Alors que le. Navire Sassou tangue et qu’il est sur le point de prendre de l’eau, même les rats, hier indécrottables, irréductibles, cherchent à le quitter. Ce qui est une logique humaine car au stade actuel des choses, qui aimerait payer à la place des acteurs principaux eux-mêmes?
C’est le cas en tout cas de ce jeune homme Conseiller d’un Ministre très écouté de Sassou et qui ne jurait qu’au seul nom de Tata Sassou, lui proposant même qu’il préférait, s’il le faut, mourir à sa place. Mais les choses viennent brusquement de changer.
Trois cadavres de bonnes bouteilles gisent déjà à côté. Plus loin trois bières et quatre verres à peine remplis indiquent que la fête de nouvelle an continue.
Avec ce que ce matin RFI n’arrête pas de rabâcher sur le pouvoir de Brazzaville, il y a de quoi regretter d’avoir serré, à un moment ou à un autre, la main à l’homme qui, hier honoré, glorifié, devient aujourd’hui un véritable pestiféré, un infréquentable, pire un abola politique.
A ma vue,t il se jette dans mes bras et c’est un long « atout, atout ivoirien » (embrassade). Comment ça va vieux ! Très bien lui-répondis-je !
A ma question de savoir comment va notre pays ; là, il se mit dans tous ses états. C’est comme si je venais de le provoquer. Il commença à nous déverser tout ce qu’il avait mis dans son jabot, sur son cœur comme pour s’expier, se repentir, s’extérioriser, s’excuser, se vider carrément. Il vocifère. En tout cas, on sent qu’il veut nous dire tout ce qu’il a amassé,vu, vécu, encaissé, touché tout au long de sa présence aux côtés de ces propres parents car c’est là aussi le problème, pour 200.000 f cfa de salaire, il n’ a pas envie de s’en priver et de leur régler les comptes. Tout doit être mis sur le tapis avant que Jésus ne soit crucifié. Il nie carrément qu’il était avec Lui et était un des 12 Apôtres : Judas, Judas, Judas! !
La gestion du pouvoir et du patrimoine congolais.
C’est vrai que nous savions tout de cette gestion opaque et scabreuse. Mais quand les informations sont toutes fraiches et proviennent d’un aussi illustre personnage qu’est ce jeune homme venu tout droit du milieu et de Miguel, il y a de quoi s’y attendrir, s’intéresser et desserrer sa cravate comme quand on est devant une fille affriolante.
La gestion de l’argent public.
Sassou gère l’argent des congolais comme sa chose personnelle. Tout est opaque ; comme s’il gérait son propre patrimoine, un legs laissé par Sassou ou Nguesso ses soit-disant géniteurs. Or quand on jette un regard averti sur l’échiquier historique congolais, aussi longtemps qu’on redescende dans notre histoire, ces deux noms n’existent nulle part comme étant des messieurs qui ont eu un patrimoine quelconque et qu’ils auraient légué à cet imposteur et voleur patenté. ils n’avaient même pas un » likuta ». Plus pauvres qu’eux, jette-toi dans l’Alima. Or aujourd’hui ils parlent en milliards.
Le social.
– L’eau et l’électricité n’ont jamais été la préoccupation du pouvoir.
– L’École et la santé n’ont jamais été non plus la préoccupation du pouvoir.
L’argent public.
C’ est là que se trouve tout le drame. Quand un apparatchik meurt : tous les Conseillers vont à la veillée. Ils demandent au chef de la famille de passer à la présidence le lendemain. Le mieux ; une délégation de 5 ou 6 personnes. Et quand celle-ci arrive, on lui remet 20 à 30 Millions rien que pour les besoins de la veillée. Et il ajoute : très souvent cette somme n’arrive jamais a bon port. Ils bifurquent quelque part, se la partagent équitablement et ramènent les miettes aux restes de la famille.
Le lendemain, c’est le Président de la République lui- même qui se charge de recevoir la veuve avec les enfants. Et là, l’homme montre sa virilité. Le minimum qui est souvent déboursé à cet effet, c’est 100 Millions. Tout dépend de la taille du mort. Sans oublier que tous les frais de l’enterrement sont pris à 105% par l’Etat. En outre si le défunt a laissé des enfants à l’étranger, il faut qu’ils viennent assister à l’enterrement de leur père ou mère. On met à leur disposition tous les moyens subséquents de l’Etat. Attention si ceux-ci travaillent, leur perte de salaire journalier, est remboursée au Congo.
La présence souvent de Sassou ou de Mme dans les veillées et les obsèques s’inscrivent dans cette logique là. Il faut qu’ils marquent leur présence pour prouver qu’ils sont avec le peuple cependant quand la personne souffrait, ce n’était pas la préoccupation de l’homme ; la preuve, il a sciemment desséché les hôpitaux.
