A l’orée du renouvellement du Sénat, et de la célébration du 63è anniversaire de l’indépendance du Congo, le 15 août, une frénésie et une panique doublée d’angoisse s’emparent des parlementaires et des membres du gouvernement qui se demandent si l’empereur va leur renouveler sa confiance. La tension est vive et perceptible dans les états-majors politiques et au gouvernement, d’autant qu’obtenir un siège au parlement ou accéder à un poste de responsabilité au Congo n’est pas une affaire de compétences encore moins relevant de la norme démocratique, mais de clanisme et de magouille.
La preuve, on va reprendre les mêmes, ces politiciens alimentaires qui ne vivent que de la politique et qui n’ont pour le souverain primaire que désintérêt et dédain. Le peuple souffre ; il est désespéré et ne sait plus à quel saint se vouer. Tout lui tombe sur la tête : l’augmentation des prix du carburant, de l’électricité et de l’eau, la survenue des épidémies comme celle de Dolisie, la vie de plus en plus chère, les multiples accords léonins signés par le gouvernement comme ceux avec le FMI ou avec le Rwanda. Bref, un véritable vent d’inquiétudes souffle dans le pays.
Parler de compétitions au Congo est une usurpation lexicale. Elles n’existent que de nom puisqu’elles ne se conforment pas aux règles élémentaires de bonne gouvernance. C’est la démocrature à pleine vue, rien que cela ! Il suffit de plaire à l’empereur et à ses princes pour espérer occuper un poste de responsabilité ou être désigné par la commission d’investiture. La frénésie et la panique que l’on remarque au sein du pouvoir se justifient-elles dans la mesure où on va reprendre les mêmes caciques ? Ils sont connus d’avance. On va boucher quelques trous laissés par les décédés, et c’est reparti pour une autre législature des mêmes bénis oui-oui qui ne vont toujours pas exercer leur fonction de filtre des décisions gouvernementales.
On est en droit d’interroger les parlementaires sur leur avis en ce qui concerne l’augmentation des prix du supercarburant, de l’eau et de l’électricité. Que dit et propose la représentation nationale par rapport à la détresse des populations, la peur et la confusion qui les gagnent? Pourquoi la cession des terres congolaises, près de 12 mille hectares, et l’exemption des visas aux Rwandais et aux refoulés de Londres via Kigali, la gestion de la zone industrielle de Maloukou et les accords signés par le ministre Denis Christel Sassou Nguesso de la coopération internationale n’ont pas été soumis au préalable aux parlementaires ? Comment peut-on faire faux bond à une institution de la république et à la loi constitutionnelle en matière de cession d’une partie du territoire national ainsi que les exemptions de visas? Peu avant son voyage pour le Rwanda, le ministre Denis Christel Sassou Nguesso a reconnu devant la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale d’avoir commis d’erreurs en les contournant. Quelle sanction encourt-il ?
Dans les hauts lieux on parle de la franco-rwandaise, Françoise Joly, conseillère de M. Sassou Nguesso qui serait au centre de ces montages via la société Crystal Ventures, un fonds d’investissement qui appartiendrait à Paul Kagamé. Les Congolais se voient amputés de leurs droits de jouir de la terre de leurs ancêtres. Ils n’ont vraiment pas besoin des bras rwandais pour faire de l’agriculture. Le Congo dont la population est majoritairement jeune ne manque pas de bras valides. Le pays n’a pas non plus besoin du FMI pour avoir la stabilité économique.
Les Congolais subissent toutes les humiliations possibles, infligées par un pouvoir insouciant et égoïste. Pour rappel, le pied de nez gouvernemental et la confusion de ces derniers jours commencent le 21 juin 2023, date à laquelle le premier ministre Anatole Collinet Makosso annonce l’augmentation des prix des carburants sans évoquer les mesures d’accompagnement. Dans ce meli-melo, le 04 juillet 2023, le ministre du commerce, des approvisionnements et de la consommation, Claude Alphonse Nsilou pond la note 00112/MCAB-CAB qui suspend temporairement le règlement de la taxe du scannage et le paiement du certificat de la conformité des marchandises sans alternative.
Le 12 juillet 2023, s’adossant à la note de l’UNOC référencé BZV/DG/123/2023, certains chefs d’entreprises par lettre réf. 129-23/CCEC/SG/PSD s’adressent à la présidence de la République pour le manque à gagner et le danger encouru par l’État congolais en laissant de côté le scanner qui détecte avec précision le contenu des conteneurs. Dans la foulée, les notes du premier ministre Makosso, n° 230633/PMCG-CAB et celle du ministre d’État, n°00120/MCAC-CAB du 14 juillet 2023, se court-circuitent. Certains membres du gouvernement se désolidarisent de l’action gouvernementale alors que plusieurs décisions relèvent de la stricte compétence collective et non d’un seul ministre. Thierry Lezin Moungalla, ministre de la communication, qui devrait monter au créneau est aux abonnés absents. Le cabinet du président de la République et le secrétariat général du conseil national de sécurité se saisissent de cet imbroglio et rappellent le gouvernement à l’ordre, le 15 juillet 2023 pour le ridiculiser quasiment. Le ministre des finances Jean Baptiste Ondaye s’exécute en remettant sur pied Global Access Congo avec diverses notes dont celle du 18 juillet 1413/MEFB-CAB. L’affaire Global Acces Congo n’est qu’une diversion, il y a en filigrane une lutte pour les postes. Nombreux le savent, Global Acces a bel et bien des comptes bancaire au Congo. Cette société ne représente rien sans les outils de Webbfontaine avec son système qui favorise la traçabilité, le tracking, le redressement et donne les vraies valeurs des marchandises (contrôle et valorisation des importations et exportations).
Or depuis décembre 2023, cette société à qui l’État congolais doit plus de 15 milliards de f cfa a été mis en stand-by par le ministre Jean Baptiste Ondaye alors que Roger Rigobert Andely avait amorcé le paiement. Conséquences, les douaniers jubilent et donnent des valeurs fantaisistes ; au finish, les recettes douanières annuelles seront au plus bas de son histoire, moins de 105 milliards de f cfa.
Finalement, l’incompétence est au grand jour. Aucune alternative n’est possible sinon la démission de ce gouvernement ou un profond remaniement. La survie du Congo est mise à rude épreuve. Toutes les couches sociales agonisent, les jeunes, les retraités, les étudiants laissés pour compte. Les gouvernants doivent privilégier les intérêts des populations, et ne pas se livrer à des calculs mesquins et sordides qui les conduisent à ne penser qu’à eux-mêmes et surtout à recourir aux stratagèmes les plus sordides pour se maintenir au pouvoir.
Dans cette débâcle, les incompétents cherchent des boucs émissaires au point de tenter de déstabiliser, décrédibiliser et réduire au silence certains journalistes qui ne font que leur travail de dénonciation. C’est un devoir qui leur est chevillé au corps et qui ne peut ni se déliter ni se monnayer. Aussi les attaques contre les chevaliers de la plume que nous sommes ainsi que les montages éhontés sortis des laboratoires de désinformation pour répandre sur la toile, des faussetés et des contre-vérités par des fake-papers insipides, à l’instar de celui du 18 juillet 2023 visant votre humble serviteur, ne pourront jamais entamer notre moral ni notre engagement à lutter contre les injustices et à dire la vérité (informer) telle que le conseillent notre déontologie, et au-delà les Saintes Écritures ( Esaïe 58:1, Pv 20 : 23 Psaume 89:14 ) .
Ghys Fortune BEMBA -DOMBE