INTERVIEW DE MONSIEUR PATRICK KIBANGOU À L’EMISSION PAROLE À L’AFRIQUE ET AUX AFRICAINS
PAA. Bonjour Monsieur Kibangou
PK. Bonjour monsieur
PAA. Vous êtes installé en Europe depuis plus d’un quart de siècle. Qu’avez vous appris en Europe et quel regard portez vous sur le Congo.
PK. J‘ai comme bagage intellectuel des diplômes d’études, d’ingénieur en mécanique, d’économie et de gestion d’entreprise, ceci sanctionné par un troisième diplôme de MBA ‘’ Master of Business Administration’’ et près de vingt ans de carrière politique dans les méandres de la politique Européenne, d’où j’ai beaucoup appris et grandi en expérience, ce qui m’a valu d’être présenté deux fois comme candidat, malheureux, aux élections parlementaires Européennes.Quant au Congo, mon pays natal, c’est avec des sentiments d’amertume et d’indignation que nous assistons à une ascendance de la fracture sociale, un chômage en croissance exponentiel et la recrudescence des divisions claniques et tribales d’un peuple que le président Marien Ngouabi a pourtant toujours voulu, uni et déterminé à sortir du joug colonial et de la misère.Il doit se retourner dans sa tombe.
PAA. Vous dites la misère ? Pourtant le Congo est un pays riche. En fait, que pensez vous de l’émission projetée il y’a quelques jours sur les antennes de la télévision Française France 2 sur le Congo.
PK. Vous parlez de l’émission Complément d’enquête projetée sur l’antenne de France 2 au sujet du Congo; une émission qui parlait de la compagnie pétrolière Française Total, du pétrole congolais et de sa gestion par le président Sassou.
Au regard de l’émission j’ai vite compris que nous assistons à l’agonie d’un régime aux abois.Sinon pourquoi cette France qui a érigé monsieur Sassou au pouvoir au prix du sang des Congolais, et qui l’a soutenu pendant 17 ans, sinon plus, disons 32 ans, se permettrait t’elle maintenant de le critiquer sans scrupule et à la limite de le ridiculiser aussi ouvertement?
PAA. Que suggérez vous par là ?
PK. Les discours des présidents Obama et Hollande et les derniers évènements vécus à Dakar lors du sommet de la Francophonie prouvent bien la fin de la lune de miel entre le président Sassou et la France.
Seulement, pourquoi avoir attendu 17 ans?
PAA. En effet pourquoi ?
PK. Voila une question qui en cache d’autres.
Primo, la France n’était t’elle pas au courant des détournements, de la gabegie, bref des crimes économiques perpétrés par le regime Sassou, de leur arrogance et de la misère infligées au peuple congolais?Secundo, la France n’était t’elle vraiment pas au courant de tous les assassinats politiques, des atteintes aux libertés fondamentales et des violations des droits des congolais ou mieux des droits de l’homme quand on se réfère aux bavures liées à l’opération « mbata ya bakolo », commis par leur protégé?Nous disons « SI »Alors dans ce cas, nous sommes en droit de penser que la diffusion de ce documentaire était délibérée.Cela ne fait l’objet d’aucun doute.
PPA. Pourquoi dites vous délibéré.
PK. Nous pensions avoir répondu à votre question.Qu’à cela ne tienne.Délibéré, oui ! Sinon pourquoi l’avoir fait maintenant?Encore mille et une questions…- serait ce pour sensibiliser les congolais et préparer un terrain favorable à une révolte suivi d’une opération de soutien du peuple en vu de chasser leurs protégés d’hier du pouvoir?- serait ce pour préparer l’opinion Française sur une éventuelle intervention qui aura comme justification » la France avait comme devoir de chasser le despote qu’elle avait placé au Congo et qui s’est avéré être un homme sans état d’âme, sans respect de la démocratie et des valeurs humaines tant chères à la France Républicaine » incarné de nos jours par le Président François Hollande.- serait ce aussi un moyen de donner un avertissement solennel à tout pays où tout peuple qui serait tenté de soutenir Monsieur Sassou dans son aventure.- ou serait ce simplement un clin d’œil, un message à l’armée ou mieux aux militaires Congolais républicains, aux politiciens indécis et corruptibles, et à tous ceux qui sont les partisans de la politique de la girouette. Un message clair pour leur signifier qu’il est temps de choisir le camp de la raison, celui du peuple. – peut être serait ce mêmement un prélude sur les futures poursuites judiciaires liées aux crimes économiques dont feront probablement l’objet monsieur Sassou et ses sbires…Comme vous pouvez le constater, seul la France est vraiment habilitée à répondre à cette question. Cela n’empêche pas pour autant les congolais de donner leur opinion à ce sujet.D’aucun pense que ce message illustre bien une volonté de la France de soutenir, par tous les moyens possibles, la cause juste défendue par un peuple qu’elle avait pourtant participé à endeuiller et à humilier dans le passé.Donc une espèce de réparation d’un tord causé.
