Tribune libre de Benjamin BILOMBOT BITADYS

Les choses sont on ne peut plus claires. Le MCDDI, le parti de Bernard Kolelas, n’accompagnera pas Denis Sassou Nguesso dans sa volonté de mourir au pouvoir. Si, dans leur stratégie politique, Sassou, le PCT et les épigones du « chemin d’avenir » avaient misé sur le soutien sans faille du MCDDI dans le projet de changement de la Constitution du 20 janvier 2002, les camarades membres sont dorénavant renvoyés à leurs chères études.

Brice brise l’armure

Les militants et les sympathisants du MCDDI attendaient sérieusement depuis plusieurs années du  parti de  Bernard Kolelas qu’il marque l’histoire politique du Congo-Brazzaville d’une empreinte irrésistible, de quelques actes saillants et  faits d’armes héroïques, d’une décision spectaculaire, tels la mobilisation de la population contre l’organisation du référendum. Bref, contre le changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Comme, naguère, en 1989-1990, au lendemain de la chute du Mur de Berlin et du discours de La Baule de François Mitterrand, le Koumis de Total croisa le fer avec déjà Sassou et fut à l’initiative de la conférence nationale souveraine. C’est fait. Depuis le samedi 3 janvier 2015, Brice a brisé l’armure. Trois jours seulement après les conclusions du comité central du PCT appelant au changement de Constitution    et le message à la nation du 31 décembre 2014 de Sassou Nguesso, qui était, en définitive qu’Un ramassis de non-dit, de refoulements, d’actes manqués, d’ellipses, de circonvolutions, de broderies.

Sur les traces du père

Le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), un des partis de la majorité, a donné le ton par son secrétaire général, Guy Brice Parfait Kolelas.  Guy Brice Parfait Kolelas, qui s’exprimait sur les ondes de RFI, le 3 janvier 2015, pense que rien ne justifie actuellement le changement de la constitution parce que le Congo ne traverse pas une crise politique. Bang. C’est sans forfaiture. C’est clair et net. Selon lui, le prochain dialogue, s’il pourrait se tenir, inscrirait à son ordre du jour l’amélioration du processus électoral telle l’adoption du bulletin unique, la révision du fichier électoral et les autres questions liées à la gouvernance publique. Une position qui tranche avec celle prônée par son partenaire de la majorité présidentielle, le PCT, un parti voyou dixit Jean-Claude Berri. Toutefois, la prise de position de Guy Brice Parfait Kolelas est-elle celle du bureau exécutif national (BEN) du MCDDI ? Deux lignes de fracture politique se font jour au sein du MCDDI. Celle, majoritaire, incarnée par le secrétaire général, Guy Parfait Kolelas,  accompagné par Abel Mokono, ancien maire de Bacongo et président de la commission des investitures du MCDDI, largement soutenue par les militants et les sympathisants farouchement hostiles à l’alliance PCT/MCDDI, à la gouvernance de Sassou et à la modification de la Constitution du 20 janvier 2002. Et, celle, fragmentaire, représentée par Landry Kolelas lesté des anciens apparatchiks du Pct, Bernard Tchibambélela et Noël Loutounou,  édictée par Sassou et le PCT qui prônent le statu quo. Les trois sous-marins du PCT au MCDDI remettront-ils en cause la parole du secrétaire général sur les antennes de RFI le 3 janvier 2015 ?

Guy Brice Parfait Kolelas a montré le « chemin d’avenir » en martelant un non ferme au changement de la Constitution du 20 janvier 2002.  Politiquement, stratégiquement et tactiquement, Guy Brice Parfait Kolelas a bien joué et a marqué des points dans son opération de reconquête de l’électorat du MCDDI déboussolé par l’accord PCT/MCDDI signé par Sassou Nguesso et Bernard Kolelas  le 24 avril 2007. Dans sa campagne de séduction et de charme, Guy Brice Parfait Kolelas a assené : « Personnellement, je n’ai jamais  fait confiance au PCT. Le projet du PCT, c’est de s’accrocher au pouvoir ». Que diable fait-il encore au gouvernement ?    La DRD de Hellot Mampouya, Hervé Mahicka, Mouanga Nkéoua et Sita Bitori, le parti d’Alphonse Nsilou, ba malanda ngombé (des pique-boeufs), prendront-ils le contre-pied de Guy Brice Parfait Kolelas ?  Le RDD de Joachim Yhombi Opango et le RDPS de Jean-Pierre Thystère Tchicaya emprunteront-ils le chemin balisé par le MCDDI de Guy Brice Parfait Kolelas ? Quid de Wilfrid Kivouvou et Gilda Rosemonde Moutsara de la Conscience libre ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS