insultent son intelligence, ses capacités et ses compétences.

Sans critiquer ni fustiger la vieille garde des femmes de l’URFC, elle pense que pour pouvoir s’imposer sur l’échiquier politique et peser de tout leur poids, « les femmes congolaises doivent absolument cesser de se comporter comme des kleenex à usage multiple dont les hommes se servent ignoblement, moyennant billets de banque volés à la nation. »

Selon elle, pour pallier à la sous-représentativité des femmes congolaises dans les structures politiques congolaises, une mutualisation féminine est nécessaire – sans tomber dans le féminisme – afin de renforcer le rôle de la femme congolaise dans sa société, et lui conférer un certain niveau d’indépendance socioéconomique lui permettant d’agir en actrice sociale totalement libre de ses pensées et capable de s’assumer. Convaincue que la femme congolaise est capable de montrer une nouvelle image d’elle-même, en allant puiser son énergie au plus profond de son engagement envers ce qui est bon pour l’humanité, Marie-Louise ABIA est optimiste et croit que la passion des mères et filles du Congo fera triompher et régner la justice au Congo, en dépit des difficultés et des barrières rencontrées à ce jour.

Elle pense que la femme congolaise devrait prendre conscience et cesser de n’être que « la femme du député, la secrétaire du ministre, etc. », une position subalterne qui, de facto, rend l’homme politique congolais inconscient et le place dans une position de maître absolu, d’où il conduit les destins et destinées des congolais comme un aveugle ivre.

Tout lucide qu’elle soit sur le caractère hostile, pervers, et parfois même violent, du milieu politique congolais où la femme est plus considérée comme un objet sexuel que comme une partenaire, elle garde espoir que même dans cette société culturellement misogyne, la femme congolaise saura trouver la force en elle de se réveiller, de se lever, de combattre les clichés qui l’affaiblissent et l’avilissent, et imposera son émancipation, en ayant pour leitmotive, la devise : « A compétence égale reconnaissance égale »

Jean-Claude BERI.

(1) Ses livres, ci-dessous, sont disponibles sur commande dans toute librairie, sur internet, et sur son blog : http://marielouiseabia.blogspot.co.uk/

–          Afrique alerte à la bombe (essai)

–          Homme et femme Dieu les créa (roman)

–          Bienvenue au royaume du sida (roman)