Andre OKOMBI SALISSA
Par : OUABARI MARIOTTI
Dans le procès de l’affaire André Okombi Salissa, devant la session criminelle de la cour d’appel de Brazzaville, plus les audiences se succèdent, plus il saute aux yeux que tout est mis en œuvre pour charger André Okombi Salissa. Ce qui est désastreux pour les magistrats de cette cour qui laissent entrevoir des signes d’une intériorisation de la condamnation pour ensuite l’appliquer.
Dans une affaire dont les avocats de l’accusé ont, à maintes reprises, démontré que le dossier était vide, vouloir à tout prix l’emporter est néfaste pour l’Etat congolais, partie prenante au procès. Surtout que pour l’opinion nationale, au regard de la manière dont se passent les auditions des témoins, il n’est pas sain que la justice procède comme par ballons d’essais pour rechercher la piste de l’accusation. D’autant que l’on se retrouve dans une situation où la justice qui doit marcher tout seule ne le peut plus et a besoin de béquilles pour avancer.
La justice est la base de la société. Le jugement constitue l’ordre de celle-ci. Or le jugement est l’application de la justice.
Comme l’a écrit Montesquieu, » il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice « .
Un jugement inspiré par l’injustice, non seulement porte préjudice à l’accusé mais détache la société de la justice pour se la faire elle-même.
Dès lors que la société se rend justice elle-même, surviennent toutes sortes d’extrémismes, avec les dérapages qu’ils comportent.
Libérez André Okombi Salissa. Doit l’être également Jean Marie Michel Mokoko, tous deux prisonniers politiques. Et étendez la remise en liberté à tous les détenus pour délit d’opinion, aussi arbitrairement incarcérés.
Paris le 6 mars 2019 –
Ouabari Mariotti
Ancien Ministre de la Justice.