Brazzaville,Joseph Roland Malonga, membre du comité national du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement Intégral (MCDDI), a animé une conférence de presse, le 9 juillet à Brazzaville. Il s’est insurgé contre la suspension de certains membres du parti par le secrétaire général du MCDDI, Guy Brice Parfait Kolélas, qu’il a invité à se ressaisir.

Qu’est ce qui ce passe réellement au sein du MCDDI En témoignent les sanctions qui se multiplient. Joseph Roland Malonga et plusieurs autres membres du parti favorables au dialogue national qui s’ouvre demain à Sibiti ont été sanctionnés par Guy Brice Parfait Kolélas. Ils ont été exclus du bureau exécutif national parce qu’ils s’opposent à l’idée que le MCDDI ne doit pas prendre part à ce dialogue. Parmi les exclus figurent Landry Kolélas, Théodorine Kolélas et Ephrasie Kolélas.

Pour M. Malonga les décisions prises par Guy Brice Parfait Kolélas n’ont pas obéi au règlement intérieur et aux statuts du parti qui indiquent dans les articles 29 et 35 que «le secrétaire national du MCDDI est élu à la suite d’un vote et lui, à son tour, nomme les membres qui composent le bureau exécutif national. Ce qui n’est pas la pratique du parti et donc contraire au règlement intérieur». Il a ajouté que la réunion du 4 juillet s’est tenue sans qu’elle ne soit préparée par les membres du bureau politique.

Joseph Roland Malonga s’est opposé aux préalables émis par le secrétaire général du MCDDI au sujet de la participation de ce parti au dialogue national. «Le MCDDI ne doit pas opter pour la politique de la chaise vide. Cela a été combattu du vivant du président fondateur de ce parti. Aller au dialogue ne signifie pas accepter tout ce que l’on proposera. C’est plutôt discuter des points qui paraissent flous et s’accorder si cela est nécessaire sur l’essentiel. Le dialogue est indispensable, c’est la seule voie qui évitera à notre pays des désordres et des déchirements inutiles», a-t-il fait remarquer. M. Malonga a souligné que les décisions prises par Parfait Kolélas sont de nature à conduire le parti vers sa disparition.

La crise au sein du MCDDI date de plus d’un an. Déjà, lors du premier congrès extraordinaire du MCDDI, Parfait Kolélas avait annoncé officiellement que son parti s’opposait à un changement de la constitution, et que le MCDDI présentera un candidat à l’élection présidentielle de 2016. Plusieurs cadres de son parti avaient mal apprécié sa démarche et condamné les propos qu’il avait tenus à l’égard du Président Denis Sassou N’Guesso et du PCT.

Dans une lettre datant du 10 juillet 2014, le secrétaire général adjoint du MCDDI, Bernard Tchibambelela ; le secrétaire général adjoint permanent, Noël Loutounou ; et le secrétaire général adjoint chargé des organisations spécialisées et des alliances politiques nationales, Euloge Landry Kolelas, ont manifesté leur mécontentement.

«Nous insistons sur la nécessité de sauvegarder l’alliance avec le PCT, facteur d’unité, de paix et de stabilité politique. Aussi, nous réaffirmons notre volonté inlassable de parvenir au redressement de la gestion de l’alliance MCDDI-PCT afin que celle-ci ne dévie pas de sa vocation de socle de l’unité nationale et ne laisse pas compromettre la paix chèrement retrouvée», peut-on lire dans cette lettre.

Dans cette même lettre, les trois personnalités demandaient au secrétaire général de leur parti de convoquer sans délai le bureau politique. Plutôt d’une réunion du bureau politique, c’était une rencontre familiale du s’était tenue. Celle avait également mal tourné.

Constatant que l’unité du MCDDI observée depuis longtemps est en train de voler en éclats, Joseph Roland Malonga a appelé tous les membres du parti, mais surtout le secrétaire général, à se ressaisir. Affaire à suivre

Justel Ferney ANKOBEKE DIAKOULABANTOU