Par Laurent DZABA
Harcelé et traqué par Glencore, Trafigura, la Chine et les créanciers locaux, le Congo s’est réfugié depuis plusieurs mois, sous les ailes du FMI afin d’y trouver son second souffle.
Toujours à la recherche de l’argent frais pour assurer son fastueux train de vie, le pouvoir de Brazzaville a jugé bon de recourir aux services de l’ancien Président Béninois Boni Yayi afin qu’il joue les bons offices auprès des pays du golf notamment l’Arabie Saoudite pour l’adhésion du Congo à l’OPEP.
La raison évoquée par le pouvoir pour cette adhésion est très simpliste pour être vraie : « appartenir à un cartel pouvant jouer un rôle plus actif sur le marché international de l’or noir et sur la fixation des quotas de production qui influe sur les prix de vente du pétrole. »
En réalité, le Congo a adhéré à l’OPEP afin de tirer profit des facilités d’obtention des emprunts, accordées aux pays membres, surtout d’Afrique, par les très grands producteurs comme l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak ; ce qu’il n’a pas réussi à faire à ce jour. C’est d’ailleurs l’objet de la visite du ministre saoudien des affaires étrangères Adel al-Jubeir à Brazzaville, courant janvier.
Quel intérêt a le Congo à adhérer à une organisation qui ne sert pas à grand-chose ? Pour preuve, le Qatar, membre depuis 1961, s’est retiré en janvier 2019 et l’Arabie saoudite, le 2e producteur mondial ne respecte même pas les quotas fixés.
Quel est l’intérêt à adhérer à l’OPEP si l’état Congolais, le petit dernier membre, n’est même pas capable de payer sa cotisation annuelle puisqu’il demande aux sociétés pétrolières d’assurer le paiement, en échange de millions de barils de pétrole à extraire du sous-sol congolais dans les mois à venir.
Avec les 1,120 milliards de F CFA que l’OPEP exige au Congo pour sa cotisation annuelle, notre pays peut : équiper toutes les écoles en matériel didactique, éviter la prostitution aux étudiantes congolaises à Cuba, créer plusieurs PME ou simplement équiper l’hôpital A. Sicé d’un scanner, IRM etc…
Quel est ce pays qui navigue toujours à contre sens des principes économiques et de bon sens ? Quel est ce pays qui jure vouloir résorber le chômage des jeunes mais qui nomme des étrangers aux postes à responsabilité par décret et encourage la haute administration et les grandes entreprises à employer des retraités aux postes de direction ?
Nous lançons ici un vibrant appel aux compagnies pétrolières concernés. Nous vous demandons de ne pas supporter cette charge non contractuelle qui relancerait la politique des contrats de préfinancement pétrolier que notre peuple a décrié à la conférence nationale souveraine. Cette dette n’est pas celle des congolais mais celle de M. Sassou Nguesso Denis. Le Congo c’est son peuple et non M. Sassou Nguesso Denis. Vous êtes prévenus !
Cette politique de la terre brulée adoptée par ce pouvoir qui prône la lutte contre les antivaleurs mais qui en réalité empile des contradictions, trait distinctif d’un régime inconscient, doublée d’une incompétence, prive les générations futures des ressources utiles à leur émancipation.
Jusqu’à quand allons-nous continuer à subir et à tolérer le bradage de nos ressources ? Jusqu’à quand allons-nous laisser notre pays continuer à s’enfoncer sans réagir ?
Un seul mot TRANSITION, une seule exigence TRAVAIL COLLECTIF.
Ensemble, pour un Congo libre et prospère. Plus jamais sans nous. Que Dieu bénisse le Congo.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen « Bougeons-Nous »