Message aux théoriciens du vivre-ensemble et du patriotisme

partick-eric-mampouya-250x300-6617026 Partick Eric MAMPOUYA

Par Patrick Eric MAMPOUYA

Le patriotisme désigne le dévouement d’un individu envers le pays qu’il reconnaît comme étant sa patrie.

Le patriotisme, l’amour de son pays ou le bien vivre-ensemble ne se décrète pas, on est tous née quelque part comme le disait un célèbre chanteur et on ne choisit pas son lieu de naissance. Aimer son pays ou le bien vivre-ensemble n’est donc pas automatique.

Quelle ne fut ma sidération d’entendre un jour le ministre des affaires étrangères et des congolais de l’étranger affirmer sans rire devant les caméras de télévision que le patriotisme est comme l’amour d’un enfant pour sa maman. Non monsieur le Ministre, l’amour d’un enfant n’est pas automatique même pour sa maman, Un bébé aime sa maman parcequ’elle lui donne le sein, parce que la maman lui donne la vie et de l’amour, elle le soigne, le sécurise.

Pour vous en convaincre, il suffit de prendre un bébé et de le confier à une autre maman qui va en prendre soin, et enfin, les enfants adoptés finiront par vous convaincre que l’amour d’une maman n’est pas forcément automatique.

Nous sommes admiratifs du patriotisme de certains peuples comme les américains, les chinois, les russes ect…qui font passer les intérêts de leurs pays avant tout le reste. Même dans le domaine des affaires économiques ces peuples pensent d’abord à leurs pays avant de penser à leurs gains propres. Enfin on peut parler du patriotisme économique qui désigne un comportement spécifique du consommateur, des entreprises et surtout des pouvoirs publics consistant à favoriser le bien ou le service produit au sein de leur Nation.

LE PATRIOTISME NE SE DÉCRÈTE PAS

C’est d’abord à ton pays de tenir envers toi un certain nombre d’engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n’y subisses ni oppression ni discrimination ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l’obligation de t’assurer une éducation, une santé et une sécurité gratuite, sinon tu ne lui dois rien.

Comme on le voit, l’amour pour une maman ou le patriotisme pour un pays font recours à quelque chose comme le devoir, c’est en fait une sorte de réciprocité. Je dois la vie à ma maman donc j’ai le devoir de l’aimer. Pour la Nation c’est exactement la même chose,

Vivre-ensemble ou le bien-vivre ensemble
Le vivre-ensemble est la capacité ou l’assentiment des habitants, dans un environnement de diversité sociale et culturelle, à partager harmonieusement leur lieu de vie.

Le bien-vivre ensemble : est un état d’harmonie atteint par les habitants vivant dans un environnement de diversité sociale et culturelle, lorsqu’ils développent avec succès une culture de paix entre eux, comprenant le respect et l’appréciation mutuels, le bon voisinage, des relations coopératives et un désir commun de paix et d’apaisement.

A l’heure de la mondialisation, à l’heure du multiculturel et des échanges entre les peuples, aborder la question du vivre ensemble est une manière de préserver les états nations tout en les rendant ouverts. La société se construit et se cimente par la tolérance, mais laquelle ?

Être tolérant c’est accepter d’autrui qu’il pense et agisse différemment, accepter de confronter des points de vue, des façons d’être et d’agir dans le respect de l’égalité et de la réciprocité, en toute confiance, dans un souci de compréhension, d’ouverture et de progrès, pour le meilleur des relations humaines.

La tolérance n’est pas une « bienveillante indulgence », la tolérance n’est pas une simple manifestation d’une supériorité faite de condescendance. Pour se montrer tolérant, il est nécessaire de pouvoir croire sincèrement à un autrui qui a la même valeur que soi (principe d’égalité), dans toute sa différence. La tolérance est le contraire de la méfiance, de la suspicion, c’est aussi le contraire de l’indifférence.

Être tolérant c’est aussi un acte politique lorsqu’une société accepte de reconnaître la pluralité sous ses formes ethnique, religieuse, philosophique, politique, et sexuée. Cette reconnaissance est fondamentale, elle est de l’ordre du devoir éthique, le ciment de toute démocratie qui favorise l’expression de toutes ses composantes.

Le bien-vivre-ensemble repose sur le respect mutuel, l’acceptation de la pluralité des opinions, des interactions dans l’ouverture et la coopération, des relations bienveillantes, ainsi que sur le refus de s’ignorer ou de se nuire.

Dans l’environnement multiculturel de notre pays le Congo-Brazzaville, la construction du bien-vivre-ensemble devrait reposer sur quelques fondamentaux dont le respect des lois et règlements que nous nous choisissons. En fait la constitution ou la loi fondamentale devrait remplacer nos us et coutumes et cela dès l’école primaire. Mais que faire quand la loi fondamentale est sans cesse soumise à des violations flagrantes ? Sur quoi devrait reposer le bien-vivre-ensemble congolais. C’est la question à trois sous qu’on devrait poser à ceux qui s’en sont fait les propagandistes.

PATRICK ERIC MAMPOUYA