Ancien ministre du Travail et de la sécurité sociale, qui quitte très rarement le Congo pour un voyage à l’étranger, le général de division Florent Ntsiba a écrit récemment une lettre au Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Firmin Ayessa, et à son ministre de tutelle en charge de la Défense nationale, le général de division Richard Mondjo. Motif : les informer qu’il devrait quitter le Congo ce jeudi 09 mai 2016, pour aller se faire soigner au Maroc ! Malheureusement, cette correspondance a pris du temps. Au lieu de deux semaines demandées par ledit général de division, seul six jours lui ont été accordés par le général Sassou via Firmin Ayessa. Si cela est avéré, l’attitude de ces deux autorités (Firmin Ayessa et Richard Mondjo) vis-à-vis du général Ntsiba peut s’expliquer par plusieurs raisons.

Premièrement, depuis quelque temps, plus précisément depuis le samedi 30 avril 2016, c’est-à-dire avant que le général Florent Ntsiba ne soit débarqué du gouvernement qui avait été formé ce même jour, l’ancien ministre du Travail et de la sécurité sociale est devenu persona non grata auprès de certains proches du général d’armées, Commandant en chef de la force public et président de la République, Denis Sassou-N’Guesso. A la vérité, personne ne veut plus décrocher le téléphone pour répondre à un appel du général Ntsiba, et personne ne lui rend visite à son domicile de la rue Sainte-Anne à Ouenzé-Brazzaville ! Sauf le ministre Josué Rodrigue Ngouonimba, ressortissant du Département des Plateaux comme lui, et un autre ministre, lui, originaire du Département du Kouilou, qui lui ont certainement rendu visite pour le consoler de la douleur qu’il ressent depuis son départ de l’équipe gouvernementale. Une équipe gouvernementale dans laquelle il croyait demeurer à vie, c’est-à-dire jusqu’à la mort de M. Sassou-N’Guesso. Erreur !

Ce jour-là, 30 avril, en effet, répondant au téléphone à une invitation du Président de la République par le truchement du capitaine Ngouabi du standard présidentiel, le général Ntsiba s’est rendu à la résidence du chef de l’Etat où il n’avait été reçu en audience que pendant 25 petites minutes après le ministre d’Etat Isidore Mvouba ! Le chef de l’Etat lui aurait signifié qu’il ne devrait plus faire partie du gouvernement, au profit d’un autre cadre originaire des Plateaux que Florent Ntsiba devait lui proposer. Et le général Ntsiba a proposé son dernier Directeur de cabinet un certain Ngambou (quand il était encore ministre du Travail et de la sécurité sociale) pour lui succéder au gouvernement du samedi 30 avril 2016. Mais, en réaction, un Conseiller spécial très influent du chef de l’Etat s’est vivement opposé à cette proposition de l’ancien ministre Ntsiba .Car, d’après ce conseiller spécial, Florent Ntsiba et son Directeur de cabinet seraient des pingres. La preuve : ils n’auraient pas honoré leur engagement de faire écraser le candidat André Okombi Salissa dans les Plateaux et de faire gagner le candidat Sassou-N’Guesso à la présidentielle du 20 mars 2016. Au juste, malgré les sommes astronomiques qu’ils avaient réclamées et que M. Sassou avait mises à leur disposition pour la campagne électorale, les résultats du vote sur le terrain étaient catastrophiques pour M. Sassou-N’Guesso dans les Plateaux, en général, et dans les districts de Lékana et de Djambala (d’où Florent Ntsiba et son Directeur de cabinet sont originaires), en particulier. Denis Sassou-N’Guesso n’a pas écrasé le candidat André Okombi Salissa (fils de Lékana), ni à Lékana, ni à Djambala mais encore à Ngo. C’est autant dire que l’argent de campagne pro-Sassou aurait été détourné par le général Ntsiba et son Directeur de cabinet sauf à Gamboma.  Qu’à cela ne tienne, au nom de l’alliance secrète qui les lient, M. Denis Sassou-N’Guesso aurait remis, à la fin de l’audience, quelque chose à celui qui fut son Directeur de cabinet quand il était ministre de la Défense avant l’assassinat du président Marien Ngouabi, survenu il ya 39 ans, le vendredi 18 mars 1977. Le deuxième fait qui explique que le général Ntsiba est dans de mauvais draps est la nomination puis le limogeage précoce de son frère Henri Menga comme Directeur de cabinet de l’actuel ministre des Finances En effet, Henri Menga son DAF qu’il traine partout et depuis de longues dates, frère et ami avec lequel Florent Ntsiba pratique le sport, a été nommé Directeur de cabinet de l’actuel ministre des Finances, Calixte Ganongo. Mais, un mois après l’installation du gouvernement du samedi 30 avril 2016, l’opinion a été surprise d’apprendre qu’Henri Menga a été relevé précocement de ses fonction, de peur qu’il ne monte constamment des fiches sur la gestion quotidienne des finances qu’il adresserait au général Ntsiba, son frère, ami de sport et ancien ministre du Travail tombé en disgrâce. Et comme le général Ntsiba est à la fois un homme loquace et un homme qui sait écrire, le risque serait grand qu’il ne mette toutes ces fiches sur la place publique !  Troisièmement, le clan Ntsiba est persuadé qu’un Conseiller spécial du Président de la République, ainsi que l’actuel ministre du Travail et de la sécurité sociale, Emile Ouosso, l’en veulent. Notamment depuis le jour où, à kinkala, le ministre Emile Ouosso aurait marché par inadvertance sur les pieds du général Ntsiba après avoir fait un faux pas indépendamment de sa volonté. Et, le général Ntsiba, karatéka ceinture rouge 5e dan de son état, était prêt à rendre plusieurs coups ! Il était prêt à boxer le ministre Emile Ouosso. La bagarre a été évitée de justesse grâce à l’interposition des tierces personnes qui avaient observé que le ministre Florent Ntsiba était resté sourd aux mille excuses que lui avait présentées son collègue membre du gouvernement de l’époque, Emile Ouosso. La quatrième raison qui fait croire que le général Ntsiba n’est plus en odeur de sainteté avec l’entourage de M.Sassou est qu’il ne comprend pas comment se fait-il qu’à chaque fois, notamment à deux reprises récentes, c’est toujours le même Emile Ouosso qui est désigné par Denis Sassou-N’Guesso pour le remplacer à son poste. La première fois, c’était en 2009: le ministre Emile Ouosso était nommé ministre des Travaux publics et de l’équipement pour remplacer le ministre Ntsiba devenu ministre du Travail et de a sécurité sociale. La deuxième fois, c’est à la formation du gouvernement actuel, le 30 avril 2016 : le ministre Emile Ouosso a été désigné ministre du Travail et de la sécurité sociale, en remplacement du ministre Ntsiba remercié.  L’on se souviendra que lorsque le ministre Emile Ouosso avait pris les commandes du Département des Travaux publics et de l’équipement), il avait mis à nu toutes les magouilles et tous les faux entrepreneurs (dont les sociétés n’avaient même pas de siège social) qui pillaient le Trésor public par le truchement du ministère des Travaux publics géré par le général Ntsiba). De même, en arrivant au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, les enquêteurs ont découvert que sous le mandat du général Ntsiba, des milliards de FCFA s’étaient volatilisés. Mais, les racines de ce fléau de détournement de fonds publics dans ce ministère ne remontent pas seulement au mandat du général Ntsiba. En remontant la filière, les enquêteurs ont découvert que ce fléau date depuis que Gilbert Ondongo est resté ministre du Travail et de la Sécurité sociale bien avant le général Florent Ntsiba. 

