Sur fond de négociations houleuses avec le FMI, le ministre des grands travaux voit son champ d’influence se rétrécir.
Préssé par le Fonds monétaire international (FMI) et vivement encouragé par le chef du gouvernement Clément Mouamba, le ministre des finances et du budget Calixte Nganongo a mis son administration en état d’alerte pour auditer plusieurs sociétés publiques et l’ex-Délégation générale aux grands travaux (DGGT).
Lancée en 2002, cette vaste structure de service public directement rattachée à la présidence a longtemps été pilotée par Jean-Jacques Bouya, cousin de Denis Sassou Nguesso, avant de se muer , en 2012, en un ministère-plus modeste-de l’aménagement, de l’équipement du territoires et des grands travaux.
Outre une perte d’influence à la tête de ce département, Jean-Jacques Bouya vient d’être parallèlement écarté des négociations avec le FMI après avoir été l’un des principaux négociateurs de la dette du Congo-Brazzaville.
Cette position de négociateur vaut précisément à Bouya de nombres critiques d’experts, à commencer par Calixte Nganongo en personne. Ce Mbochi d’Oyo également très lié au chef de l’Etat reproche à son «frère ennemi» une mauvaise gouvernance de son ministère et une mauvaise appréhension des questions liées à la dette extérieure.
Il est reproché à Jean-Jacques Bouya de ne pas avoir respecté les règles d’engagement budgétaire de l’Etat en réalisant 60% des investissements de son ministère hors programme. En outre, la plupart des emprunts financiers effectués naguère par la DGGT ont été négociés sans l’aval du ministère des finances et du Parlement, de quoi sérieusement compliquer les négociations avec le FMI qui exige, aujourd’hui, des informations précises sur toutes les composantes de la dette extérieure avant d’envisager accorder son aide.
Autre grief : l’absence de mise en concession privée via des des péages des routes nationales 1 et 2 reliant Pointe-Noire à Ouesso dans le nord du pays, ce qui a occasionné un lourd manque à gagner pour l’Etat.
La Lettre du Continent