On peut se tromper. Cela est humain. Mais lorsqu’on prend ses certitudes pour une vérité inattaquable, cela dérange les cerbères de notre football. Ceux-ci  s’interrogent sur les affirmations d’un reporter sportif qui les défie sur des pans de l’histoire  récente dudit football, même  si ceux-ci lui concèdent le droit à l’erreur.  Il a raison de rafraîchir, de temps  en temps, la mémoire collective des férus dudit football. C’est même l’une des missions du journaliste. Seulement, voilà, la situation se corse quand il ne restitue pas avec exactitude cette  histoire.

De quoi retournerait  donc la situation? Morceau choisi: la finale de la  «Coupe Lucie-Edith Bongo-Odimba» disputée, le 13 mars dernier, au Stade Marien Ngouabi, à Owando. Le reporter de Télé-Congo a, en effet, affirmé qu’à l’inauguration du Centre omnisports de Brazzaville (devenu Stade de la Révolution, puis Stade  Président Alphonse Massamba-Débat), Maurice Ondzola «Fontaine» fut l’artisan du but congolais contre la Guinée-Conakry, le 20 juin 1965.

Que faut-il en penser? Des acteurs de cette page sont toujours visibles dans la capitale, en commençant par l’actuel président de la Fécofoot (Fédération congolaise de football), Jean-Michel Mbono «Le sorcier».

La première pierre du stade remonte, effectivement, au 26 février 1964. On la doit au Président Alphonse Massamba-Débat, à l’occasion de la Conférence préparatoire des Premiers Jeux Africains de 1965. Les Etats africains y étaient représentés par leurs ministres des sports.

Pour ce qui est du match inaugural international entre Congo-Sport (première appellation de l’équipe nationale congolaise) et la Guinée-Conakry,  Jean-Chrysostome Bikoudi «Bistouri» a ouvert le score (13e minute), pour le Congo, mais à l’arrivée, c’est la Guinée qui gagne (1-2), grâce à Sylla (27e minute) et  Sagna (53e minute). Ce n’est donc pas Maurice Ondzola «Fontaine», l’auteur  du but congolais.

Pour cette «première», Paul Ebondzibato a aligné :  Ntandou Paul «Vieux Paul», Makosso «Pazur» (+), Moumpala Pierre (+), Bibandzoulou Adolphe «Amoyen» (+), Nzaou Jean-Claude «Jonquet» (+), Gavo Germain «Moteur»,  Dzabana Germain «Maréchal Jadot» (+), Bikoudi Jean-Chrysostome «Bistouri» (+) Ondzola Maurice «Fontaine»,   Foundoux-Mulele Jean-Bernard, Mbono Jean-Michel «Le sorcier»,  Péna Omer « Pelé » (+) et Samba Gabriel «Njo-Léa».

La Guinée s’est confiée à Camara, Kondé, Camara Abubakar, Bangoura Pierre, Camara Daki, Sako, Sagna, Sherif, Dubaté, Sylla et Tiani.

Ce match, dont Claude-Ernest Ndalla, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, a donné le coup d’envoi symbolique, a été disputé en présence notamment du Président Alphonse Massamba-Débat, du président de l’Assemblée nationale, Léon Angor, et du premier ministre, Pascal Lissouba.  L’arbitre du match  est Joseph-Blanchard Angaud (+), ceinturé par  les arbitres assistants Paul Nkounkou (+) (Congo) et Haïdara (Guinée), et Foundoux-Mulele est le premier joueur blessé sur cette pelouse flambant neuve.

A Bistouri ce qui est à Bistouri…

© F.K.M. PILOTE (La Semaine Africaine)