viol-225x300-1214561 HUSSEIN BAYDON, le violeur des fillettes de Pointe-Noire

Femmes du Congo,

HUSSEIN BAYDON, c’est le nom de cet homme d’origine libanaise qui nous a fait mal à toutes. En effet, en violant ces deux pauvres fillettes âgées de 2 et 5 ans à Pointe-Noire, il a commis un crime ignoble. Il nous a blessé, il nous a injurié, il nous a craché dessus…
Le viol des femmes est devenu un acte banal au Congo. Trop de femmes sont victimes de violences sexuelles de la part des nationaux. Personne ne bouge. Dieu seul sait combien de femmes violées pleurent dans le Pool. Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’un étranger vient en rajouter à notre souffrance en prenant de force nos enfants…

J’ai du mal à trouver les mots pour continuer, pourtant il faut le faire. C’est parce que nous nous sommes tues que cet homme s’est arrogé le droit de détruire ainsi nos pauvres petites filles. Si nous continuons à nous taire, et si nous ne nous contentons que des mots, nos propres enfants seront un jour la cible de ces hommes-barbares qui voleront leur virginité avec l’assurance que nous n’oserons pas lever le petit doigt pour protester et les condamner. Sous d’autres cieux, un tel acte aurait jeté toutes les femmes dans la rue criant avec rage leur colère.

Sommes-nous moins courageuses? Je ne le pense pas car le 8 mars approchant, malgré la crise financière qui sévit, nous trouvons le courage de penser à la couleur du pagne que nous allons porter et surtout au modèle qui ira avec.

Sommes-nous incapables de nous indigner? Pas du tout! Mais la seule chose qui nous indignera ce jour là, ce sera la longueur des mèches brésiliennes de notre amie, de notre collègue de travail ou de notre voisine du quartier qui n’egalera pas la longueur de notre tissage de cheveux indiens acheté à plus de 100.000 F CFA. Femme du Congo, ces deux petites filles auraient pu être les miennes ou les tiennes!

Le 8 mars 2018, les femmes de Pointe-Noire, ville où ce crime odieux a été commis, défileront joliment vêtues et magnifiquement coiffées, alors que deux petites filles natives de cette partie du Congo se remettent à peine des blessures physiques infligées par ce viol, et garderont à vie les blessures intérieures causées par le choc psychologique de cette agression sexuelle.

Allons- nous une fois de plus perdre la face aux yeux des autres femmes du monde plus déterminées que nous à défendre les violences faite à la femme?

Mon avis est qu’en marge de l’incarcération de cet individu qui devrait être condamné à une lourde peine de prison par la justice, Madame la Ministre de la Femme devrait annuler le défilé de Pointe-Noire et interdire le port du pagne ce 8 mars 2018 comme un signe fort de solidarité de toutes les femmes du Congo à l’endroit de ces petites filles congolaises.

C’est un viol de trop. Ne faisons pas du 8 mars une journée de défilé mais plutôt une opportunité de dénoncer une injustice et de porter une cause. N’est-ce pas l’esprit de cette journée?
C’est une marche des femmes contre le viol sur toute l’étendue du territoire national qu’il faut organiser. Car fermer les yeux sur la douleur de ces deux petites filles, c’est encourager d’autres violeurs à passer à l’acte. Si nous ne nous levons pas pour dire non au viol, nous serons toutes coupables des violences à venir qui seront faites aux femmes. D’ailleurs coupables, ne le sommes-nous pas déjà à cause de notre silence?

Il est temps de briser la glace. Femme du Congo, le 8 mars balance ton pagne!

Gilda MOUTSARA