Qu’importe ce qui se trame au bord de l’Alima dans les coulisses de la maison de M Sassou Nguesso à Oyo…Qu’importe qu’il ait été reçu par Hollande à l’Elysée…Qu’importe qu’il ait valsé avec Valls… Qu’importe la présence à Brazzaville de Michel Gassier (ancien du Service Action de la DGSE) et de Jacky Lepemp (ancien colonel de gendarmerie), et des instructeurs issus des forces spéciales françaises pour le compte de la société française Gallice pour former des unités mixtes (gendarmerie, police et armée)…

Qu’importe le « Congo Millions » organisé par le pouvoir visant à « Nguiriser » les « polichiens » leaders de des partis ou associations afin d’acheter le fameux « Con-sens-us » afin de baliser le « chemin de l’avenir » de M Sassou et sa famille…Qu’importe la demande du capitaine Raymond Nianga de la Garde Républicaine à sa hiérarchie de planifier l’élimination physique d’Okombi Salissa et de Parfait Kolélas…Qu’importe les grandes lignes du « mono-dialogue » de Sibiti…Ce qui importe c’est l’agenda que l’opposition congolaise doit mettre en place dans la perspective de rendre le pays à son peuple et l’arracher de la main d’un gang de hors la loi qui a fait main basse sur le Congo.

On pourrait même dire que c’est de «bonne guerre» que des clans autour de M. Sassou, jouissant de tous les privilèges tentent de les préserver quel qu’en soit le prix. Ils savent que leur survie est intrinsèquement liée à la survie du pouvoir et point de pouvoir point de passe-droits.

Il me semble que nous ne devrions pas suivre le feuilleton du changement de la constitution programmée par le clan de M. Sassou Nguesso comme des spectateurs fatalistes qui regardent et comptent les points, c’est de notre pays qu’il s’agit et de son avenir. Il ne faut pas demander aux charognards de lâcher la seule proie dont ils disposent mais il faut demander aux Congolais d’être dignes de leur histoire et de leur appartenance à une nation qui par le passé, s’était déjà soulevée pour faire la révolution les 13, 14, 15 août 1963. Il ne faut pas en vouloir à des affamés de vouloir manger aussi bien le repas que la table et les chaises, il faudrait plutôt que nous les empêchons de le faire en faisant valoir nos droits de citoyen, non pas au festin, mais le devoir d’éviter à des générations entières de continuer à mourir de faim sur le «chemin du pandémonium» que M. Sassou s’acharne à nous conduire voilà plus de 30 ans.

La perspective cauchemardesque de voir le pouvoir demeurer dans la main d’un despote qui veut transformer le Congo en Royaume de Sassou sous le prétexte fallacieux de faire évoluer la constitution vers une prétendue nouvelle République avec à sa tête comme fort curieusement, le même ancien (vieux) et éternel Président ou son Kiki de fils, devrait nous interpeller tous.

Nous ne sommes pas sans savoir que le seul «chemin d’avenir» pour M. Sassou Nguesso c’est de demeurer au pouvoir jusqu’à sa mort. C’est le seul moyen pour lui d’éviter le Tribunal Pénal International du moins c’est ce qu’il croît dur comme fer. Mais ne pas se battre pour l’y emmener c’est là où le bas blesse. Cessons d’avoir peur car cette fois dans notre combat contre le tyran, nous avons à nos côtés la communauté internationale. Les Congolais ne doivent plus êtres dociles et se laisser faire face à un tel monstre de la dictature  qui se prend pour le nombril du Congo.

Après la quenelle de Sibiti appelée à tord dialogue national, le peuple congolais sait désormais ce que veut le pouvoir félon de M Sassou et les questions qui s’imposent à nous tous sont d’une simplicité déconcertante : sommes-nous encore digne d’être appelés Congolais? Sommes-nous encore à ranger dans la catégorie de citoyen? Sommes-nous encore à ranger dans la catégorie humaine? Oui les propos sont durs, mais ils sont à la hauteur de l’enjeu historique qui se dessine devant nos yeux pour l’intérêt général de notre nation à tous.

C’est une question d’agenda et de stratégie : Que le clan de M Sassou Nguesso ou d’autres clans se mobilisent pour préserver leur hégémonie tout le monde le sait et nous devons en prendre acte, mais la question est de savoir ce que nous comptons faire face à un tel drame.

Nous savons que la machine de la propagande de M Sassou le bâtisseur familial infatigable est déjà lancée dans une campagne de mise en scène publique pour justifier le changement de la constitution pardon pour faire évoluer la constitution selon le kiki de tous les kikis qui n’a pas tarder à nous fournir dans un langage puéril, ubuesque et bêta, des explications plus abracadabrantesques et savantes les unes que les autres sur le droit constitutionnel, sur la démocratie et voire même sur la philosophie lors de son meeting à Dolisie avant même le « mono-dia-logue » de Sibiti. Le scénario de la comédie de Sibiti était le plus simple : un « mono-dia-logue » à huis clos dans le but d’arriver au fumeux « con-sens-us » permettant à M Sassou de violer la constitution, et de préparer le fauteuil à son fils. Ce n’est qu’une farce de plus car l’évolution de la constitution de 2002 vers la monarchie était actée depuis longtemps à Oyo. Quelle triste comédie ! Mais pour qu’il y ait une comédie il faut y avoir un public et un bon public pour applaudir et en demander plus comme : Jean Jacques Yhombi Opango (RDD), Nicéphore Fylla de Saint-Eudes (PRL), Anguios Nganguia-Engambe (PAR), Chris Oualembo (CNR), Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, Tanguy Fouemina (RC), Jean-Marc Thystère-Tchicaya (RDPS), Théodorine Kolélas, Martin Mbéri et autres « nguirisés » pour accepter le changement de la constitution de 2002 qu’ils récusaient hier.

