A quand le réveil de la diaspora congolaise ?

diaspora-300x216-8920752 A quand le réveil de la diaspora Congolaise?

Fédérer les congolais établis à l’étranger pour le développement du Congo

Par : Jean-Claude BERI

(Article publié le 23 Juillet 2010)

Dans son rapport de mai 2006 sur la migration internationale et le développement, le Secrétaire général des nations unies avait insisté sur la capacité des communautés internationales d’apporter un soutien très efficace au niveau des transferts de fonds à l’échelle locale, les transferts de technologie, la facilitation d’investissement et de développement d’entreprises, et la mise en place d’institutions de gouvernance démocratique dans les pays d’origine.

Au regard de l’attitude apathique du gouvernement actuel, l’association DAC s’interroge sur la stratégie actuelle du gouvernement de l’utilisation des Congolais établis à l’étranger.

A  –  Quelle stratégie des compétences des diasporas congolaises ?

Un Congolais établi à l’étranger devient-il un  citoyen de seconde zone ? Pourquoi les Congolais de l’étranger ne peuvent-ils pas participer aux élections nationales ? Pourquoi un Congolais, du fait de sa résidence à l’étranger, ne peut-il pas être candidat aux diverses élections nationales ?  La diaspora congolaise doit se remettre en question au lieu de briller par des invectives  par médias et canaux interposés. Comment d’autres communautés africaines ont réussi à faire accepter l’idée du vote du nationaux installés à l’étranger seulement pour la communauté cela reste un rêve inaccessible

Au moment où nous avions lancé le débat de la présidentielle de 2021, comment faire pour ne  être exclus  à  la présidentielle 2021, quelles concertations entreprendre entre nous pour faire entendre notre voix ? Autrement nous ne serions que des aboyeurs, des donneurs de leçons, des MATALANA du Facebook, du direct sur les réseaux sociaux, des voyageurs de luxe, des casseurs… Depuis 22 ans notre action s’est soldée par un résultat méconnu. Au lieu de déterrer la hache de guerre  contre Guy Brice Parfait KOLELAS et TSATY MABIALA, concentrons-nous sur le comment faire pour notre diaspora soit une force de proposition pesante sur les choix du Congo

Au regard sans cesse croissant, de l’installation des Congolais à l’étranger, la nécessité d’un ministère chargé de la communauté congolaise à l’étranger et aussi de la création au moins de deux postes au sénat deviennent une nécessité. Le ministère des Congolais de l’étranger pourra incarner une nouvelle dynamique qui doit être insufflée dans le pays, de contribuer à l’appel de la citoyenneté, de s’imprégner de l’histoire congolaise, de faire connaître les potentialités et les richesses du Congo et de drainer des investissements étrangers.

Dans le sillage de la création de ce ministère, l’association DAC recommande « l’institutionnalisation annuelle des journées des diasporas congolaises ». L’ambition de ces journées serait de faire un état des lieux de la problématique diasporique en relation avec l’ouverture internationale du Congo-Brazzaville et mettre en évidence le lien entre diaspora, lobbying et politique étrangère congolaise. Les diasporas sont en ces temps de mondialisation des acteurs des rapports Nord-Sud.

Comment le pays peut-il tirer profit des diasporas congolaises ? En Afrique et en Europe où la migration congolaise est dynamique, et comparée à l’activisme politique des diasporas sénégalaises, maliennes, algériennes, marocaines, camerounaises, du Congo-démocratique, les élites congolaises se montrent moins engagées. Les élites congolaises peuvent renforcer la diplomatie congolaise, s’inscrire dans une démarche citoyenne et porter les attentes du Congo-Brazzaville. Force est de constater en observant les diasporas chinoises et indiennes, que nous les Congolais, traînons les pieds. Le gouvernement congolais doit se mettre à l’évidence que les diasporas contribuent au rayonnement économique et culturel du pays dans le monde et peut favoriser l’émergence du pays comme puissance régionale. Le Congo doit s’appuyer sur les congolais de l’étranger, pour rehausser son image et défendre ses intérêts à tous les niveaux du monde. La diaspora ne doit pas être considérée comme une perte mais comme une « banque de cerveaux ». Le 1er ministre indien, Rajiv Gandhi, avait déclaré en 1987 : « Nous faisons un blocage sur l’exode des cerveaux. Nous ne devrions pas  nous en inquiéter (…). Nous ne devons pas considérer ce phénomène comme une perte. Nous ne devons pas l’envisager comme un exode de cerveaux, mais comme une banque de cerveaux qui accule des intérêts et qui attend uniquement que nous le retirions et que nous les investissions à nouveau en Inde ». Cela passe par une véritable stratégie fondée sur la création de nombreux organismes diasporiques, afin de promouvoir les intérêts du Congo auprès des institutions gouvernementales de leur pays d’accueil et d’exercer un lobbying en faveur de la politique extérieure. Une convergence des intérêts communautaires et étatiques doit s’inscrire dans le cadre d’un nouveau partenariat diaspora-Etat, auquel le gouvernement congolais doit s’y atteler.

B  –   Le nouveau défi du Congo

Notre pays doit s’orienter activement vers une économie de la connaissance qui se traduit par une croissance importante de la demande en personnels qualifiés, notamment chercheurs et ingénieurs. Le Congo doit inverser la tendance qui a conduit pendant de nombreuses années à une pénurie de main d’œuvre qualifiée dans plusieurs branches de haute technologique. C’est le cas des pilotes et dans l’industrie pétrolière. Notre pays, bien qu’il doit arrimer et impliquer ses compétences à l’étranger dans les mutations socio-économiques en cours, mais aussi pour atténuer la fuite de nouvelles compétences  et pourquoi pas, en attirer à partir d’autres pays. Ce sont des enjeux vitaux pour, tout à la fois renforcer sa dynamique économique, stimuler son système d’enseignement supérieur et activer le secteur de la recherche.

Il est nécessaire de mener une politique de motivation ou d’incitation pour que les jeunes élites congolaises se sentent véritablement valorisées et respectées, au sein de leur domaine de compétence. En faisant du savoir, non plus le seul objectif de la réussite socio-économique ou de l’accès à une sécurité de l’emploi par le fonctionnariat; mais l’appartenance à un monde du savoir et de la connaissance, reconnus comme vraies valeurs sociétales, avec par exemple la création « des trophées de recherche des élites congolaises ».

Ainsi, le Congo pourra gommer les disparités criantes entre « l’épicentre scientifique » et une certaine «  périphérie régionale ». En remédiant pour ce faire au manque de moyens financiers, à l’absence d’autonomie de gestion et de décision, au surpeuplement pléthorique et à la mobilité limitée des enseignants chercheurs.

C  –  Propositions de l’association DAC

  • Mettre en place un comité pour la reconnaissance du droit de vote des congolais de l’étranger
  • Adoption d’une stratégie de mobilisation des compétences;
  • S’intéresser au potentiel que représentent les acteurs économiques migrants.
  • Création des réseaux dont le but serait de maintenir les liens avec les nationaux pour parfaire l’information scientifique et technique dans le pays.
  • Prévoir un retour programmé sur le plan institutionnel et technique
  • Encourager le retour des migrants et leur insertion dans le tissu technico-industriel, conséquent, de sorte, qu’ils puisent participer aux activités de recherche-développement et apporter leur savoir-faire.
  • Promouvoir une forte circulation humaine, dans ses différents aspects migratoires, scientifique ou touristique.
  • Contribuer à l’internationalisation des communautés scientifiques nationales.

A compléter…..

Jean-Claude BERI

Association DAC