Chanteur-compositeur remarquable, BIMI OMBALE, ancien sociétaire des premières années de l’orchestre ZAÏKO Langa Langa (créé le 24/12/1969) dans lequel la percussion a été sa première révélation avant de compter parmi les meilleures voix du Clan Zaïko, est mort le 29 Avril 2011 à la Clinique de Ngaliéma à Kinshasa.
Un malheur semble-t-il n’arrive jamais seul. En effet, après le chanteur DEBABA que nous n’avions pas encore fini de pleurer, BIMI OMBALE s’en est allé lui aussi sur le sentier qui n’a pas de retour. Et pour paraphraser MADILU, « une destination qui ne coûte qu’un Aller, le retour n’étant pas prévu ».
Né le 21 Juillet 1952 en RDC, André BIMI OMBALE était prédestiné à la carrière musicale qu’il a embrassée très jeune. Dans son parcours, si c’est dans ZAIKO qu’il s’est confirmé, un nom vient aussitôt en mémoire, celui du groupe « TABOU NATIONAL » où il fait en 1971 un tour éclair sous la houlette de TONNY DEE. C’est une rencontre fructueuse qui donné à BIMI OMBALE toutes les chances de se passer de la percussion pour la chanson.
Dans la même année il renoue avec ZAÏKO où il développe désormais sa propre virtuosité mélodique de chanter, à une liberté mélodique dont un adolescent timide et génial allait bientôt s’inspirer. Notamment au cours d’une période marquante, celle de l’installation de ZAÏKO au célèbre Bar-dancing « Ma Elikia », siège du groupe. S’en suivra, plusieurs péripéties, avec le départ de plusieurs musiciens pour Isifi Lokole, Yoka Lokole… et plus tard Viva la Musica.
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André BIMI OMBALE va prouver longtemps sa fidélité au groupe ZAÏKO Langa-Langa où il dévoile sa personnalité bouleversante dans plusieurs chansons qui ont été de véritables chefs d’œuvre, une avalanche « zekete zekete » signée par lui-même et jouée sur un tempo d’enfer. Pour ne citer que « Mwana Wabi », « Lisapo », « Zena », « Youyou », « Aziza » et tant d’autres
1988, sonne le glas pour ZAÏKO Langa-Langa qui se scinde en deux formations. Les dissidents, dont BIMI OMBALE, LENGI LENGA, PABLO, etc.…donnent naissance à la formation « ZAÏKO FAMILIA DEI », qui affiche une concurrence effrayante au groupe de NYOKA LONGO « Jossart ». Le groupe « FAMILIA DEI » réussi en refusant la facilité offerte par la vogue rythmique de son concurrent. Il joue une musique perfectionnée qui montre qu’il a parfaitement assimilé les idées lancées par BIMI OMBALE, dont les œuvres ont également largement contribué à leur renommée passagère. Notons, toutefois des titres comme : « Fanny», « Sandralina », « Nibe » «Nibe », « Elima ngando »…
Comme MBAKI DEBABA, le chanteur BIMI OMBALE, s’était aussi converti lui aussi à la religion chrétienne, des églises de réveil, dont il fut également un des « Apôtres » du Christ. Une vocation qui bat son plein dans les milieux de la musique congolaise en R.D.C.
Adieu BIMI OMBALE, que la terre de nos ancêtres te sois légère.
Clément Ossinondé
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Bimi Ombale : Adieu à l’un des tout meilleurs chanteurs congolais
« André, Quelques heures avant de partir, tu cherchais à me joindre pour me dire quoi ? Ma question restera sans réponse. Ma douleur est tellement profonde, Lui seul peut me soulager. Tu es maintenant dans la maison du Père avec les autres. Tu nous a précédés. Au revoir Cher Frère ».
C’est vendredi 29 avril dernier à 16 heures, à la Clinique Ngaliema de Kinshasa, qu’a eu lieu l’extinction à jamais de l’une des plus mélodieuses voix de la musique congolaise toutes époques confondues : Bimi Ombale « Mwana Wabi », ancien chanteur de l’orchestre Zaïko Langa Langa est décédé des suites d’une maladie qui avait déjà mis, auparavant, sous éteignoir sa belle carrière musicale.
