Le Sommet sur le Climat du 12 décembre, à Paris, a vécu. Après les ratés d’Abidjan où le président, Emmanuel Macron, avait snobé le dictateur 5 étoiles de Brazzaville, Dénis Sassou-Nguesso, ce dernier s’était préparé pour se rattraper à Paris, en marge du Sommet du 12 pendant lequel il ne pouvait pas ne pas être invité en tant que porte-parole du Bassin du Congo, deuxième poumon écologique mondial, après l’Amazonie.
Sassou n’a pas raisonné faux sauf qu’il a eu droit (comme la cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement invités) au même accueil protocolaire : poignée de main et accolade sur le tapis rouge et séance de photo main dans la main avec le président français. Depuis cet épisode, la délégation congolaise est aux anges alors qu’il n’y a pas lieu de pavoiser. Car malgré sa (très grande) insistance, le dictateur 5 étoiles n’a pas été (ne sera pas) reçu par le président, Emmanuel Macron, ni par le premier ministre, Edouard Philippe. Il a été reçu ce mercredi, 13 décembre, juste par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, dans le but d’examiner les contours du blocage de l’accord entre le Congo-Brazzaville et le FMI. La séance de travail avec Bruno Le Maire était, purement, technique. La dette publique congolaise avoisinerait les 200% du PIB quand on y intègre celle des créanciers privés.
Sassou-Nguesso jette ses derniers moyens dans la bataille (de sa reconnaissance internationale) pour sauver ce qui peut, encore, l’être de son régime, vraiment, finissant. Après l’humiliation subie chez Donald Trump, quelques jours avant sa prise de fonction à la Maison Blanche, le dictateur met les bouchées doubles auprès du jeune président français. Pour obtenir une rencontre en tête à tête, tous ses réseaux français habituels ont été mobilisés comme jamais, avec un renfort de taille, celui de l’ancien premier ministre, Dominique de Villepin. Cet ancien premier ministre français (proche de Jacques Chirac) entretient d’excellentes relations avec le dictateur 5 étoiles depuis son passage au Quai d’Orsay. Il s’était fait distinguer en appelant à soutenir Emmanuel Macron contre François Fillon, lors de la présidentielle d’avril dernier. C’est de la Françafrique pure et simple telle qu’Emmanuel Macron l’a toujours rejetée.
Pour le moment, le jeune président tient solidement son refus. Il est resté inflexible à tout baratin destiné à lui faire changer de position.
On peut donc dire que le dictateur 5 étoiles rentre bredouille des deux Sommets (Abidjan et Paris) où il comptait accrocher le jeune président, afin de le séduire. Malin comme un banquier d’affaire (qu’il est resté dans l’âme), Emmanuel Macron a su l’éviter sans l’humilier. Ce dernier va rentrer à Brazzaville comme il était arrivé en Abidjan et à Paris. Sans rien.
Par Afrique Education