Le peuple Congolais sera-t-il encore une fois spectateur de son propre sacrifice ? Telle est la question. Pour éviter une telle tragédie funeste c’est l’agenda du peuple qu’il faudrait mettre en place et cet agenda peut être organisé autour du Front pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD) élargi à des personnalités telles Okombi Salissa, Parfait Kolélas, Zacharie Bowao, Mabio Mavoungou, Jean-Claude Beri, etc. qui ont clairement pris position contre la modification de la constitution de 2002 et certaines associations de la diaspora qui sont très actives pour exemple : les Forces du Changement et du Progrès Social, le Manifeste pour le Respect de la Constitution du 20 janvier 2002, DAC, CODICORD etc… A qui il faudrait faire confiance si on veut parvenir à un résultat probant. C’est bien pour ça qu’il va falloir se serrer les coudes, être uni aujourd’hui pour obtenir le respect de la constitution donc, le départ sans condition de M Sassou Nguesso et se présenter demain aux élections de 2016, groupé et avec un seul et unique objectif : rendre au peuple congolais sa dignité et ses droits. Laisser de côté les divergences et les petits intérêts. L’enjeu est colossal et mérite que l’on fasse des sacrifices tout en usant des moyens pacifiques pour éviter que le Congo ne devienne une monarchie.

L’opposition démocratique congolaise, a su montré au monde entier et principalement à la dictature de Brazzaville, qu’elle est digne et quelle est civilisée et pacifique. Qu’est-ce que le maître d’Oyo  et les suppôts de son régime n’auraient pas dit et fait si cette opposition était violente ? Le monde entier a vu que cette opposition a le sens de la responsabilité et l’amour de la patrie comme valeurs fondamentales. Il est plus que temps pour nous citoyens, de leur faire confiance et de les épauler dans leur noble cause en laissant de côté les débats stériles et les questions polémiques.

A l’opposition démocratique Congolaise, d’établir un agenda clair avec des objectifs clairs et précis dans l’intérêt général du peuple congolais et du pays. Le tout, en visant haut, très haut car le temps n’est plus aux petites mesurettes.  Nous voulons la vraie démocratie et une vraie alternance au Congo. Assez de la tyrannie, assez de théories sur la démocratie en trompe l’œil, assez de temps perdu pour un pays au bord de l’irréparable. C’est l’agenda de l’opposition qui doit dicter la marche à suivre et imposer le rythme au lieu de courir derrière les dernières nouvelles d’Oyo ou de Sibiti et attendre le coup suivant.

A l’image d’un jeu d’Echec il faut avoir un coup d’avance. L’opposition congolaise doit être une force active et non réactive. Que M Sassou se dise réélu en 2016 ou qu’il pense que le Congo c’est son Royaume et que ses enfants se préparent encore à piller le pays c’est leur problème c’est même de «bonne guerre», mais que l’opposition congolaise monte d’un cran et impose sa cadence. C’est tout le MAL que le peuple souhaite.

Opposition ne veut pas dire tout simplement les personnalités politiques que l’on connaît (Tsaty Mabiala, Mierrassa, Moukouéké, Kinfouissia, Songuissa Moulangou, Mpouele Paul Marie, etc…) et qui ont déjà consenti d’énormes sacrifices mais l’ensemble des forces vives de la nation congolaise et tous ceux qui ont encore le sens de la dignité et de l’honneur tels Zacharie Bowao, Okombi Salissa, Parfait Kolélas, Mabio Mavoungou, Jean-Claude Beri, Marie Louise ABIA, etc… Trêve de doute, le temps est à la confiance en nous-mêmes et à nos capacités de rebondir et faire fléchir le courant de l’histoire que d’aucuns veulent inéluctable vers une couronne d’Oyo.

Tous ensemble autour du Front pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD) élargi à Okombi Salissa, Parfait Kolélas, Bowao, Mabio Mavoungou, etc…Pour sauver le Congo selon notre agenda.

Quant à M Sassou il faut le laisser à son agenda. S’il ne veut toujours pas laisser le pouvoir, il y a fort à parier que demain, le pouvoir va le laisser. Aussi, que les députés du nouveau parlement du Congo voteront pour lui, une mise en accusation devant une Haute cour de justice pour «haute trahison» et «attentat à la Constitution» comme les députés du Burkina Faso viennent de le faire pour Compaoré.

« Les dictateurs finissent toujours mal ». C’est une déclaration du dictateur en chef le Général Pinochet que je fais mienne. Si vous ne l’aimez pas j’en ai d’autres !

Wallys KIMBATSA