C’est Jossart Nyoka Longo qui le disait récemment, certains chanteurs ont une très belle voix mais ne savent pas chanter. Et parmi ceux qui chantent bien, qu’ils aient une voix exceptionnelle ou pas, Bimi Ombale qui en faisait partie était l’un des chanteurs et interprètes d’exception comme la musique congolaise en a très peu produits.
Même quand l’orchestration était dépouillée, peu relevée, ce chanteur avait ce don suprême de rendre l’ensemble harmonieux et surtout de toucher, par sa voix, la sensibilité de mélomanes, d’offrir une sorte de chaise à porteurs à l’émotion recherchée par le texte de la chanson. La voix de Bimi posait délicatement et avec tellement de romantisme les textes, les chansons dans les oreilles et les cœurs qu’il savait les rendre si hospitaliers aux œuvres qu’il interprétait.
De la trempe de Tabu Ley
Mwana Wabi maîtrisait à merveille cet art qui consiste à faire que la voix, les musiques et le thème exploité fassent un tout mélodieux, harmonieux qui fait d’une chanson matière à réfléchir, à philosopher ou à sublimer l’expression intérieure de ses propres émois, sentiments, blessures, déceptions et surtout la description de ses effluves qui enrobent de tendresse ces cœurs qui vivent la moindre romance comme l’amour absolu. Dans Zaïko Langa Langa, lorsque son armada d’excellents chanteurs atteignait l’osmose, l’on pouvait distinguer nettement la touche romantique de la voix de Bimi.
Dans la musique congolaise, quelque soit l’époque, très peu de chanteurs ont atteint ce niveau proche de quasi perfection dans l’art de chanter. C’est Tabu Ley qui en est la référence absolue, seul tout là-haut, jamais égalé mais talonné de très près par Bimi.
Nyoka Longo effondré
Il avait pour lui une amitié et une tendresse qui ne s’étaient jamais démenties. Quand Bimi devait se marier, c’est Nyoka Longo qui avait supplié Ngoss, le mécène gabonais, d’être son parrain et de lui offrir une maison en cadeau de mariage. Même au plus fort du conflit Nkolo Mboka – Familia Dei, les deux ont su se ménager et garder un lien d’amitié, de fraternité, insiste souvent Jossart.
En Afrique du Sud, pour finaliser les travaux de l’album à sortir, Nyoka Longo a appris le décès de Bimi en plein enregistrement. Les personnes présentes en ont fait un témoignage bouleversant : « Il était en train de placer sa voix, il était effondré. Jossart était défait, décomposé, incapable de chanter et les travaux d’enregistrement ont été arrêtés… » Plus tard, le patron de Zaïko Langa Langa postera ce court message sur sa page facebook : « André, Quelques heures avant de partir, tu cherchais à me joindre pour me dire quoi ? Ma question restera sans réponse. Ma douleur est tellement profonde, Lui seul peut me soulager. Tu es maintenant dans la maison du Père avec les autres. Tu nous a précédés. Au revoir Cher Frère. »
Pour m’enivrer, en cette triste occasion, de cette voix irrésistible et comme pour faire le deuil à ma façon, je suis partagé entre ces mémorables interprétations de Bimi : « Mwana Wabi », « Mizou », « Joliba », « Amitié », « Sandra Lina » et tant d’autres succès éternels.
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Finalement, je vais écouter encore et encore « Kabibi » de Petit Poisson chantée par Bimi Ombale avec Familia Dei pour la tonalité mélancolique de cette chanson et aussi pour le message qu’il contient de cet amoureux éconduit, de ce mélomane, de ce chroniqueur de musique orphelin de Bimi que je suis et qui supplie l’être aimé, le chanteur adulé qui s’en est allé de l’accueillir ne fût-ce que dans ses songes, dans ses rêves et de recevoir son salut amical où il s’est réfugié à jamais.
© Botowamungu Kalome/AEM/MMC