Sassou CAP 2021 : Le syndrome Bouteflika
Par : Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA
Nous sommes nombreux à nous poser la question de savoir si ce monsieur Sassou est sérieux. Mais force est de constater comme une évidence qu’il ne l’est pas. Son seul bonheur c’est de gagner des élections truquées et de maintenir le peuple congolais dans la misère.
C’est la chronique annoncée d’un pays en voie de décrépitude tant le gérontocrate qui le porte à bout de bras n’est ni crédible ni fréquentable et encore moins inconscient.
Ce serait pour certains d’entre nous un crime de lèse majesté de s’en prendre à l’âge du Capitaine. Et si c’était là notre problème, surtout en Afrique où la vieillesse ne confère plus la sagesse mais un gangstérisme sénile qui consisterait à conduire tout le monde dans sa fosse lors de son dernier jour dans ce monde des vivants. Le terme le plus approprié à ce genre de réflexion devient l’inconscient sénile qui consisterait à profiter de toutes les bassesses de ce monde avant de rejoindre l’au-delà.
Autrefois l’on disait que lorsqu’un vieillard mourrait en Afrique c’était une bibliothèque qui brûlait, à présent ce sont des milliards de dollars qu’ils dilapident avant de passer à trépas avec pour leitmotiv après nous le chaos.
Depuis longtemps, il n’a de cesse que de nous traîner dans la boue qui devient la gadoue. Il a transformé le Congo-Brazzaville, ce petit État pétrolier prometteur, en une république bananière, tribaliste, clanique, pourvus de nombreux courtisans. Plus personne ne se donne la peine de réfléchir sur le devenir de notre pays plus de 58 ans après l’indépendance. La faim tenaille des pans entiers de la population congolaise, l’insécurité devient galopante et dans ce contexte la parole sage se raréfie.
Le fait le plus marquant c’est qu’au fil des ans nous n’ayons même pas pu conserver ce que les colonisateurs français nous avaient laissé. Les fontaines d’eau qui abreuvaient nos quartiers populaires du matin au soir ne sont plus que de lointains souvenirs que même certains de nos enfants viendraient à douter de leur existence tant la souffrance que leur impose cette barbarie ne leur fait plus rêver. L’éclairage public de nos grandes avenues le soir qui a permis à nombreux d’entre nous de pouvoir lire ou étudier, a laissé place à la pénombre des ténèbres.
Le métier d’armes servant à la base à protéger le peuple, a permis à une famille mafieuse d’en faire leur job en or afin de maintenir en esclavage tout un peuple.
Celui qui au sortir de la terrible guerre civile de juin 1997 se gargarisait de défendre les intérêts français au Congo-Brazzaville, quelle absurdité, est toujours en lice sous le regard bienveillant et protecteur de ses mentors. Ce Préfet (bon élève / premier de la classe) de la Françafrique, nommé par un décret non publié au journal officiel français, continue d’empoisonner la vie de millions de Congolais qui n’aspirent qu’à vivre paisiblement dans leur pays.
Un simple constat s’impose. La vie des Congolais décline vertigineusement au jour le jour, pendant que Sassou et sa clique amuse la galerie. Toujours entouré des mêmes depuis les sinistres petits matins qui marqueront à jamais le conscient collectif congolais, il continue à terroriser le peuple congolais avec les mêmes méthodes d’embastillement, ces cours révolutionnaires de justice qui sont des véritables machine à broyer des Hommes libres qui osent affronter la dictature. Mais qu’ils sachent qu’il n’est pas dans notre nature de nous plier à la première brise matinale.
Le Congo-Brazzaville va mal et nous le savons tous. Brazza la verte est devenu Brazza sur pilotis tant les eaux de pluies remplissent nos rues, nos avenues, nos maisons et ont du mal à s’évacuer. Ponton sur Mer porte désormais bien son nom car il n’y a plus de barrière naturelle entre l’océan atlantique et nos paisibles terres. Tout ceci est le résultat d’un amateurisme politique dépourvu de bon sens.
Certains qui hier avaient siégé dans ces simulacres de Cour de justice se retrouvent aujourd’hui dans l’opposition. Il est temps qu’ils nous disent haut et fort qu’ils s’étaient trompés et que cette voie autodestructrice n’est pas à suivre car la liberté d’expression doit et devrait rester l’une de nos libertés fondamentales.
Il eut dans ce monde des Hommes d’État capables de donner une orientation pour le mieux vivre ensemble. Dans ce contexte nous pouvons citer François Mitterrand avec la conférence de la Baule pour ce vent de démocratisation qui souffla en direction de l’Afrique. Tout ne fut pas parfait, mais il faut au moins lui reconnaître cela.
Mais comme dans toutes œuvres, les esprits maléfiques, les fossoyeurs sont passés derrière pour défaire ce qui pouvait permettre aux Africains de gérer dans une entente cordiale leurs États ; Ce qui prime, c’est de diviser pour mieux régner.
