La présentation du programme d’action du Gouvernement de la République donne une première impression d’un éternel recommencement. Un discours fleuve pour rien, totalement centré sur les remerciements et sur du déjà entendu.
Le chef du Gouvernement a eu tendance à tout renvoyer à l’année prochaine ; que fera donc son Gouvernement durant cette année 2021 ?
Les douze points évoqués par le premier Ministre Anatole Collinet MAKOSSO ne représentent rien de nouveau sous le soleil. Malheureusement, c’est encore une fois des promesses fallacieuses à l’endroit du peuple qui va continuer à croupir dans la même misère, la même précarité, la même pauvreté endémique, et in fine, c’est le Congo qui marche à reculant.
L’UDH-YUKI et le peuple Congolais sont convaincus d’une chose, c’est que le problème de notre pays, ce n’est pas tant le manque des bonnes intentions, des bons discours, encore moins des bons programmes annoncés, mais plutôt le système en place, qui n’est pas prêt à rompre avec les pratiques qui tirent le pays vers le bas, qui encouragent la corruption, la gabegie, l’immobilisme et les anti-valeurs de tout genre.
Avant l’arrivée d’Anatole Collinet MAKOSSO, les Congolais qui croyaient encore en ce régime ont cru aux préconisations de Monsieur Clément MOUAMBA qui, en dépit de ses bonnes intentions, a laissé le pays dans l’état désastreux dans lequel Monsieur MAKOSSO l’a trouvé.
Les mêmes maux qui minent le développement du pays sont pointés du doigt de la même façon que les prédécesseurs de Monsieur Collinet MAKOSSO. Pendant ce temps, paradoxalement, les Gouvernants eux, bénéficient de leurs avantages et privilèges, et le peuple continue à courber l’échine.
Sur la bataille sanitaire, le chef du Gouvernement n’a fait que lancer des appels aux députés, aux administrations, au secteur privé, aux confessions religieuses et aux acteurs de la société civile de prendre action sur la conscientisation des populations à propos de la pandémie à coronavirus Covid.19 ; cet appel est perçu comme un aveu d’impuissance du Gouvernement à maintenir le niveau de conscientisation des populations sur cette pandémie.
Le Congo va avoir douze hôpitaux généraux, c’est de bon augure. Ce qu’attendent les congolais ce sont des soins de qualité, et comme le chef du Gouvernement l’a promis, nous allons y veiller, pour que ces nouveaux hôpitaux généraux ne soient pas la photocopie de l’existant devenu des véritables « couloirs de la mort ».
L’UDH-YUKI ne croit donc pas à ces simples bonnes intentions du Gouvernement, mais attend des vrais actes et des signaux sérieux à fort impact sur le quotidien des Congolais, depuis le panier de la ménagère, à jamais mis à mal, aux transports urbains, en passant par la fourniture d’eau potable (ce qui n’est toujours pas le cas), la fourniture régulière de l’électricité, le paiement des pensions de retraites qui loin d’être de l’aumône, est un droit pour ces valeureuses personnes qui ont honoré leurs cotisations des années durant afin de garantir financièrement leurs derniers jours, de même pour les fonctionnaires qui alignent plusieurs mois d’arriérés de salaires, les étudiants qui peinent à percevoir leurs bourses, les universitaires qui alignent des retards de paiements de leurs heures supplémentaires, des émoluments liés aux soutenances et des heures de vacation non payées depuis 2017,etc.
L’UDH-YUKI et le peuple Congolais attendent des signaux forts sur la réduction du train de vie de l’État, sur la lutte contre la corruption, sur la moralisation de la vie publique, sur les mesures coercitives que devrait prendre ce Gouvernement pour réprimer toutes les pratiques qui mettent à mal l’intérêt général au profit des intérêts personnels et égoïstes ; autrement dit, le népotisme et le clientélisme doivent être élagués du quotidien des Congolais.
Le Gouvernement de la République dans lequel des ministres se disent ne pas avoir de visibilité, ne peut plus continuer à se trouver des excuses, parce qu’il en trouvera toujours.
Après l’excuse de la chute des prix du baril de pétrole qui a longtemps été la bonne excuse de ce régime pour berner les Congolais, aujourd’hui, la pandémie à coronavirus devient la nouvelle excuse d’un régime qui véritablement perd le temps au Congo et plonge les Congolais dans l’incertitude et le désarroi.
La deuxième restructuration de la lourde dette vis-à-vis de la Chine, sollicitée et obtenue par le Gouvernement, doit amener les Gouvernants à revoir leur copie sur la bonne Gouvernance.
L’on ne peut tendre vers la bonne Gouvernance sans efforts, sans sacrifices, sans réduire le train de vie de l’État, sans se départir des dépenses de prestige, et nous en sommes loin du compte déjà avec un Gouvernement pléthorique, comme c’est le cas aujourd’hui.
Comment mettre de l’ordre dans les régies financières si les critères de nominations aux postes de décision ne changent pas ? Comment comprendre que dans un tel programme d’action, il n’est fait allusion nulle part du nombre d’emplois que le Gouvernement pense créer ?
L’UDH-YUKI et le peuple Congolais attendent non seulement une vraie transparence et l’exemplarité dans la gestion publique, mais aussi une vraie rupture d’avec ces mêmes pratiques auxquelles nous a habitué ce régime, un régime devenu champion de l’enfumage.
Il nous a tant parlé de l’agriculture, tout compte fait, notre agriculture demeure à l’état embryonnaire.
Pour l’UDH-YUKI, ce programme d’action du Gouvernement n’est qu’un condensé de simples bonnes intentions, et ne constitue à la vérité que de la poudre aux yeux des Congolais.
Fidèle MAKWIZA
Le Département de la Communication de l’UDH-YUKI