Au regard de ce qui précède une peur bleue semble gagner le clan Ntsiba…

Cette peur bleue semble gagner le clan Ntsiba, en général, et son frère cadet, en particulier. Ce dernier est le Directeur du personnel et de l’équipement au Ministère du Travail et de la sécurité sociale. Il devrait, logiquement, regagner son corps dans l’Armée, puisqu’il est militaire avec le grade de lieutenant-colonel. Les autres membres du clan Ntsiba gagné particulièrement par une peur bleue le colonel Otina, Directeur général de la CRF (Caisse de retraite des fonctionnaires). L’opinion rapporte que cet officier supérieur de l’Armée ne travaille que 7 jours sur 30 par mois parce qu’il est fatigué par la maladie après s’être bourré les poches sur le dos des fonctionnaires retraités, au moyen des mécanismes peu orthodoxes, etc.

« Il y a un temps pour toute chose », telle est la principale leçon à tirer du sort qui s’abat sur le général Ntsiba

Bien que la loi de la loge maçonnique à laquelle appartiendrait le général Ntsiba énonce que « les frères ne se bouffent pas le nez », à la manière « des loups qui ne se bouffent pas entre eux », les observateurs estiment que le Grand Ressissime Maître (GRM) Emile Ouosso devrait montrer l’exemple de la rigueur et de la discipline au Ministère du Travail et de la sécurité sociale, en frappant quand il faut, pour remettre de l’ordre. Par contre, le général Florent Ntsiba devrait savoir qu’ « il y a un temps pour toute chose », comme cela est dit dans la Bible (au Livre de l’Ecclésiaste 3 :1-5). Donc, il était temps, selon de nombreux analystes, pour l’ancien ministre Florent Ntsiba et sa suite aillent se reposer. Même si il était le Directeur de cabinet de l’ancien ministre de la Défense Denis Sassou-N’Guesso peu avant la mort du président Marien Ngouabi en 1977, même si chacun sait qu’il est poignant de quitter les honneurs et les avantages matériels, il faudrait cependant admettre que les hommes ne poursuivent que leurs intérêts matériels et non le salut de leurs âmes.  Voilà pourquoi, ceux qui ont occupé des postes de responsabilité et qui les ont perdus par la suite ne devraient donc pas être surpris de constater que leurs courtisans d’hier, prennent aujourd’hui leur distance vis-à-vis d’eux, les regardent de loin, ne veulent plus les approcher, comme s’ils étaient devenus des brebis galeuses. ! Ils les ont abandonnés comme l’on abandonne un citron après l’avoir vidé de son jus. En voici une illustration : le journaliste François ainsi que le général Jean-François et consorts, qui fréquentaient le général Florent Ntsiba pour comploter, par exemple, contre Parfait Kolélas, André Okombi Salissa (originaire de Lékana comme Florent Ntsiba), ne disposent plus aujourd’hui d’une seule minute pour jeter un clin d’œil où aller rendre visite à leur complice de la rue Sainte-Anne, à Ouenzé-Brazzaville. Ainsi va la vie ! En définitive, les Saintes Ecritures déclarent : « Ce qu’un homme aura semé, c’est ce qu’il moissonnera ». Il faudrait simplement donner sa vie à Jésus-Christ. Car, les hommes sont ingrats. Mais le Christ n’abandonne personne !

Ghys Fortuné DOMBE BEMBA