On aura tout entendu. Critique sur critique. Mais ce ne seraient que des Casseroles, minimes et lointaines par rapport à la perception de la réalité que l’on peut se faire de ce qui est la politique congolaise. Dans l’attente d’un messie qui viendrait sauver la démocratie congolaise, beaucoup de congolais resteront des donneurs de leçons, des éternels amateurs du surplace. Certes Guy parfait KOLELAS a pris tout le monde de vitesse en annonçant sa candidature N’est-ce pas cela aussi la loi de la démocratie ?
Les voix se sont levées depuis des mois pour « supplier » le général J.M. MOKOKO de venir au secours de la démocratie congolaise en perdition. Sont-elles entendues ? J’avoue mon pessimiste. Simplement parce que n’est pas politicien qui le veut. J.M.MOKOKO est officier républicain loin des aspirations politiciennes que beaucoup lui prêtent. Son silence est la réponse la plus adéquate qu’il veuille bien donner à tous ces fabricants de politiciens. Je ne voudrais blesser personne pour ne pas avoir l’air d’un accusateur primaire mais on me comprendra. Le choix d’être candidat ou opposant est un choix de conviction, un choix d’un idéal au service de l’intérêt commun. Mais surtout pas un choix par obligation. Si J.M. MOKOKO veut être candidat ou opposant, qu’il le dise ou qu’il se taise à jamais. Le peuple congolais par les temps qui court a besoin d’un homme fort, courageux et capable d’assumer avec fermeté des décisions cruciales. Le peuple congolais est a près d’une soixantaine de jours de l’élection imposée par le dictateur n’a pas d’option à accorder à un homme qui privilégie ses intérêts personnels. Jusqu’à preuve du contraire le général J M MOKOKO est encore officiellement conseiller de Mr SASSOU NGUESSO chargé des questions de paix.
Que Guy Brice Parfait KOLELAS annonce sa candidature, pour le compte de son parti le MCDDI , que cela chiffonne certains, (personnellement, je ne suis pas membre du MCDDI) on peut le comprendre. Parce que, nous sommes en démocratie chaque parti a le droit de viser plus haut que le poste de secrétaire général de parti. N’est-il pas cela la vocation d’un parti politique. Le problème, c’est qu’il sait lire les signes du temps alors que d’autres, dans leur parti, ne le sont guère ou moins que lui tout simplement. Certains ne sont que des manipulateurs (même pas habiles) comme celui à qui je pense sans le nommer pour ne pas me faire encore une fois accuser de harcèlement primaire. Que diriez-vous que si demain nous apprenons la candidature de Mr OKOMBI SALISSA, Mr TSATY MABIALA , Mr MIERASSA, Mr BOWAO… ? La tolérance est le début du respect pour l’autre.
Évincé du gouvernement ce 11 Aout 2015 pour sa prise de position radicale contre le changement de constitution. La bravoure de Guy Parfait KOLELAS fut saluée unanimement par la majorité de tous ce qui se dit de l’opposition. Il fut même crédité de qualificatif « d’homme qui marquera son temps » par la presse. Par son acte d’opposition au Changement de la constitution et au projet de référendum par la suite. Il a su dire que non seulement, ce n’était pas un homme attaché aux multiples privilèges dont lui offrait à bars ouvert le pouvoir en place incarnée par le Clan sassou, mais il pouvait agir en homme soucieux des 4 millions des congolais qui sont privés chaque jour d’un minimum pour vivre. Même si on peut lui reconnaitre certains abus et autres défauts. Quel est l’homme politique au Congo qui est propre a 100% ?
Cette qualité en a constitué l’élément déclencheur qui crée le trait d’union entre le combat politique de Guy Parfait KOLELAS à celui de beaucoup d’autres congolais. Cela mérite donc le respect de tout un chacun quel que soit son bord politique. Il a su prendre son « élan » important dans la reconnaissance d’un politicien de son temps. Il trace sa route.
Aujourd’hui, il est incontestable qu’il est en phase de devenir une pointure de la politique congolaise ( Même si beaucoup de chemin reste à parcourir). Car être politicien ce n’est ni d’occuper ad vitam aeternam le poste de ministre ni d’étaler ses frasques de corrupteur invétéré sur la place publique. Mais nous pensons que l’homme politique de demain c’est celui qui sait se mettre du côté du peuple en épousant sa cause au bon moment. Surtout pas celui qui y vient en reculant.
Guy Parfait KOLELAS, en refusant les 800 millions (voir plus), les privilèges de voyages et de multiples dons aux frais de l’Etat, lorsque que ce même état a failli à son devoir, a su montrer et prouver ses qualités d’homme d’Etat.
