L’éducation nationale a une grande part de responsabilité dans la décadence de notre société actuelle. Il faut aussi mettre fin à la culture de l’excuse qui disculpe d’office tout délinquant au nom du principe d’appartenance au clan.

La violence des jeunes vient aussi du délitement de la famille. Comment une femme seule peut-elle veiller correctement à l’éducation de ses enfants quand le père est défaillant ? Quand ceux-ci se retrouvent dans la rue, ils ne peuvent que succomber à l’exemple qui leur est donné et qui est celui de la réussite par l’argent facile , celui de la drogue, des petits trafics, des viols … Comment l’enfant dont les parents peinent à s’en sortir, faute d’une politique d’aide sociale adaptée peut-il comprendre que le travail est un moyen de subsistance certes, mais aussi une fin en soi, une source d’épanouissement. D’où la nécessité de mettre en place une politique d’aide à l’éducation pour les mineurs jusqu’a 16 ans.

Notre ambition pour l’école de demain est une révolution en profondeur du système actuel qui accentue les échecs scolaires et l’inadéquation entre le monde du travail et les formations. Nous pensons qu’il est souhaitable dès la maternelle, un élève devrait être suivi par un processus personnalisé de contrôle de compétence. Une sorte de carnet d’évaluation et de suivi de compétences (CESC) qui va de la maternelle au lycée. Ainsi sera répertorié les talents de chaque élève et les faiblesses à corriger. Cette ambition de l’école de demain mettra la réussite de chaque élève au centre de toute instruction avec comme priorité INSTRUCTION POUR TOUS ET RÉUSSITE POUR CHACUN. Aucun enfant ne doit être laissé au bord de processus d’éducation scolaire. Au-delà du suivi pédagogique c’est toute une méthodologie qui sera repensée avec l’apprentissage de la règle, la découverte des métiers, la création d’internats de développement des compétences au profit de tous les enfants en difficultés et en échecs scolaires.

Notre ambition souhaite redonner à l’école publique sa véritable place républicaine par une réelle politique de l’enseignement public, une politique de réinsertion des cadres, des jeunes diplômés peuvent se mettre en place pour favoriser un retour à l’emploi dans le secteur.

Un enfant bien encadré ayant assimilé les bases élémentaires de la vie en communauté, ayant un regard sur le monde du travail, ouvert vers la société est une chance inestimable pour l’avenir et un atout pour le développement.

Enfin, l’ambition d’éducation responsable c’est aussi la refondation de l’Université avec en toile de fond la priorité qui sera faite, sans état d’âme, mais avec une exigence totale sur l’amélioration et la construction des infrastructures, la formation des enseignants, la revalorisation du métier d’enseignant, l’adaptation des enseignements par des méthodes modernes et surtout orientées vers l’ouverture à l’échange culturelle inter-africaine. L’université de demain doit penser à former l’africain qui pense Afrique et raisonne Afrique et s’investit pour l’Afrique avant de penser s’ouvrir vers le monde. Une Afrique culturellement indépendante peut être celle qui apportera aux générations futures l’estime de soi et le respect d’appartenir à un monde où l’Africain serait décomplexé de toute frustration. C’est là tout le sens de notre ambition d’éducation responsable. Il faut sauter les digues car la décadence de notre système éducatif s’estompera le jour où l’on fera disparaitre les deux causes de cette faillite : la stérilité d’une volonté politique responsable et l’incohérence des moyens alloués a l’éducation.

Tout reste discutable car nous n’avons pas l’ambition de sauver le Congo tout seul

Jean-Claude BERI