PAA. N’est ce pas une ingérence de la France dans les affaires du Congo ?
PK. C’est de l’ ingérence pure et simple. Triste réalité qui ne devrait enchanter aucun Africain.
Mais à qui la faute?L’Afrique s’est vu confisquer son indépendance, sa souveraineté et sa liberté par la France avec la complicité de certains de ses fils cupides et avides de pouvoir. Aujourd’hui ces derniers se sentent humiliés et menacés par cette même France qui leurs rappellent, à juste titre d’ailleurs, qu’ en échange du pouvoir, ils s’étaient résolus sciemment, de devenir des simples pions à leur service et voué à leurs caprices. En conséquence ils doivent assumer leurs choix d’hier ou ils conféraient à la France la légalité de s’ingérer dans des problèmes internes du Congo afin d’accéder au pouvoir par la force, et rester dans cette même logique aujourd’hui, en reconnaissant à la France le droit de les chasser des affaires sans remords; Entretemps cela nous a fait comprendre que le prix à payer pour ce genre de pacte est la perte de sa souveraineté et de son indépendance tant politique qu’économique.
PAA. Quelle est la leçon à tirer
PK. De un, quand vous avez été emmené au pouvoir par des forces étrangères et maintenu au fauteuil par la France et des milices tribales fidèles et bien armés, vous hypothéquez automatiquement votre souveraineté et votre sérénité.
De deux, des lors que vous vous mettez ensuite à ignorer, à asservir et à humilier votre peuple, vous perdez dans la foulée vos racines, votre soutien et peut être même votre identité. Vous devenez alors une marionnette à la merci de vos anges gardiens, tres doués dans l’art du chantage. Dorénavant, ils vous traiterons comme leur propriété, et vous utiliserons comme leur outil pour réaliser jusqu’aux choses les plus immondes dont ils vous étiquetterons à coup sûr la responsabilité. Pendant ce temps, vous serez qualifié de sage, d’incontournable, donc autant utile qu’indispensable ; mais en réalité éphémère et sans histoire glorieuse. Mobutu, Bokassa, à ne citez que ces deux, en sont une illustration.
PAA. Comment pouvez vous dire éphémère et sans histoire glorieuse pour des présidents qui ont passé plus du quart de siècle au pouvoir ?
PK. Éphémère parce que la vie est courte.
Quant à la gloire, elle se mérite.La question est de savoir quel est l’héritage qu’ils légueront à leurs nations respectives pour prétendre rentrer dans l’histoire? Est ce la paix qu’ils croient incarner en jouant simultanément les rôles de pyromane et de pompier?Où est ce les divisions tribales qu’ils ont exacerbé pour se maintenir au pouvoir?Peut être est ce la misère, l’humiliation et l’abrutissement qu’ils ont imposé à leur peuple afin que ce dernier ne comprenne pas où sont ses intérêts et soit mieux opprimé?N’ont t’ils pas déjà hypothéqué l’avenir des générations futures Congolaises?Peut t’on rentrer dans l’histoire quand sous son règne, on a pratiquement institutionnalisé des vis comme la débauche, l’adultère, la corruption, la profanation des morts, le grand banditisme, bref tout ce qu’un état de droit est sensé combattre ?Peut t’on vraiment rentrer dans l’histoire quand on a affamé son peuple et pillé ses richesses qui assurément seront récupérés et utilisés par des occidentaux deja riches ?De notre part, nous estimons que confisquer sans scrupule les richesses d’un pays et d’un peuple qui aspire, ou mieux, mérite une meilleure vie, est inhumain.Remarquez que Patrice Lumumba, Kwame Nkruma, Thomas Sankara, Marien Ngouabi ou Nelson Mandela n’ont pas eu besoin de rester un quart de siècle au pouvoir pour rentrer dans l’histoire de l’Afrique par la grande porte.
PPA. Vous insinuez que les gouvernants n’aiment pas le Congo.
