Le Plan est l’ensemble des mesures globales prises en vue de planifier l’activité économique d’un pays. Pour ce faire, il faut l’encadrement du développement économique du pays par les pouvoirs publics.
Au Congo-Brazzaville, le Ministère du Plan est incarné depuis plus de vingt cinq ans, par un homme, l’inamovible Pierre Moussa. Au regard de la situation économique et sociale exsangue du Congo, on est amené à se poser la question de l’utilité d’un Ministère du Plan. S’il ne sert qu’a embaucher des fonctionnaires fictifs et à alourdir la masse salariale de l’État, quelle est sa raison d’être ?
Historiquement, en dépit de ses ressources tant naturelles qu’humaines, le Plan, comme cadre prévisionnel, fut mis en œuvre au Congo, en premier, par les autorités métropolitaines, dans le cadre du Plan décennal (1947-1957). Il s’est poursuivi avec le Plan triennal (1975-1977); le Plan quinquennal (1982-1986); et enfin par le Plan d’action du redressement économique et social en 1994.
Le dénominateur commun de tous ces Plans successifs, est leur échec.
Si les congolais se souviennent vaguement des précédents Plans, ils ont encore sans doute en mémoire, la propagande orchestrée par les médias d’État s’agissant du Plan quinquennal (1982-1986) qui, selon les autorités du P.C.T d’hier et d’aujourd’hui, devrait améliorer les conditions de vie des « larges masses populaires », selon leur laïus. Ce Plan, selon le P.C.T, devrait s’inscrire dans l’optique du développement auto-centré et auto-dynamique. Le désenclavement de l’arrière pays (construction des routes) était « considéré » comme moteur du « développement ».
L’état des routes au Congo ne mérite aucun commentaire, et les congolais attendent toujours le bien-être promis, à l’image des chrétiens attendent la vie éternelle.
Le financement du Plan quinquennal (1982-1986) était passé de 450 milliards de F CFA, au chiffre record de 780 milliards de F CFA, avec les mêmes projets retenus, sans résultats significatifs.
Dans son exécution, les 70% du financement du fameux Plan quinquennal étaient effectués par des emprunts, alors que dans le même temps, le Congo encaissait l’équivalent de 100 milliards de F CFA de redevances et d’impôts pétroliers!
En principe, le Plan doit être le reflet des problèmes sociaux, régionaux et nationaux aux quels l’État, entend donner des réponses adéquates afin de satisfaire les divers besoins de la population.
Dès lors, on peut s’interroger sur l’intérêt que revêt pour le paysan un projet visant le désenclavement routier de sa région, s’il ne jouit pas d’une bonne santé; n’a pas les moyens nécessaires au développement; à l’augmentation de sa production; et s’il ne dispose pas de revenus nécessaires pour évacuer sa production.
Au final, en dépit des faux-semblants et des atermoiements des gouvernants congolais, force est de constater de l’inutilité du Ministère du Plan qui, cinquante après les « indépendances », n’a posé aucun jalon susceptible de tirer le Congo vers le haut. Il n’a, à aucun moment, contribué par une expertise sérieuse et crédible, à soulager la misère des congolais. A croire que ce Ministère ne serait que le tonneau des danaïdes au service des caciques et de quelques pontes du pouvoir.
Dès lors, si le Ministère du Plan n’est pas une escroquerie multidimensionnelle, la seule question qui vaille est la suivante: au regard des échecs successifs des différents Plans concoctés mollement(dans le seul but de gonfler les fausses factures) par des technocrates de ce Ministère et quelques économistes nationaux et étrangers ignorant les besoins urgents du peuple congolais, à quoi sert un Ministère du Plan au Congo ?
Alexis BOUZIMBOU, Cercle de réflexion pour des idées nouvelles