Les millions de francs Cfa de la shigellose de Dolisie volés par Gilbert Mokoki

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Par  :  Benjamin BILOMBOT BITADYS

Il aura fallu attendre l’extinction des lampions du Fespam pour qu’un officiel de l’administration Sassou fasse le déplacement de Dolisie, épicentre des épidémies des mains sales (choléra, shigellose, fièvre typhoïde).

Le Mopacho avant la santé. Au Congo-Brazzaville, une vague épidémique de shigellose, de choléra et de fièvre typhoïde se répand dans le sud du pays depuis le mois de juin 2023.

Palais royal Vili

A Dolisie dans le département du Niari, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, préoccupé de prime abord par les histoires de royauté, dans la région du Kouilou, a fait la ronde des hôpitaux le 24 juillet 2023 pour s’enquérir de la situation sanitaire et épidémiologique des malades admis dans ces centres.

Tout devrait être à l’entreprise de Gilbert Mokoki pour circonscrire les épidémies naissantes au Congo-Brazzaville. Il n’en est pas le cas. Le ministre de la Santé, Gilbert Mokoki, ce natif de la Likouala (en compagnie de Jean-Marie Tassoua alias général Giap, Yves Motandeau), qui a aidé Sassou à revenir au pouvoir par les armes en 1997, est aux abonnés absents, prenant le risque de la propagation des épidémies. Sassou pourrait-il l’écarter au risque de faire des mécontents dans le camp des Katangais ?

Mokoki le « Katangais »

Gilbert Mokoki rumine sa colère contre Denis Sassou Nguesso qui ne lui adresse plus la parole ni ne le prend au téléphone. Face à l’indifférence et du peu d’empressement du gouvernement dans la mise en place du plan de riposte contre les épidémies, Pierre Mabiala, fils du Niari, au courant des méthodes de travail de ses collègues du gouvernement et du pouvoir du PCT, pris de remords, a volé au secours des populations de Dolisie en mettant sur pied une cagnotte, renflouant au passage les caisses du Laborex, une structure pharmaceutique basée à Pointe-Noire, appartenant à son frère de lait.

Pendant les épidémie, les affaires continuent

Après avoir intronisé à Pointe-Noire dans le Kouilou, le roi de Loango, sur le chemin de retour pour Brazzaville, Anatole Collinet Makosso a fait une halte dans la capitale de l’or vert. A Dolisie dans le département du Niari, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a fait la ronde des hôpitaux, mal équipés et mal approvisionnés en médicaments, le 24 juillet 2023 pour s’enquérir de la situation sanitaire et épidémiologique des malades admis dans ces centres.

Par ailleurs, le Premier ministre a remis des kits médicaux, des vivres et de non vivres aux malades pour les réconforter. C’est aussi une façon de témoigner la solidarité et la compassion du gouvernement à l’égard des victimes (Les dépêches de Brazzaville ADIAC.com, 26 juillet 2023).

Gilbert Mokoki, chef du département de la santé, qui préfère le blé et le confort de son bureau, rechigne d’aller au charbon. C’est Anatole Collinet Makosso qui s’y colle. C’est le monde à l’envers. Le devis de 98 millions de francs CFA du laboratoire national pour rechercher les origines de la bactérie, procéder au séquençage et élaborer la stratégie de riposte avait été envoyé au ministère de la santé pour validation avant le décaissement par le trésor public.

Curieusement, conformément aux us et coutumes de l’administration Sassou, le dossier transmis par les services de Gilbert Mokoki au trésorier payeur général Albert Ngondo a mentionné la somme de 350 millions de francs CFA avec la mention « urgence signalée ».

Francine Ntoumi

Chacun prélevant une commission au passage. L’argent a été libéré illico presto. Malheureusement, le Laboratoire National n’a pas encore vu la couleur de ce chèque. D’où le flottement observé dans la prise en charge et dans la gestion des épidémies des mains sales de Dolisie au Congo-Brazzaville. Où sont donc passés les 350 millions de francs CFA débloqués par Albert Ngondo ? Pourquoi, le Congo-Brazzaville, ne fait-il pas appel à l’expertise de Francine Ntoumi pour juguler ces épidémies ? Est-ce parce qu’elle n’est pas de la bonne tribu ?

Voilà un dossier que le procureur de la République André Oko Ngakala, la haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) de Emmanuel Olita Ondongo et la Cour de Comptes de Charles Emile Apesse devraient se saisir. Il s’agit d’un problème de santé publique. Ont-ils les coudées assez libres pour se mettre à dos Gilbert Mokoki qui fait la mauvaise tête à Denis Sassou Nguesso ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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