PK. Tout Congolais est supposé aimer son pays. Mais quand le pouvoir a été usurpé et confisqué par un groupe donné, ce n’est pas étonnant que les auteurs vivent toujours dans la peur de le perdre à tout instant. Alors nous supposons qu’ils passent beaucoup plus de temps à se préparer à cette éventualité et à ses conséquences.
Pourtant leur soucis majeur aurait été d’éviter un départ douloureux et humiliant des affaires, comme par exemple un exile. Si c’était à refaire, même la chèvre de monsieur Seguin n’aurait jamais accepté de s’exiler vers une terre étrangère parce que l’herbe y était abondante et tendre en comparaison de l’endroit où elle était attachée. cette histoire devait faire réfléchir plus d’un…Nous sommes persuadés que c’est non seulement leur vœux, mais aussi leur droit le plus absolu. C’est pourquoi nous sommes convaincus qu’aux grands maux; les grands remèdes. S’ils aiment vraiment le Congo, la solution passe par un dialogue national de réconciliation sincère de la classe politiques dans son ensemble et/avec le peuple Congolais.Tous, nous en sortirons vainqueurs.
PAA. Vous dites ‘’ s’ils aiment le Congo’’. Pourtant ils ont réalisé des œuvres qui sont visibles. Ils ont instauré la paix. Cela prouve bien qu’ils aiment le Congo.
PK. Commençons par la paix. Elle est un idéal social et politique qui dénote l’entente amicale et l’union d’un peuple. Elle joue un rôle très important dans le processus de développement d’un pays.
Pourtant la paix n’implique toujours pas l’absence ou la fin des conflits. C’est le cas du Congo. C’est pourquoi ces soi-disant garants de cette paix doivent habilement et sans lassitude oeuvrer pour la résolution systématique de toutes les difficultés cohérentes à la vie de leurs concitoyens par un dialogue juste et équitable. Mais, ce n’est aucunement en faisant subir à certaines populations des injustices, allant de l’exclusion et la ségrégation sociale, aux violations de la dignité humaine, le tout rudoyé par une soumission à une extrême pauvreté, qu’on peut se glorifier d’être le garant de la paix. Toutes ces cruautés infligées au peuple peuvent porter le risque de troubles qui sont une véritable menace pour l’unité et la concorde nationale. N’est ce pas là une paix de dupes.L’absurdité a atteint son paroxysme quand on traite d’ennemis de la paix tous ceux qui d’une manière démocratique, dénoncent ces injustices dans le but d’obtenir un dialogue national permettant de trouver des solutions salvatrices pour toute la société Congolaise. C’est l’art de faire passer la victime pour l’agresseur.Or la paix ne se décrète pas, mais elle s’acquiert par la concertation, le dialogue et le consensus.
PAA. Et les oeuvres qui ont été réalisées au Congo
PK. Il est difficile de comprendre que de nos jours, c’est à dire à l’ere de l’ordinateur et de l’informatique, qu’il existe encore des gens qui applaudissent sans connaitre les tenants et les aboutissants d’une affaire. Pire ils ignorent même si les dirigeants ont pris en compte les priorités dans le processus de développement du pays. Parait t’il qu’on les appelle meme au Congo « les sages ». Peu importe…
Si l’argent du pétrole appartient théoriquement à tous les Congolais, n’est t’il pas de leur droit de savoir les coûts réels des investissements? Sinon, pourquoi applaudir pour des réalisations qui peuvent s’avérer être excessivement surfacturées. En fait ce n’est pas parce qu’un élève a résolu six exercices sur vingt, qu’il peut se targuer d’être le meilleur de la classe et prétendre passer en classe supérieur, il sera tout simplement recalé au même titre que celui qui n’a rien résolu; en d’autres termes si les dirigeants Congolais pensent mériter le respect et la considération des Congolais, par rapport à leurs réalisations, alors ils n’avaient qu’à publier ce qu’ils ont encaissé depuis 17 ans et les congolais feront le rapport entre les coûts des projets réalisés et la manne pétrolière sensée être obtenue. De là, leur sera attribué impartialement une note et la reconnaissance qu’ils attendent tant du peuple.Est ce aussi difficile que ça ?En plus, était ce indispensable de construire un aéroport international moderne dans un village de moins de dix mille habitants alors que beaucoup de grandes villes congolaises sont en manque de ce genre d’infrastructure, même modeste.Ce n’est en aucun cas prendre en considération les principes qui régissent le processus de développement d’un pays. Imaginez vous combien coûte l’entretien d’un aéroport et savez vous d’où un aéroport tire les profits nécessaires à son fonctionnement, à sa maintenance et si possible à son auto financement. Ensuite, comment peut t’on expliquer la construction de deux grandes universités, à oyo et à Kintele près de Brazzaville alors que les écoles sont en piteux état. Le niveau scolaire des enfants est déplorable. Ils peinent même à parler la langue de Molière, alors que c’est la langue nationale. Quels cadres formeront t’on dans ces universités?C’est qui dirait mettre la charrue avant les bœufsD’autre part on apprend par la voix des ondes que Total verse au Congo 30 millions d’Euro par an pour l’amélioration des conditions scolaires donc par ricochet du niveau scolaire.C’est le coup de massue. nous en sommes groggy.
