Par Verlin Richard BEKA BEKA
Dans le journal Jeune Afrique du 03 mai 2019 l’on peut lire ceci :
Annoncé en conseil des ministres, l’accord de restructuration de la dette congolaise signé le 29 avril avec la Chine pourrait ouvrir la voie à la conclusion d’un programme d’aide du FMI.
Après deux années de négociations entre les autorités congolaises et chinoises, un accord a été conclu le 29 avril à Pékin et annoncé au conseil des ministres à Brazzaville le 2 mai.
Son objet : le rééchelonnement des quelque 3,15 milliards dollars de dette congolaise détenus par Pékin (35 % de l’endettement total de Brazzaville, évalué par le FMI à 9 milliards de dollars, soit 90,2 % du PIB du pays).
Qu’est qu’un rééchelonnement ?
Il s’agit de rallonger la durée des prêts. Les congolais doivent donc savoir la durée de l’allongement de cette dette proposée par la Chine. Il appartient aux députés congolais d’en informer leurs électeurs où au gouvernement d’informer les citoyens congolais mais également d’édifier le peuple sur la nature de cette dette. De quoi est-elle composée ?
Dans tous les cas, la finalité d’un rééchelonnement est que les investisseurs soient remboursés à 100%.
Le rééchelonnement d’une dette à un côté négatif pour un pays dans ce sens que cela réduit les besoins de financement du pays pendant quelques années et, un côté positif car cela lui donne plus de temps pour travailler à l’assainissement de ses finances publiques sans avoir à se préoccuper de se refinancer sur les marchés. D’où donc l’urgence d’avoir de bonnes politiques pour avoir de bonnes finances.
En Pratique ce rééchelonnement permettra au Congo de suspendre pendant la durée conclue avec la Chine (d’où l’importance de connaitre cette durée), le remboursement du principal de sa dette et n’aurait à payer que les intérêts.
Conséquence immédiate du rééchelonnement de la dette congolaise sera de rendre celle-ci soutenable en réduisant la charge de la dette et donc le déficit public. Et si l’on fait un petit calcul : 9 -3,15=5,85
Si 9 milliards représentent 90,2% du PIB ; 5,85 milliards représentent 58,63% du PIB. Ce qui rend donc la dette publique du Congo Soutenable et, donc en dessous des 70% exigé par la CEMAC.
L’on peut donc se féliciter du choix de procéder par un rééchelonnement car le rééchelonnement est un partage équitable des risques entre le contribuable congolais et la Chine. Et, le Congo n’aura donc pas besoin de négocier avec les traders pétroliers.
Risque pour les chinois sur l’aléa de moralité et risque pour les congolais d’alourdir la dette pour les générations futures si des mesures de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption ne sont pas immédiatement opérationnelles.
Il n’en demeure pas moins que ce rééchelonnement ne doit pas constituer un satisfecit pour les autorités congolaises et encore moins une sortie de la crise économique.
A suivre… !
Verlin Richard BEKA BEKA