Il devient de plus en plus difficile de trouver des termes appropriés pour décrire la situation qui prévaut au Congo; tellement que tout sort de l’ordinaire. A cause d’un seul homme, tout un pays a sombré dans l’anarchie, le brigandage politique, la corruption; ce qui a engendré une honte nationale. Pendant que la communauté internationale s’indigne et les intellectuels africains avertis sont dépités par ses comportements rétrogrades venant d’un autre âge, l’homme quant à lui, continue à s’illustrer par une désinvolture insolente et une cruauté bestiale sans pareil.
Voilà ce prosaïque usurpateur des destinées de tout un peuple entrain de se décarcasser sans vergogne, pour se faire accepter par ceux qu’il croit encore être ses pairs. Cependant, ces derniers sont de plus en plus nombreux à lui conférer le statut de dévoyé en costume-cravate, se passant pour un président qui en réalité est renié par ses concitoyens. Rien d’étonnant qu’il ait été humilié par un homme d’affaire, l’actuel president des États Unis d’Amérique. Cela n’empêche qu’il continue à croire que tout est achetable; n’est-il pas le président autoproclamé d’un petit état africain riche, mais dont la population croupit dans la misère? Non! Avec les Nguesso, le Congo est tombé trop bas. Les instincts primitifs de ce clan ont eu raison des civilités du peuple bantou. Comment comprendre que l’égoïsme, la cupidité, la vanité et la boulimie du pouvoir, soient des raisons justifiant le bradage des richesses, de l’indépendance et la souveraineté du Congo, tout en ignorant les énormes sacrifices consentis par nos ancêtres pour libérer les populations de la colonisation et de l’asservissement français. Comment peut-on devenir un distributeur automatique des richesses de son pays au détriment de ses concitoyens, pourvu de garder son fauteuil. Comment qualifier cet homme qui a soumis aux bombardements la région d’où sort les grands héros de la nation congolaise; la région de ceux qui ont combattu et libéré le Congo de la colonisation française et toutes ses atrocités. Que dire d’un homme qui pour des raisons de conservation de pouvoir s’est fait le principal laquais de la franceafrique, en d’autres termes, un valet et fidèle continuateur d’une politique coloniale qui consistait entre autre à créer des divisions tribales, non seulement parmi les populations mais aussi dans l’échiquier politique congolais. Il est impossible de comprendre que cette personne fasse venir des étrangers qu’il rémunère avec l’argent du contribuable congolais, pour des raisons de remplissage des urnes et d’oppression de ses compatriotes. Aujourd’hui son œuvre se résume par une division éhontée de la classe politique congolaise en différents groupes; tous pratiquement sous son contrôle: Les membres du clan; dont la devise est “allons seulement”…. “e bonga et bonga te, toujours meilleur”… Inutile de chercher des qualificatifs car leur devise en dit long. les caciques du pouvoir; véritables lèche-bottes et chantre du tyran. Ils ont pour rôle, entre autres de faire l’apologie de la politique du tyran, de créer l’amalgame entre des ressortissants d’une même région et de stigmatiser les vrais opposants.
les indécis du pouvoir; véritables jongleurs qui excellent dans l’art de la politique de la girouette. Ces derniers, pour certains sont aujourd’hui nantis grâce à ce système mafieux qu’ils soutiennent sans trop de conviction. Une dette morale vis à vis du système les laisse muets face aux excès du pouvoir ; excès qui dans des conditions normales, devraient interpeller tout commun de mortel supposé jouir pleinement d’un esprit de bon sens, d’impartialité et de moralité politique.
les pseudos opposants; véritables poudre aux yeux qui sert au pouvoir de “vanne by-pass”. Ils ont choisi la politique du ventre et la démission de leur responsabilités face au peuple. Pour certains quelques billets de banque suffisent pour en faire des Judas Iscariote. D’autres par contre vivant déjà dans l’opulence, sont en mal de notoriété, d’honneurs et d’influence dans l’échiquier politique congolais. Ces derniers n’hésitent pas à brandir lamentablement leur mandat de représentant de groupes ethniques, généralement opprimés, comme d’un véritable élément de chantage, qui leur permettra de réaliser leur rêve; celui de s’asseoir enfin à la table de banquet des malfrats. Des jeunes rendus sciemment par le clan Nguesso, des analphabètes politiques et des fanatiques aveuglés par leurs discours à caractère tribal souvent assaisonnés de promesses d’une vie meilleures; promesses hélas jamais tenues. En réalité, ce pouvoir excelle dans l’art de la manipulation de ses jeunes qu’ils utilisent pour les sales besognes. Le chauvinisme et la cupidité ont exacerbé leur naïveté, allant jusqu’à oublier que les politiques qu’ils soutiennent n’ont jamais eu le courage d’assumer leurs responsabilités; ils sont experts dans le brouillage des faits tout en éliminant physiquement tous ceux qui ont servi à réaliser leurs crimes de même que les témoins potentiels. Dans tous les cas, tous les groupes cités ci-haut ont une chose en commun: la boulimie de l’argent et des honneurs, et le mépris du peuple. Enfin vient le groupe des vrais opposants. Eux, sont traqués par le pouvoir dictatorial, pour avoir eu, non seulement le courage de dénoncer les abus du pouvoir, mais surtout celui de n’avoir pas, à juste titre d’ailleurs, accepté de cautionner le tripatouillage de la constitution et les résultats des élections présidentielles truquées. Leur péché est d’avoir choisi de défendre farouchement la cause du peuple. Pour cela, ils se retrouvent, pour certains en prison – fermée ou à ciel ouvert – pour d’autres en exil, en cavale forcée ou au pire à quelques mètres du sol pour les infortunés. Même si chaque congolais peut facilement se retrouver dans les intervalles de groupes cités ci-haut, il n’en demeure pas moins qu’aucun d’eux ne pourra trouver dans un dictionnaire des mots pertinents pour peindre cet illogisme du Congo des Nguesso.
Cependant, le plus important est que ce peuple sache reconnaître lesquelles sont ses vrais ennemis.
Dans de telles conditions, comment peut-on oser parler d’émergence dans ce Congo des Nguesso. Les jeunes, tous confondus, doivent se lever et chasser ces Nguesso qui veulent s’imposer en dynastie. Dans le cas contraire, ils deviendront sans nul doute des dynasties d’analphabètes politiques divisées en castes de porteurs de sacs, de sentinelles, de gardes du corps, de chauffeurs, de plantons, de troufions et tous les travaux subalternes…
B. Odile Kowaye Tchiguembo