Sassou perd le sommeil : Le Congo-Brazzaville en pilotage automatique
Par : Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA
Qui l’eût cru ? Mais un Président ne devrait pas dire ça !
La cigale ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue. Quand la crise fut venue, pas une seule ressource pour payer les salaires, les retraites ni les bourses.
Le manque de sommeil est l’un des signes de la dépression. Et nous ne nous savons pas si l’homme est de bonne humeur ou s’alimente correctement. Quoi qu’il en soit la situation que nous prédisions et relations depuis la nuit des temps fait jour. Tout ceci n’est pas pour nous plaire car le pays va mal.
L’incompétence s’est fait jour diront certains. Le Congo-Brazzaville vogue tel un bateau ivre dans des eaux troubles, et l’image du Titanic est plus qu’ancrée dans nos mémoires. Allons-nous nous laisser divertir par le rééchelonnement ubuesque de notre dette (qu’ils détiennent par ailleurs dans les paradis fiscaux, en Chine ou à la banque centrale d’Oyo), des escapades moscovites sans lendemain, l’envoi d’experts militaires russes au Congo-Brazzaville pour préparer la guerre de 2021 car l’on veut la paix des cimetières ? L’essentiel est ailleurs et ce système qui nous oppresse depuis des lustres vient de montrer ses limites.
Aucun homme seul ne peut diriger une république à moins que celle-ci ne se soit transformée en royaume des petits nègres avec les conséquences que nous connaissons. Il est plus qu’urgent de stopper cette machine infernale dépourvue de logiciel qui vole tel un objet non identifié dans notre espace collectif.
Il est temps de remettre et replacer le Congo-Brazzaville sur la carte des nations civilisées car la relève est prête. Ça et là nos enfants se forment dans les meilleures universités du monde pour apporter au Congo-Brazzaville leur expertise. Il est plus qu’urgent de changer le paradigme de la politique au Congo. Le vieux monde s’arc-boute par la force et, le nouveau monde patiente et trépigne car mis en joue par les militaires qui font le lit de la tyrannie congolaise.
Ayant refusé la paix des braves, Sassou fait la politique de l’autruche tout en hypothéquant l’avenir de tout un pays. Est-ce là sa destinée maléfique au Congo-Brazzaville ? Les grands Hommes d’État sont ceux qui font briller leur pays dans le monde et conduisent leur peuple vers le bien-être social, matériel et économique. Dans le cas du Congo-Brazzaville, force est de croire que nous avons affaire à un nain politique, tant il ne veut point s’élever quand l’on sait que tout le monde a droit à la rédemption.
Le Congo-Brazzaville devient la risée du monde entier. Nous naviguons à contre-courant des autres nations. Nous devenons les mendiants de l’Afrique après en avoir été les nababs. Quelle triste ironie de l’histoire !Le leadership bien que contextuel dans la majorité des cas, ne peut perdurer si l’on est un mauvais leader. L’absence de vision nous conduit à la déroute. Nous en sommes réduits à payer des salaires cercle après cercle. Ce qui devait couler de source devient une gymnastique intellectuelle douloureuse pour ceux qui se maintiennent aux affaires en dépit du bon sens.
Les signaux ne sont plus faibles mais au rouge. Au risque de voir le moteur exploser, il est temps d’arrêter la fuite en avant. Toutes les séquences politiques de ces derniers jours ont été catastrophiques ; Ne pas le reconnaître serait suicidaire.
Personne n’a le monopole de la force, de l’intelligence ni de la beauté. Il nous revient pour sauver le pays de la désintégration de nous rassembler. Le bonheur ne vaut que lorsqu’il est partagé par tous. Si en étant au pouvoir l’on commence à perdre le sommeil c’est que plus rien ne va. Il vaut mieux raccrocher maintenant, avant que la situation ne devienne irrécupérable.
La République, du latin « Res Publica », bien commun, ne peut être gérée que par une bande d’individus. Elle doit être préservée et chérie en tout temps et tout lieu. Qu’allons-nous léguer à nos enfants si de notre vivant nous nous évertuons à dilapider toutes nos ressources pour des futilités ?
Il est temps que Sassou entende raison. Qu’a-t-il fait au temps chaud ? C’est le chant des cygnes et maintenant qu’il danse. Pour le bien de tous les Congolais qui en ont marre d’être les dindons de la farce, « le changement c’est maintenant » comme disait l’autre.
De ce désespoir naît l’espoir de ne point vouloir voir notre pays mourir. Ce gouvernement devrait plus mettre ses forces au service de son peuple au lieu de perdre son énergie pour des films de science-fiction qui relèvent du domaine privé. Il faut savoir prioriser.
Il y’a plus de choses dans deux têtes que dans une, monsieur Sassou. Nonobstant votre gabegie, nous ne perdons pas le sommeil et restons lucides pour le bonheur des Congolais.
C’est Arthur Schopenhauer qui disait : « La difficulté n’est pas de voir ce que personne n’a jamais vu mais de penser comme personne n’a jamais pensé au sujet de quelque chose que tous voient ».
Est-ce bien difficile en ces temps de disette ?
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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA