L’indifférence coupable des autorités de Brazzaville, sans aucune crainte possible, peuvent être accusées de coupables de non assistance à personne en danger. JCB

C’est une situation triste et incompréhensible que découvrent les congolais qui visitent le marché Total de Bacongo. Ce constat amer et désolant est celui de presque tous les congolais qui s’interrogent sur l’attitude totalement indifférente des autorités municipales de Brazzaville sur le sort des vendeuses et vendeurs de ce marché  avec l’arrivée des fortes pluies. Nous avons été touchés par les cris des femmes portant des enfants aux dos adossées sur des étals de fortune implorant le ciel de leur venir en aide. Beaucoup s’interrogent sur leur avenir de vendeurs dans un marché dont à peine deux pluies ont déjà causé  des dégâts énormes. On se demande pourquoi ce marché désintéresse t-il les autorités municipales au profit des marchés comme ceux de Dolisie, Oyo et Owando ?

Marché Total ( Photo DAC-PRESSE)

Faut-il le rappeler l’importance de ce grand marché dans la vie quotidienne des congolais pour susciter un éveil de conscience des autorités pour prendre en main ce problème qui s’aggrave de jour en jour. Certes le cas du marché Total n’est pas unique, les autres marchés de Brazzaville subissent le même sort. Laissés à l’abandon sans une quelconque forme de prémices de modernisation. Ces marchés sont aujourd’hui le théâtre de la vulgarisation de la saleté, de l’incivisme et de prolifération de nombreuses maladies.

Pourtant les discours du tout social et du bien-être des populations inondent tous les jours  la chaîne de télévision congolaise en vantant les mérites et les bons choix des projets du gouvernement. Peut-on être satisfait de voir dans le plus grand marché  de Brazzaville des vendeurs étalant par terre des marchandises en s’abritant des tissus de pagnes rafistolés  fixés sur quatre bouts de bois ?  A quoi sert le ballet interminable et quotidien des Membres du  Comité de marché s’adonnant à cœur joie à la perception des taxes dont les recettes n’ont jamais été réinvesties dans la modernisation du marché ? Pourquoi maintenir cette forme de racket auprès de la population qui subit  l’une des pires calamités de leur existence de vendeurs ? Entre les égouts et les immondices nauséabonds, la prolifération des sachets, l’insalubrité, les marres d’eaux causées par les dernières pluies infectées de mouches et autres bestioles pathogènes, il n’est pas insensé de dire que les vendeuses et vendeurs du marché Total sont des proies exposés à la contamination des maladies multiformes. L’indifférence coupable des autorités de Brazzaville, sans aucune crainte possible, peuvent être accusées  de non assistance à personnes en danger.

Bien entendu, on parle du projet de construction des marchés ultra-modernes qui ferait de notre capitale une  référence en la matière. A-t-on seulement vu une seule pose de première  pierre annonçant  le début de ces travaux, qui nous le signalons le projet  date de 2008? Qu’a-t-on fait des sommes d’argent déjà débloquées pour ces travaux ? Est-il justifié que notre capitale n’ait pas un marché ne fusse qu’à l’image de ceux construits  dans les régions de la Cuvette et du Niari ?

Marché Total ( Photo DAC-PRESSE)

Brazzaville compte aujourd’hui environ 800.000 habitants et une grande partie de sa population fréquente quotidiennement le marché Total pour sa diversité, sa gaieté et pour sa qualité des rapports entre acheteurs et vendeurs qui en font de ce marché la référence de Brazzaville. Maintenir ce marché dans cet état c’est exposer la population à la contamination de certaines maladies. Les dangers que présentent ces installations dangereuses sont tellement visibles qu’il ne serait pas étonnant que demain nous puissions pleurer des milliers de victimes si jamais un autre accident se produisait. Les premières pluies qui se sont abattues sur le marché Total ont montré les limites de sécurité pour les populations qui y vendent et autres usagers. Loin de nous ici l’idée d’indexer encore une fois de plus le maire centrale de Brazzaville dont la négligence et l’incompétence ne sont  plus à démontrer mais nous espérions juste lancer un appel aux autorités publiques dans leur ensemble pour leur dire à haute voix que le marché Total est en danger et celui-ci menace des milliers de personnes. Il serait temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard.

DAC (www.dac-presse.com)