Général Jean-Marie Michel MOKOKO
Par : Murielle OSSIE (La griffeinfos Journal)
Certains journalistes ont été interdits à l’audience. Au procès, l’accusé a refusé d’adresser une parole à la Cour et a fait valoir son immunité juridictionnelle.
Le procès du général Jean Marie Michel Mokoko a été ouvert lundi dernier au tribunal de Brazzaville.
Au premier jour de ce procès, les avocats ont opté pour le droit du silence comme l’a fait le général Jean Marie Michel Mokoko devant la Cour de la chambre criminelle : « Le général Jean Marie Michel Mokoko n’entend pas participer à ce procès en raison de son immunité juridictionnelle. C’est son statut de dignitaire de la République consacré dans le décret de 2001. C’est un droit, il est couvert par cette immunité juridictionnelle. Il n’ y a pas eu un élément nouveau au dossier qui annihile les effets de ce décret. L’accusation et la cour doivent constater qu’il existe une immunité juridictionnelle en vertu de laquelle on ne pas entendre et juger le général Jean Marie Michel Mokoko » a dit Maitre Yvon Ibouanga un des avocats du général Jean Marie Michel Mokoko
L’un des avocats de l’Etat Congolais a dit, « En tout cas, je vais tirer le bénéfice du silence observé après qu’il ait déclaré un nombre de choses. Cette stratégie vient nous libérer en quelque sorte. Il nous facilite la tâche. Quand même, il aurait pu expliquer aux congolais que les faits qui lui sont reprochés résultent d’un montage. Là, il rate l’occasion et c’est dommage ! » a dit Maitre OKO. Signalons que le général Jean Marie Michel Mokoko est poursuivi pour atteinte à la sûreté nationale, détention illégale d’armes de guerre et de bien d’autres griefs dont le trouble à l’ordre public. Le général Mokoko est ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 et ancien collaborateur du président Denis Sassou Nguesso. Il est passé à l’opposition pour briguer le fauteuil présidentiel.
Jusqu’à ce jour, il refuse de reconnaître la victoire du président de la république actuel. A la proclamation de cette élection présidentielle, le général Jean Marie Michel Mokoko avait demandé la désobéissance civile à la population.
Depuis 2017, le général est incarcéré à la maison d’arrêt de Brazzaville. Dans une interview accordée à RFI l’un de ses avocats a dénoncé les démarches orchestrées par le pouvoir de Brazzaville pour le prier à reconnaître cette victoire et de l’exfiltré de la prison pour lui offrir un exil (Interview à lire à la page 3), Dans ce volet d’anciens candidats à l’élection présidentielle incarcérés se trouve également André Okombi Salissa. Accusé lui aussi d’atteinte à la sûreté nationale, détention illégale d’armes de guerre etc.
Le premier jour de procès du général Jean Marie Michel Mokoko a été marqué par la présence de la force de l’ordre qui a quadrillé le tribunal interdisant du coup à certains journalistes l’accès dans la salle d’audience.
En effet, l’entrée au tribunal a été sous contrôle strict de la force de l’ordre, les attroupements autour du tribunal aussi interdits. A chaque coin de rue conduisant au Palais de justice, les forces de l’ordre ont fait la loi en demandant à toute personne le motif de sa présence. La fouille de sacs n’a pas été épargnée. Ce strict-contrôle a donc bloqué certains journalistes voulant couvrir ce premier jour du procès.
« Nous avons inscrit les noms sur la liste d’accréditation, les badges nous ont été remis. Mais l’accès au tribunal nous a été refusée en respect d’un ordre venant d’un certain capitaine dont les servies de l’ordre n’ont pas décliné l’identité ; Un capitaine au-dessus des sceaux du procureur, c’est du jamais vue ! » a dit un journaliste qui n’a pas eu accès au tribunal. Un autre d’ajouter «C’est inadmissible de voir un procès pourtant médiatisé mais interdit aux journalistes. Nous avons couvert des procès plus important dans ce pays, le procès du beach par exemple transmis en direct n’était pas interdit aux journalistes. Aujourd’hui pour un procès d’un individu on interdit aux journalistes d’accéder dans la salle d’audience, c’est vraiment regrettable de vivre de tels actes »
Les journalistes de DRTV, France 24, AFP, RFI, Vision 24, La Griffe, CRP, Vox TV, Voix de l’Amérique et bien d’autres médias ont regagné leur desk pour n’avoir pas eu accès au tribunal. Bien évidemment, les journalistes présents dans la salle d’audience ont été presque triés sur le volet, car ceux de DRTV, par exemple, ont été sortis immédiatement. Seule, la télévision nationale, la presse présidentielle et quelques médias y ont été admis. Certains journalistes usant d’autres moyens ont pu accéder dans la salle d’audience…
Quant au procès, beaucoup d’observateurs pensent que le silence observé par le général Mokoko risque de lui compliquer la culotte. Ses avocats aussi. Car ces derniers auront du mal à le défendre. Et que son cas risque de prendre beaucoup de temps. La justice congolaise pourrait laisser pourrir ce procès suite à ce silence.
Les prisonniers comme Paulin Makaya et Kongo Dia Djokolo malgré leur libération prononcée sont encore en prison alors qu’ils devaient être libérés.
Suite à ce silence observé jusqu’à ce jour, l’affaire Mokoko peut être mise sous le coude, s’il s’agit réellement d’un montage ou d’un règlement de compte comme le racontent certaines langues.
Murielle Ossié