PAA. Vous pensez que le programme de la municipalisation accélérée, c’est aussi mettre la charrue avant les bœufs ?
PK. Le programme de la municipalisation accélérée se résume à construire à tour de rôle dans les chefs lieux de chaque région quelques bâtiments administratifs, de bâtir un petit hôtel pour recevoir les invités pour la fête, de bitumer environ dix kilomètres de route, réaménager à la congolaise un semblant de centre hospitalier ou un dispensaire et le tour est joué.
Pensez vous que cela suffise pour attiser l’initiative privée, instaurer une dynamique capable de créer des emplois et dans la foulée résorber le chômage et stopper l’exode rural? Nous disons non.Alors, est ce un programme de développement?Nous n’allons pas prendre le temps de parler de ces investissements indéfinissables et de surcroit infructueux.Nous pensons que le pouvoir a eu cette idée du Gabon de Bongo. Mais ce dernier s’était d’ailleurs résolu d’abandonner ce gaspillage; la preuve, le Gabon d’aujourd’hui n’est toujours pas développé. Voila ce qui advient quand on triche ou quand on imite à la lettre ce que font les autres, sans prendre la peine de supprimer ou de rectifier les absurdités tout en améliorant les bonnes initiatives et en les adaptant à notre contexte.
PAA. Il est facile de critiquer. Qu’auriez vous fait à leur place
PK. Vous savez que nous vivons les temps de l’économie du marché où chaque investissement doit être l’objet d’une étude préalable de sa rentabilité et de sa répercutions sur l’environnement. L’etat doit d’abord cibler les atouts majeurs de ses différentes régions et de leurs chefs lieux afin d’analyser et de définir une politique de développement qui correspond au profil de chaque région. Ce n’est qu’à cette base qu’il pourra avec ses propres moyens et/ou avec l’aide des capitaux venus de l’extérieur, investir dans le domaine de prédilection de la région. Cet investissement servira de tremplin pour l’avènement d’autres activités, que ce soit de sous traitances ou de proximités, initiées par le privé, d’où la genèse d’un marché de travail.
L’état ne doit en aucun cas se prévaloir d’être l’Alfa et l’Omega, investir ça et là selon ses caprices. Il a plutôt la charge de concevoir et d’asseoir une politique d’investissement qui va promouvoir l’expansion des initiatives privées nationales et internationales.Nous avons dépassé la période ou le PCT, parti état, se livrait à imposer des programmes triennaux ou des plans quinquennaux voués d’avance à l’échec. Comment expliquer qu’un état qui se respecte puisse investir, gérer et subventionner des petites unites de productions comme des « yaouteries », des magasins comme OFNACOM, une usine de fabrication de bouteille plastique PLASCO, j’en passe…De grâce, quand mettrons nous fin à ces vieux réflexes communistes où l’état avait le devoir de toujours financer et subventionner les compagnies étatiques et/ou para étatiques soient t’elles.
PAA. Soyez plus clair. Vous etes Congolais, vous connaissez le pays, alors donnez un exemple concret de développement que vous aurez élaboré.
