Bien mal acquis et pillage du pétrole : le peuple dira toujours non aux avocats du diable

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Comme on le sait et fort heureusement, le dossier des « biens mal acquis » revient sur la table en France en cette année 2021. On n’est pas surpris d’entendre Collinet Makosso, le Premier Ministre de Dénis Sassou Nguesso rêver d’un soutien du peuple congolais à Christel Sassou Nguesso ainsi qu’à son père face à la justice française ( Interview du 01/09/2021 sur RFI).  On peut plutôt être surpris par l’absence aujourd’hui d’un autre argument dans le plaidoyer des Avocats du diable, ceux qui défendent la criminalité économique traduite par l’existence des « biens mal acquis ». C’est l’argument qui était pourtant cher à Sassou-Nguesso lui-même : même les émirs des pays arabes disait-il en substance, détiennent plus de biens immobiliers en France que lui et sa famille, et pourtant croyait-il relever, ceux-là ne sont ni inquiétés ni poursuivis.

Les avocats du diable   ne recourent plus au racisme comme argument. Auraient-ils compris ce que le peuple leur rappelle sans cesse à propos de la répartition des revenus pétroliers dans les pays comme les Emirats ou l’Arabie Saoudite par comparaison avec ce qu’il en est au Congo ?

On le sait, les régimes de ces pays arabes sont légalement monarchiques et celui du Congo l’est tacitement. Mais le peuple n’ignore pas que dans les pays pétroliers du Golfe persique l’enseignement est gratuit, les étudiants disposent de bourses, les soins de santé sont gratuits, les logements sociaux sont assurés.

Et si le peuple savait également les choses suivantes : le PIB de l’Arabie Saoudite ne dépend que de 42 % des hydrocarbures et celui des Emirats de  seulement 30% ? Faut-il alors rappeler que le pétrole assure plus 80 % du PIB du Congo !

Un article du journal «  Le Monde » du mercredi 1er septembre 2021 ( p.35) rappelle ces précieux faits au sujet de ces deux pays arabes et  fournit aux lecteurs une donnée encore plus embarrassante pour les pilleurs locaux du pétrole congolais et les  détenteurs des  « biens mal acquis » agglutinés dans le clan de Sassou Nguesso, celui  de ses beaux parents et celui de ses apparentés politiques. Il s’agit de la donnée suivante : Les Saoudiens et les Emiratis préparent activement l’après pétrole  dans une sorte de rivalité en diversifiant leur économie en assurant leur attractivité et en développant les infrastructures sans que jamais leurs investissements au titre des « biens mal acquis » ne soient supérieurs à leurs investissements sur place.

Tout membre de l’OPEP qu’il est, le Congo est,  selon de Doing Business 2020 classé  en 180e/190  des pays favorisant le business alors l’Arabie Saoudite est au 62e rang et les Emirats au 16e . On comprend que Sassou-Nguesso n’ait pas donné l’argument de la comparaison des oligarques Congolais avec ceux du Golfe Persique puisque précisément, ces derniers ont au moins une qualité qui est étrangère au système Sassou-Nguesso : le patriotisme.

Sachant le pour l’avenir, l’ère  du pétrole tend vers sa fin. L’article du monde cité le précise dans les termes suivants : « En dépit d’une production proche de son niveau pré-covid19 et qui croîtra encore au cours de cette décennie, le monde est déjà entré dans l’après –pétrole , le mouvement s’accélère, et pour les pays qui en vivent, l’enjeu est désormais de gérer cette transition et de monétiser au mieux voire au plus vite, leurs précieuses ressources »

On pourrait alors oser donner un conseil au gouvernement français qui veut accompagner le système Sassou dans l’obtention d’un éventuel accord avec le FMI. Arrêter d’abord la monétisation accélérée des ressources pétrolières du Congo  qui ne profitent qu’à  l’oligarchie et  en même temps, grâce à la justice indépendante, arrêter les détenteurs des « biens mal acquis » sur le territoire.

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Djess dia Moungouansi

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