NOTRE COUP DE CŒUR….. Souvenir d’une guerre vécue par un enfant devenu homme.
Par : GRACIAS DUNN
La guerre avait éclaté. Nous avions fui pour échapper aux distributeurs de la mort. Pour la survie, il fallait fuir aller s’abriter au loin des zones des combats. Je me rappelle de ce jour où, dans les différents villages que nous écumions pour s’abriter. Nous nous réveillions en panique. Il faut partir, c’était le mot d’ordre ! Partir, car les miliciens arrivaient et que, sur leur passage, ils semaient mort et désolation. Que les hommes et petits hommes étaient tous tués, puisque tous assimilés à de guerriers ennemis. C’était l’information.
J’étais un petit gars. Alors mon père me fixant droit dans les yeux, me dira ceci, fils comprends-tu que même ce que nous avons de plus chère dans ce monde, est menacé dans ce pays. Il parlait de la vie. Ce son raisonne encore en moi comme si c’était hier. Et j’avoue que ceci structure la façon de penser d’abord; ensuite notre rapport à l’homme et enfin du milieu dans lequel on vit. Bref ! Nous partîmes. Nous marchâmes alors deux jours avant la destination choisie pour s’abriter à nouveau. Mais à peine que nous rentrions dans ce petit village que nous avions une brutale et haïssable surprise. Ce dernier faisait l’objet d’un bombardement d’hélicoptères.
Nous ne les avions pas entendu vrombir dans ciel, la seule chose dont je me souviens encore à ce jour. C’est que nous nous jetâmes contre le sol pour essayer de se protéger contre des abeilles qui crachaient un feu mortel d’un ciel devenu triste. Tant vous dire que c’était comme se jeter dans une eau infestée de crocodiles sous la pluie battante. Comble de malheur, les hélicoptères avaient causé des dégâts dans la parcelle voisine de celle où nous prévoyions nous abriter. Une femme y avait perdu son lobe auriculaire alors qu’elle se douchait et une autre personne s’étaient retrouvée avec un ventre complètement défait, cette dernière en mourra d’ailleurs. C’est dire qu’à peine arriver dans ce village supposé de repos, il nous fallait faire le choix d’en partir. Alors nous en partîmes le lendemain.
Raconter le passé, ce n’est pas s’y accrocher. C’est une façon de le protéger afin qu’il ne s’efface pas.
Bon week-end mes ami(e)s…!
GRACIAS DUNN