Par Clément OSSINONDE
Rien de plus émouvant qu’un musicien qui rend hommage à un autre musicien. David Tochino Biniakounou : une pensée pour Ignace Nkounkou « Master Mwana Congo »
Cinq mois après la disparition le mardi 8 janvier 2019 à Brazzaville de la légende de la rumba et du soukous « Master Mwana Congo », son souvenir est demeuré inébranlable auprès de ses nombreux fans et particulièrement de l’artiste musicien David Tochino Biniakounou, qui le considère comme son parrain et son ainé en musique.
David Tochino Biniakounou rend hommage à Ignace Nkounkou « Master Mwana Congo »
En effet, depuis quelques semaines, le groupe de David Tochino Biniakounou a surpris son public et tous les fans du regretté « Master Mwana Congo » en composant une chanson qui rend hommage à la star congolaise et disponible sur You tube (ci-dessous).
Tochino manifeste ainsi, sa reconnaissance envers celui qui lui a beaucoup apporté pour sa propre carrière musicale.
Le décès tragique de « Master mwana Congo » a laissé le monde de la musique en deuil. Dans la chanson précitée, son ami Tochino lui a adressé des mots touchants. Master et Tochino étaient de bons copains qui ont longtemps travaillé ensemble.
Pour « Tochino », « Master Mwana Congo » restera toujours et éternellement dans son cœur. Les deux font partie de ces artistes qui ont impressionné les adeptes de la rumba et du soukous. Ils se sont imposés en France comme des plus grands « rumbéros », ce qui leur a permis de se faire une bonne renommée.
Retour succinct sur le parcours de « Master » et de « Tochino »
I – Ignace Biniakounou « Master Master Mwana Congo »
Ce pionnier de la musique congolaise moderne a succombé le 8 janvier 2019 à une maladie de l’éléphantiasis au pied droit depuis plus d’une décennie.
« Master Mwana Congo » était avant tout un guitariste virtuose et dont les chansons les plus populaires sont : « Massamba » , « Brigitte », « Tika ndeko », « Marie Monique » et « Zwa ya bolole » . Toute sa vie il a rêvé d’être reconnu pour sa sensibilité.
« Master Mwana Congo » était, un des acteurs de l’orchestre Mando Negro« Kwalakwa » les plus importants de tous les temps. Master a marqué effectivement la période de gloire de cet orchestre, après avoir remplacé en 1963 le soliste Alphonse Passi « Mermans », qui s’est retrouvé dans l’orchestre Les Bantous de la capitaleaprès la défection de Nedule « Papa Noël ».
Après la dislocation de Mando Negro en 1970, « Master » s’est installé peu de temps après en France – pour une carrière solo – où il est devenu à partir des années 80 un des grands noms du genre rumba et soukous, plus électrique et animé, aux côtés de nombreux célèbres noms de la musique congolaise. On peut dire que c’est pendant cette période de la carrière solo en France que « Master » a véritablement explosé.
Depuis, 2013 « Manatcha », « Master mwana Congo » est revenu s’installer à Brazzaville où il a monté un studio d’enregistrement qui a confortablement fonctionné jusqu’à sa mort.
II – David Tochino Biniakounou
Artiste complet : chanteur, auteur, compositeur, arrangeur, animateur et percussionniste, le nom de Maestro lui convient tout à fait. En près de quarante ans de carrière, Tochino a fait sauter à peu près tous les compteurs de la vie musicale à Brazzaville.
En effet, entre les années 76 et 80 il fut le plus jeune chef d’orchestre avec les groupes “Cercul Jazz-Rénové”, “Mack-Kiba”, “ATC-Music”, “Afrikos-Mbongui”. Pour ceux qui suivent les évènements musicaux, Tochino s’est lancé sur scène avec la chanson “Biangana” qui a fait fureur pendant 3 mois au hit parade du Congo-Brazzaville.
En 1982 à Paris, il signe un contrat avec Safari Ambiance et sort son 2ème 33 t. Pendant ce séjour il accompagne en qualité de batteur-drummer : Pierre Mountouari pour son disque “Saïlé” et Aurlus Mabele pour son premier 33 t “Na la vie”.
Tochino s’est fait remarquer en tant que batteur-drummer, au sein de plusieurs orchestres et a ainsi porté la musique congolaise avec son art , dans de nombreux pays dont les pays du bassin du Congo, du Maghreb, de l’Afrique de l’ouest, Cuba, mais aussi l’Allemagne, la Suisse, la Russie et bien sûr la France. Tous ces voyages, le plus souvent en tant que star, mais aussi comme accompagnant, batteur ou chanteur.
Ses Mentors : Franklin Boukaka, Pamélo Mounk’a et Ignace Nkounkou « Master » avec qui il a longtemps collaboré . A son palmarès de 1980 à 2014 : quatre 33 t et six CD. Le dernier étant « David Tochino présente Audrey Miz ».
David Tochino Biniakounou qui vit en France forme, à Caen des chanteurs et percussionnistes en herbe, tout comme il compose et arrange les musiques pour plusieurs artistes, comme : Jean-Claude Toucet, Jacky Debooh…
Clément Ossinondé