Le décès de Bernard Kolelas.
Parlant des veillées de Bernard Kolelas, désertée par les militants, les sympathisants qui ne voyaient plus en lui l’homme sur lequel ils comptaient, Sassou pour ne pas essuyer l’une des plus grosses humiliations et la honte de sa vie ; comme il sait toujours le faire, était obligé de payer au prix fort des anonymes pour aller remplir les veillées de l’ancien célèbre fils du Pool. Et pour bien démontrer son amitié à l’égard du mort, ils étaient obligés de bitumer partiellement à la hâte la route qui était impraticable, celle conduisant à Ntsouélé ceci pour permettre aux centaines de véhicules des apparatchiks dont lui-même ; s’y rendant sans ambages pour l’enterrement.
Autres faits marquants.
Sassou Nguesso payent des salaires et ceci depuis toujours à des milliers et des milliers des congolais anonymes qui, à longueur des journées, longent les rues de Brazzaville, de Paris, de Londres, de Washington, de Rome, de Pointe-Noire, Kinshasa etc… Dieu merci ; notre jeune homme avait depuis tres longtemps, pris le soin de mettre au frais cette liste qui est déjà en notre possession. Et nous verrons d’ici là quoi faire de celle-ci.
On comprend finalement quand on voit certains de nos compatriotes, pourtant ne travaillant pas, se gausser, tutoyant la nature et se comportant comme des Seigneurs.
Les Ministres comme les Directeurs des Services.
Tous les chemins mènent à Rome, c’est vrai mais au Congo tous les montages conduisent toujours au pillage du Trésor public.
En effet au Congo de Sassou où lui même est agrégé en vol, tous ses Collaborateurs qui ont tous subi un véritable clonage, s’adonnent à cœur joie à une véritable application de l’œuvre apprise auprès du cloneur.
Oui dans les Cabinets ministériels, les Directeurs des Services sont obligés d’inventer des Séminaires de quoi sortir l’argent public et s’en mettre plein les poches.
Ainsi des millions de nos sous sortent chaque jour au bénéfice des escrocs installés dans les Cabinets ministériels.
Autres faits : Le cas de Christophe Moukouéké.
Les élections ou les trucages.
« Nous ne pouvions rien ». Quand le Président a su que Christophe Moukouéké ne fut pas élu, il appela son Conseiller dont je taie le nom. Car il est pour Sassou simple de gérer tel ou tel individu ; mais du genre de celui-là, ça pose un problème de conscience. En effet, comment gérer un homme de cette taille, longer les rues de Brazzaville sans ressources le protégeant ?
Alors il décida de faire venir celui qui fut élu dans la circonscription. Il dit Jeune homme votre élection a été entachée de suspicions. On pense que ce n’est pas vous qui étiez élu. C’est M. Christophe Moukouéké. Mais ce n’est pas grave. Tenez voyez mon Collaborateur dans la pièce à côté.
S’y rendant, lui attendait un « NGUIRi » rempli à la hauteur de toute la législature et du « laisser-tomber ». Le renard s’en saisit et dit »Non Sassou, c’est vraiment du bon ». Et il partit sans ne plus regarder derrière. L’instant d’après Christophe Moukouéké qui était le malheureux échoué, devint l’heureux élu. D’où sa présence à l »Assemblée aujourd’hui.
Autres faits, autres mœurs.
Pendant la municipalisation du Pool, le « Big Boss » devrait recevoir tout ce qu’ est l’intelligentsia du Pool (locomotive du pays) soit les 70 % des grosses têtes pensantes du pays. Ils sont a kinkala. Il y a plus de 400 individus. Ils ont une doléance à formuler auprès de l’homme car dans trois mois il y a les cérémonies de la municipalisation et on s’aperçoit qu’il n’y a pas assez de logements à Kinkala pour loger les invités. Et le Boss demande à ces Cadres de la Région de construire pour qu’ils reçoivent leurs amis d’autres régions. Leur réponse était : « monsieur le Président, nous n’avons pas les moyens ». Bon la suite reste discrétionnaire.
Voilà comment Sassou gère le patrimoine congolais. Comme sa poche, comme Oyo, comme un cultivateur de vin de palme, comme quelqu’un qui ne sait ni lire, ni écrire ou qui n’a jamais voyagé, mais surtout n’a aucune ambition pour le pays.
Est-ce cancre là que nous voudrions encore voir à la tête de notre pays pour encore et encore nous abrutir à son image?
Peuple congolais, disons-lui non. On nous a assez assujettis, formatés. Libérons-nous de son joug !
A Paris le 4 janvier 2015.
Maitre Tony Gilbert Moudilou