Y a t-il du mensonge entre le gouvernement et le Pasteur N’toumi?
Par : Daniel Bazébita
Après la première réunion de la commission mixte sur la paix dans le Pool, les langues se délient sur la liberté accordée à Frédéric Bintsamou dit «Pasteur N’toumi» et sur ce qui ressemble à sa dernière exigence pour sa sortie. Sur les réseaux sociaux, les commentaires et analyses pleuvent. Certains félicitent cet accord et les points retenus, d’autres s’enfoncent dans des critiques acerbes vis-à-vis de la commission mixte et voient un piège posé par le gouvernement de Brazzaville contre le Pasteur. Pour ces derniers, il s’agirait d’une grosse arnaque. Se référant sur les anciens accords après la première guerre du Pool, l’opposants congolais Guy Mafimba de la diaspora a écrit: « les congolais qui n’ont pas la mémoire courte, se souviennent que dans le passé, les accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signés entre le gouvernement congolais et les hommes en armes du pasteur N’toumi, le 16 novembre à Pointe-Noire et le 29 décembre 1999 à Brazzaville avaient un autre caractère. Le 17 mars 2003 à Brazzaville, les deux belligérants avaient signé un engagement sous les seaux du Docteur Gozardio et de Daniel Mahoulouba (représentants du Pasteur Ntoumi) et de Isidore Mvouba à l’époque Ministre d’Etat, Ministre des transports, chargé de la coordination et de l’action gouvernementale, agissant au nom et pour le compte du gouvernement. Ces engagements garantissaient « les dispositions de la loi d’amnistie n°21/99 du 20 décembre portant..». La cérémonie y relative, s’est déroulée devant une médiation internationale comme garantie : Les dispositions de la loi d’amnistie n ° 21 / 99 du 20 décembre 1999, portant amnistie des faits de guerre découlant des guerres civiles de 1993-1994, 1997 et 1998-1999 et étendues à ceux des événements du 29 mars 2002″ n’étaient pas oubliées. Comme on peut le voir, les signataires étaient représentés à un très haut niveau. Ces derniers parlaient en lieux et places de leurs mandataires. Autre observation, c’est la signature des accords qui a d’abord été précédée par la rencontre des officiers des FAC et les chefs militaires des ‘’résistants’’. La présence des généraux comme Michel Mokoki, d’un côté et des colonels Boungouandza et autres de l’autre était bien acclamée pour traduire les mots par les actes. Aujourd’hui, a écrit l’opposant congolais, «les analystes les plus futés voient dans les accords du 23 décembre 2016, « une grosse arnaque derrière la démarche du gouvernement à chercher coûte que coûte de sortir Gustave Ntondo de prison pour lui faire signer cet accord oubliant au passage de créer en amont, les mécanismes de sécurisation des parties signataires. » Le ministre de l’intérieur commis pour la signature de cet accord très important avec le Pasteur Ntoumi reflète un caractère léger. Le gouvernement s’est hâté à un projet d’accord de cessez-le-feu signé par Jean Gustave Ntondo (représentant du Pasteur) et François Ndé, Conseiller à la Sécurité du Ministre de l’intérieur, Zéphyrin Mboulou. sans les chefs militaires qui ont pris part aux combats des deux côtés, sans les hommes politiques des deux parties en conflit ni d’observateurs.
L’Accord signé, les deux parties se sont précipité de dire que le Pasteur N’toumi peut se promener librement alors que sa tête mise à prix porte aussi un mandat d’arrêt.
A-t-on d’abord levé le prix de sa tête et le mandat d’arrêt?
S’agit-il d’une omission de principes, ou d’un raccourci de références pour vite mettre un terme à la guerre dans le Pool ou d’une forme de tromperie quand on sait que même la sortie des jeunes armés se fait à la va-vite sans le rachat de leurs armes. Pire encore, Les jeunes accueillis par le ministre Fylla ne sont pas sortis avec leurs armes. S’agit-il d’un montage ou d‘une fabrication de jeunes Ninja pour justifier les fonds encaissés? Où donc se trouvent les armes de ces Ninja cantonnés par le ministre Fylla à Kinkala s’il ne s’agit de jeunes regroupés à Brazzaville placés comme à l’accoutumé à Kinkala pour justifer la sortie des Ninjas alors qu’il s’agit de faux Ninja. L’accord signé à Kinkala a commis le Pasteur N’toumi pour le ramassage d’armes. Où se trouve alors la place de ce pasteur sur les Ninja que sortent le comité de veille et Nick Fylla? Les membres de la commission mixte se prononçant à propos indiquent que « C’est le rapport remis au gouvernement qui va préciser les choses. Le communiqué final ne fait que la synthèse des travaux. Dans le rapport nous recommandons la levée du mandat d’arrêt, la levée de la suspension du CNR, la libération des prisonniers, la sortie du Pasteur N’toumi dans une localité de son choix… Le gouvernement ne veut pas d’une amnistie générale. Éventuellement, il pourra regarder sur une amnistie couvrant les événements du 4 avril 2016 et rien d’autre. L’accord signé le 23 décembre à Kinkala ne concerne que l’affaire du Pool et le sort du Révérend Pasteur N’toumi» En effet-, le tout sera déterminé par le conseil des ministres qui sera tenue très prochainement. Ce qui est plus sûr, avant le conseil des ministres, le Pasteur N’toumi ne pourra s’émouvoir. Car, avec sa tête mise à prix et son mandat d’arrêt, ses sorties peuvent connaitre des conséquences fâcheuses si quelqu’un se promenant avec cette affiche le croisait en chemin. Le Pasteur N’tumi le sait puisque un poste sur Facebook parle du Pasteur Ntumi qui exige la présence des gendarmes pour sa sortie dans la capitale Brazzaville. Une information démentie par les partisans du Pasteur qui estiment qu’il est trop tôt de parler de ses libres mouvements dans la mesure où les points en discussion pour la paix véritable dans le Pool sont encore sur la table du gouvernement.
Ces mots prouvent à suffisance que l’affaire du Pool est loin d’être terminée.
Daniel Bazébita
Source: La griffeinfos Journal