PK. Prenons l’exemple de l’aéroport d’Olombo. Un chef d’œuvre dont les congolais en sont logiquement fiers. Parlons économie et soyons impartial. Qu’on nous dises quelle sera sa rentabilité.Nous pensons que cet aéroport aurait pu être construit à Owando qui non seulement est déjà une ville, mais mieux, joui d’une position géographique très stratégique. Pratiquement au cœur de l’Afrique, donc passage obligé de la majorité des vols continentaux et intercontinentaux. La ville d’Owando et son aéroport moderne et international aurait joué un rôle de carrefour aérien, véritable centre logistique international tant pour le matériel que pour les humains et ainsi aidé la région à se développer dans divers domaines. Ce centre logistique aurait propulsé l’hôtellerie et la restauration, ce qui aurait été propice à l’éclosion et l’épanouissement du tourisme dans une région à vocation touristique, et dans la foulée suscité l’apparition des sociétés de sous traitances et des petites et moyennes entreprises de proximités initiées par le privé. La construction d’une grande université ou les jeunes Africains et pourquoi pas du monde viendraient étudier moyennant des frais scolaires n’allait que stimuler la croissance économique de la région.Évidemment tout cela ne se passe pas en une semaine où un mois. Mais ce qui est sûr, c’est que cet aéroport prédestiné à être un centre logistique international, pouvait être le tremplin d’un processus de développement de la ville et de la région échelonné dans l’espace et le temps. Quand à l’aéroport de Brazzaville, pourquoi l’avoir gardé au centre de la ville quand d’autres pays Africains comme l’Angola ou le Sénégal à ne citer que ces deux pays, les délocalisent hors des capitales. Bien que personne ne le souhaite, mais impossible n’est pas Français dit t’on. Êtes vous sûr que la ville de Brazzaville soit préparée à faire face à une catastrophe aérienne. Les évènements du 4 mars en sont un exemple saillant.
PAA: A vous entendre parler, il en ressort que vous en voulez au président et son entourage.
PK. Même si la majorité des Congolais condamnent les méthodes par lequelles ils est arrivé au pouvoir, de même que la manière dont il s’y accroche, nous osons croire qu’ils n’en veulent pas à sa personne. De toutes les façons, il existe bien des institutions au Congo, dont une justice qui, si cela s’avère nécessaire feront bien leur devoir.
Les congolais sont plutôt très déçu par sa gestion du pays. Le président s’est illustré par un choix calamiteux d’Hommes, ce qui a eu des conséquences désastreuses sur le développement du pays. Les Congolais ne sont pas aussi aveugles et dupes au point de ne pas comprendre que le semblant de transformation que connait le Congo ne reflète en rien ce qu’il devrait être aujourd’hui avec une gestion planifiée et rigoureuse des fonds perçus grâce la manne pétrolière, au bois et au minerais depuis 17 ans. Nous sommes dans le regrèt de constater que le président Sassou a simplement raté le coche. C’est triste…Espérons que cela serve de leçon au prochain président qui devra rectifier les tirs.
PAA. Vous dites ne pas en vouloir au président et son entourage, où se trouve donc le problème ?
PK. Le problème? C’est eux même ; mieux, la gestion financière et la gestion des ressources humaines du pays.
On parlerai d’argent détournés et placés hors du pays.Les occidentaux savent bien qu’ils ne pourront jamais justifier leurs avoirs. Quant au peuple, il se limite à deviner que ce butins se trouvent dans les banques contrôlées par les occidentaux.Nous oserons nous poser les questions suivantes: – qui contrôle vraiment l’argent placé dans ces banques à l’extérieur du Congo et qui peut facilement en avoir accès. Le peuple Congolais? Ou les occidentaux?Ne dit t’on pas qu’un bien mal acquis ne profite jamais.Qu’on nous dises quel est le président Africain déchu qui a pu bénéficier où jouir des richesses planquées hors de son pays.Les charognards ont non seulement un flair aiguë mais surtout le don d’extorquer tout butin illégitime….Il ne faut pas être un médium pour voir que ces butins ont toujours été l’épée de Damoclès au cou de ces cleptomanes.
PAA. Quel conseil pouvez vous donnez au président Sassou Nguesso ?
PK. Nous sommes loin de savoir quels sont les motifs qui animent le president Sassou au point de se permettre de mener la politique de l’autruche qui le met en déphasage avec les aspirations de son peuple. Quand on observe les pressions exercées à son encontre, prouvées d’une part la situation socio économique et politique qui prévaut au Congo et d’autre part les injonctions de la France et des États Unis, nous pensons qu’il serait ingénieux de la part du président de faire une allocution émaillée de repentance et d’humilité à la nation ; un discours de pardon sincère adressé à l’ensemble de son peuple et accompagné d’une série de mesures concrètes allant de son retrait définitif et sans condition de la vie politique, lui et ses sbires, en passant par le remboursement d’une partie non négligeable des sommes confisquées par lui et son monde; en finissant par l’organisation des élections libres et transparentes, présidentielles et parlementaires anticipées en 2016.
