Par: Edgard Kiganga Siroko
Les populations congolaises sont déjà fatiguées par des conditions de vie humiliantes, imposées par le pouvoir actuel qui, dans le même temps, s’accapare de ses richesses conséquentes.
Voilà maintenant que, depuis plusieurs semaines, le principal hôpital de capitale du pays, qui accueille ainsi le plus grand nombre de patients, a cessé de fonctionner…
Il est facile d’imaginer le nombre élevé des décès enregistrés chaque jour, ainsi que le coût humain similaire à des attentats terroristes qu’il n’est point besoin d’aller chercher dans la région du Pool.
A un compatriote à qui je posais la question de la prise en soins des AVC, des comateux, des transfusés, des diabétiques, des dialysés, des suites post opératoires, des graves accidentés de la route, etc…, une seule réponse pleine de résignation : « c’est généralement la mort ! »
Cette situation relève d’un crime de masse à ciel ouvert !
La politique devrait être menée pour donner aux citoyens des raisons d’une existence et on ne peut donc qu’être indigné et révolté par toutes ces vies fichues en l’air, alors que les ressources financières nationales sont détournées par des multirécidivistes notoires jamais inquiétés.
Jusqu‘ à quand les habitants de la capitale cesseront ils de pleurer les leurs qui périssent par manque de soins ?
Qui est responsable de ce drame national ?
A en juger par le serment prêté par le premier de ceux qui sont actuellement aux affaires, prétendument de garantir le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, parmi lesquels figure le droit à la santé, les responsabilités sont faciles à situer.
Cette situation cauchemardesque, en plus du conflit armé dans la région du Pool, révèle une fois de plus leur incapacité à protéger les populations congolaises, et même leur propension à les mettreen danger .
Ce scandale de santé publique résulte des fautes des autorités politiques et sanitaires ; elles ont limogé de manière vexatoire l’ancienne directrice du Centre hospitalier universitaire, alors qu’elle en dénonçait précisément les dysfonctionnements.
Certes dans notre pays, la justice est actuellement incertaine, mais que ces politiques ne se bercent pas trop d’illusions en s’imaginant continuer à s’abriter derrière leur pseudo Constitution qui garantit l’impunité et l’absence de reddition des comptes !
Dans les Etats structurés ces faits seraient déjà poursuivis pour « homicide involontaire, atteinte involontaire à l’intégrité physique des personnes, non-assistance à personne en péril, exposition d’autrui à un risque de mort etc … »
N’acceptons plus longtemps que nos vies et celles de nos proches soient sacrifiées sur l’autel de leur inconséquence qui rend possible la mort des Congolais largement évitable !
Mobilisons-nous pour créer des collectifs des parents de victimes, ainsi que des sites dédiés rassemblant les preuves des préjudices, afin d’engager la responsabilité des dirigeants actuels de ce pays pour fonctionnement défectueux du service public de la santé !
Préparons- nous à mener plus tard des actions au pénal quand la justice de la République retrouvera son lustre, pour faire juger ces faits d’autant plus crapuleux que leurs auteurs laissent cet hôpital dans un état déplorable, alors qu’ils se réservent, sans vergogne, le droit de recevoir des soins à l’étranger !
Edgard Kiganga Siroko