Au-delà de la dimension humaine de cet homme qui s’est construit derrière son feu père (Bernard KOLELAS) le congolais découvre le profil souvent insoupçonné d’un homme politique téméraire et courageux qui n’a pas craint d’affronter les hommes politiques congolais , les puissants et pourquoi ne pas le dire le plus cruel d’entre eux: SASSOU NGUESSO . Réfractaire aux lignes partisanes et obsolètes enfouies dans les alliances contre nature, Parfait KOLELAS, à travers son acte symbolisera l’indépendance et le choix du juste en politique. Cet acte, je le salue
Peut-on reprocher à Guy Parfait KOLELAS de tenter de former une opinion publique saine pour contrer les effets du bipartisme rigide et de la corruption qui en découle ? D’être simplement un défenseur vigoureux du nationalisme congolais. Ou simplement est-il victime de son destin fascinant ?
En effet, cet homme libre qui se déploie aujourd’hui pendant cette phase de lutte contre la pérennisation d’un clan au pouvoir au Congo-Brazzaville attire les mécontents. C’est une des phases la plus décisive et la plus déterminante de sa vie publique. La plus éblouissante même. Elle plonge le congolais au cœur même des multiples ruptures et continuités des remuantes années 1990-2000.
A lire le déferlement des critiques sur cette candidature c’est à se demander si le congolais mesure que si le Congo a certainement une aspiration d’être une République, il sied de reconnaitre qu’il est encore loin d’atteindre la maturité d’une véritable démocratie.
Dirait-on la même chose, si c’était Mr BOWAO, OKOMBI, JO EBINA ou encore Mr MOKOKO et d’autres j’en passe qui briguerait la présidence en Mars 2016 ? Ou c’est simplement c’est parce que c’est Guy Parfait KOLELAS, un homme du POOL ? Dirait-on la même chose si demain Guy Parfait KOLELAS créé l’union sacrée de l’opposition avec OKOMBI, BOWAO, MOKOKO et autres ?
Ce raisonnement étriqué suscite beaucoup de tensions. On soulève vite fait le chiffon du tribalisme pour discréditer une simple candidature oubliant de ce fait que c’est le peuple qui aura le dernier mot. Mais l’on se garde de dénoncer les mêmes actes qui sont commis dans les coulisses par les candidats de leur choix. Ce genre d’opération de déstabilisation anesthésie le sens critique, la lucidité et l’aptitude à prévoir et à prendre les décisions idoines pour la bonne marche du pays. Beaucoup de cerveau de nos concitoyens sont obscurcis par les vapeurs et la succulence des billets de Fr CFA. Le combat doit être dicté uniquement par l’intérêt supérieur de la nation et vos critiques ne doivent pas être repositionnées dans une logique tribale dégoutante.
Je vais vous dire ce qui chiffonne les gens. En premier lieu, c’est que Guy Parfait KOLELAS sera sûrement conduit à pratiquer son ouverture à d’autres associations multiples sans distinction de région et qui plus est avec Mr OKOMBI SALISSA (dont la candidature ne saurait tarder à être annoncée) et c’est le couple qui fait grincer les dents au pouvoir en place.
En second lieu sur votre chiffonnière position par rapport au tandem KOLELAS-OKOMBI et à cette notion de « traitre » employée à la légère par certains comme si refuser de s’aligner sur un homme contestable et contesté, constituait une traitrise alors qu’il s’agissait en réalité d’une décision courageuse et non partisane.
L’alternance en 2016 étant imprévisible, je me permets de considérer avec attention les choix qui vont s’opérer dans le camp d’une probable future majorité de l’opposition.
N’en déplaise à certains, mais faire le choix entre un homme qui peut proposer au peuple un programme alternatif et un autre tenant des discours foulant allégrement les principes moraux de notre constitution et de son préambule (attitude dont le référendum des bonobos est certainement la plus emblématique), cela revient pour certains à choisir entre la peste et le choléra : un dilemme comparable à celui de Heinz et qui ne saurait avoir de bonne réponse… Du moins il serait fort hasardeux et fort prétentieux d’en juger à l’emporte-pièce.
Ne devrions-nous pas concentrer notre jugement sur l’élaboration d’un projet qui demain peut et doit redonner confiance aux congolais » Programme qui ne saurait tarder au vu de la discipline qui s’est imposée GUY PARFAIT KOLELAS. A un certain moment, quelque part dans le Monde, l’Histoire bascule et adresse un clin d’œil à tel peuple, à tel pays. Vouloir être président est un fait, mais avoir les moyens d’y parvenir est une autre paire de manche. Nous vous demandons un peu d’humilité et de bon sens, vous ne serez pas tous président, c’est le moment de taire vos égos et jouer le jeu démocratique en élisant le meilleur d’entre vous qui aura plus de chance de rassembler et de contraindre sassou à respecter la volonté du peuple. Le boycott n’est pas une solution efficace car il laisse le champ libre aux multiples tricheries du clan sasoou. Cela s’est vérifié par le passé ou cette idée était utilisée.
Reste à connaître maintenant la réaction des autres prétendants à cette candidature. Le feuilleton n’en est qu’à ses débuts…
Jean-Claude BERI