Ce geste magique lui permettra avec son entourage de bénéficier de la miséricorde et d’une reconnaissance de la part du peuple et d’éviter un éventuel exile forcé. Ainsi, ils pourront comme chaque Congolais vivre dans leur pays le Congo, au milieu des leurs, tout en jouissant en toute quiétude de tous leur biens. Voila une fin souhaité par tous les congolais épris de paix et de liberté. La verité est que, c’est au président de faire un ultime choix irrévocable, sans prendre en compte les avis de politiciens véreux qui, le soutiennent aveuglément, même dans ses erreurs. Quant aux chantres, ils n’ont jamais été sincères. Ne dit t’on pas que ‘’tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute’’? J’ai cité la Fontaine.Dommage que le président qui est resté longtemps coupé des réalités, n’a vu ni passer le temps, ni remarqué les changements imposés par la dialectique de la vie, pire ni compris que l’heure n’est plus au défi, au bras de fer, mais plutôt à la sagesse et au discernement, car ceux sur lesquels il compte le plus, vont vite non seulement le renier, mais se retourner contre lui.De toutes les façons, quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, inlassablement, inexorablement, impitoyablement, la roue de l’histoire est entrain de tourner. Le président doit avoir le courage de quitter les choses avant qu’elles ne le quittent.
PAA. Mais vous aviez déjà organisé une conférence nationale souveraine qui prônait le pardon et la réconciliation. Vous pensez qu’il vous en faut une deuxième conférence et pourquoi pas une troisième à l’allure où vont les choses?
PK. Vous constatez que nous sommes revenus à la case départ, car ceux la mêmes qui hier avaient lavés les mains en signe de repentance, de pardon, de paix et du renouveau, une fois revenus aux affaires, par des moyens non démocratiques, ont réveillé les vieux démons. Le peuple avait pourtant condamné ce genre de comportement lors de la conférence nationale souveraine. D’où cette conférence semble avoir été un coup d’épée dans l’eau.
Qu’à cela ne tienne. Le président doit savoir que le pacifique peuple Congolais est prêt à pardonner toutes les bavures et tous les excès de son régime, s’il fait preuve de bon sens et de maturité politique.Au cas contraire, il sera du devoir, pas seulement de l’opposition, mais aussi de toutes les forces vives de la nation Congolaise de prendre leur responsabilité en main afin d’eviter le pire, dont ils porteront en parti la culpabilité, car instruits des intrigues du pouvoir par une jeunesse Congolaise consciente du danger, convaincue que toutes les morts n’ont pas la même signification et prête à mourir en Héros politique sous les balles qu’en Zero politique par la famine et la misère. C’est pourquoi, nous suggérons que l’opposition congolaise dans son intégralité, y compris la diaspora, se mobilisent pour l’ultime combat. Ils doivent nécessairement s’unir, tout en évitant de tomber dans le piège de la division, composer impérativement avec tous ceux qui aspirent au changement, donc s’allier même avec les dissidents de la mouvance présidentielle sans omettre l’aile hérétique du PCT conduit par monsieur Okombi Salissa. Désormais il leur est permis sinon recommandé de cohabiter dans une sorte d’union sacrée, ceci pour les besoins de la cause qui va du refus » au changement et/ou de la modification de la constitution », jusqu’au départ de Monsieur Sassou Nguesso et ses sbires, en passant par la préparation d’un calendrier et des listes électorales fiables en vu de l’organisation des élections libres et transparentes.Au final, l’identité, l’obédience politique et la provenance régionale du président élu ne devra faire l’objet d’aucune contestation et devra être accepté par tous les congolais, car ce dernier aura :- rempli toutes les conditions spécifiée dans la constitution,- présenté et défendu son programme lors de sa campagne électorale et- participé a des élections libres et transparentes comme l’impose l’art démocratique.Voila la condition sine qua nun pour une paix pré et post électorale au Congo car elle permettra à tous de comprendre que dorénavant le pouvoir ne s’obtiendra plus par des intrigues politiques et la force des armes, puisque n’étant pas une affaire de région ou encore moins de tribu ou de famille…
PAA. Vous y croyez vraiment ? Êtes vous optimiste pour le Congo ?
PK. Si je n’y croyais pas et si je n’étais pas animé d’un optimisme béat, je ne vous aurais probablement pas accordé cet interview.
PAA. Nous vous remercions et bonne chance.
PK. C’est à moi de vous remercier.