J’entends ça et là que le Congo-Brazzaville a des relations séculaires avec la France. Ces relations n’ont servi qu’à appauvrir notre pays pendant que la France se la coulait douce et vivait ses 30 glorieuses. Maintenant les Gilets jaunes français sont là pour nous rappeler que le bonheur ne vaut que lorsqu’il est partagé par tous. Même dans une démocratie, les revenus générés par le travail collectif doivent être équitablement partagés.
Le règne de l’argent facile et la corruption ont permis à Sassou de paupériser le Congo-Brazzaville par l’achat des faibles consciences étrangères et surtout des occidentaux donneurs de leçons des droits de l’homme. Comme ils aiment le dire dans les salons feutrés des grands palaces: « Pour Sassou 1 million d’euros ce n’est rien », alors que dans le même temps pour le peuple congolais c’est un chemin de croix perpétuel fait de larmes et de sang.
Le débat sur le franc CFA (colonies françaises d’Afrique) fabriqué en France à Chamalières et le terrain de guerre, de jeu des militaires français en Afrique pour sauver ou pour porter à bout de bras des dictatures telles que celles du Tchad ne font que montrer notre dépendance vis à vis de notre ancien colonisateur qui a du mal à se séparer de sa vache à lait. Nous ne sommes pas dupes.
Sassou amuse la colonie avec le procès d’André Okombi Salissa comme s’il avait besoin de cette énième entourloupe judiciaire pour pouvoir le condamner lui qui a droit de vie et de mort sur tous les Congolais(es) qui vivent dans cette prison à ciel ouvert.
Dorénavant qu’il se tourne vers l’élection présidentielle de 2021, il joue au Dupond et Dupont avec son fils. L’on se croirait dans Tintin au Congo, mais ici nous sommes dans une fable nauséabonde, un navet. La confiscation du pouvoir se profile et le camarade Sassou s’apprête à jouer un mauvais tour à ses camarades du PCT (Parti congolais du travail) au profil de son fils. Même le petit Capitaine des sinistres petits matins, devenu Général par la force des choses, puis actuellement Directeur de Cabinet, ne devrait pas s’attendre à un retour d’ascenseur. Dans une pièce, les rôles sont déjà répartis à l’avance et les bouffons devront se contenter du leur. Le pacte avec le diable n’a pas de logique car seul compte son paisible sort. La lumière de l’intelligence des Congolais vacille devant les bourrasques de la mitraille. Nous devenons tous apathiques devant le Pinochet congolais. Ceux qui connaissent l’histoire ne devraient pas désespérer mais garder la foi qui nous anime et nous fait aimer notre pays envers et devers tous.
Le Dupond international, tel un steward a repris ses coûteux trajets inutiles en avion qui polluent la planète avec les résultats que nous connaissons. Pendant que le Dupont national, le rejeton qui n’a jamais crée une entreprise, rafistole, ripoline nos écoles et lycées avec les sous du contribuable congolais et à coup de propagande communiste grotesque. Ce gouvernement congolais dont ces tâches régaliennes lui sont normalement dévolues, ne sert ici que d’orchestre folklorique qui accompagne les Sassou et les Nguesso dans leurs délires.
Peuple congolais, t’as bu le calice jusqu’à la lie. Il est temps de t’interroger non plus sur ton avenir déjà hypothéqué, mais au moins sur celui de tes enfants et petits-enfants. Rien n’est encore perdu. Bien que Sassou ait tout volé, nous bâtirons de nouveau car il nous suffit la liberté d’entreprendre, nous peuple travailleur.
Le temps de la révolte a sonné. Point de salut avec ceux qui depuis 34 ans vous promettent monts et mer-veilles et ne vous donnent que des miettes. C’est par l’action que nous changerons les choses. Notre pays est sous occupation et il nous revient de trouver les voies et moyens d’en sortir.
Avec la mondialisation au XXIème siècle est apparu le chacun pour soi. Peuple congolais, ton destin est entre tes mains. Les recueillements officiels du mois de Mars de la famille régnante précédés du racket des cadres asservis, ne changeront rien à ta situation si tu ne te rebelles pas. Cette bête qui a repris de l’assurance doit comprendre que c’est le peuple qui détient le pouvoir.
Il est temps que chacun de nous fasse son examen de conscience, que ce soit la société civile ou les hommes de rang. Après le ridicule de notre justice, nous n’allons pas couler tout un pays pour faire plaisir à un tyran. Le Congo ne sera pas non plus balkanisé car tel est le souhait de certains qui veulent continuer à perpétrer le chaos.
Il est temps de ferrer la bête et la contraindre à la reddition.C’est Albert Einstein qui disait : « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Le courage saute parfois une génération mais nous devrions tous rester en vie.
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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA