Au Congo, on commence à entendre que M. Sassou pourrait modifier ou changer la constitution de 2002 afin de se représenter à sa propre succession en 2016.

Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Sassou Nguesso a remporté, depuis son coup d’Etat en 1997, une éclatante victoire sur toutes les oppositions, surtout au regard de ses propres critères de ce qu’est la victoire en politique. L’homme, en effet, ne conçoit pas cette dernière comme la réalisation d’un grand dessein qui fait avancer les Congolais vers plus de liberté, de développement, de créativité, de joie de vivre, qui lui assurerait une place honorable dans l’histoire du pays. Non, la seule victoire qui compte à ses yeux est d’être au pouvoir et d’y rester à vie pour que lui et les siens, puissent toujours jouir de tous ses privilèges à la manière d’une sangsue et tant pis pour la victime, le Congo. Pour cela, Sassou Nguesso et son PCT veulent à TOUT PRIX CHANGER DE CONSTITUTION. Ils sont partis de trois hypothèses:

-première hypothèse: on ne touche pas à la Constitution, donc le statu quo; -deuxième hypothèse: on révise la Constitution;

-troisième hypothèse: il faut changer la Constitution.

Ils en sont arrivés à la conclusion qu’il faut changer la Constitution. Or les pouvoirs constituants de Mr Sassou NGuesso, ne lui donnent pas le droit qui l’amènerait, lui, à prendre une décision soit par référendum soit autre, de changer la Constitution, article 186.

Au cours de son message sur l’Etat de la Nation livré, le 12 aout dernier, Mr Sassou Nguesso a prôné la démocratie qui tire sa légitimité dans le peuple qui est le seul juge susceptible de trancher les grands débats qui déterminent la vie de la nation. Et, il définit les conditions qui soutendent un Etat organisé et stable. Cet Etat, selon lui est celui, « qui assure la permanence de la nation et la nécessaire harmonie des institutions qui doivent puiser dans le peuple l’indispensable « légitimité » afin de s’adapter aux temps et aux opportunités… » On doit s’adapter à quel temps et à quelle opportunités ?  « Le Congo est un état organisé… » a dit Mr Sassou NGuesso et pour qu’il soit stable nous pensons que c’est à Mr Sassou Nguesso de s’adapter aux temps de la démocratie au Congo en commençant par respecter la loi constitutionnelle. C’est pourquoi, cette même Constitution et le peuple congolais, lui donnent une opportunité de partir en paix, à la fin de son mandat en 2016 et laisser le Congo, les Congolaises et les Congolais en paix.

En « Ne voulant plus que la parenthèse de sang ne s’ouvre de nouveau au Congo, Sassou Nguesso désapprouve toute idée de prendre le pouvoir sans le consentement du souverain primaire. D’où son appel à la responsabilité politique afin que le sang ne puisse plus couler au Congo pour des buts non avoués. » Nous sommes donc persuadés que Sassou Nguesso n’est pas un salaud qui ne va pas respecter la loi de la République parce qu’il est sans savoir que Changer la Constitution, c’est menacer la paix au Congo Brazzaville.

Nous ne lui dirons pas : casse-toi ‘’pov con ‘’ et ne touche pas à une virgule de notre constitution ni surtout ne la change pas. Simplement comme lui, « nous ne voulons pas de la démocratie de l’invective. Celle qui se nourrit du sang et des larmes… » qui est la sienne. C’est pour quoi, nous devons l’aider à partir dans la paix.

« Nous n’allons pas recommencer. Le sang et les larmes des autres ont trop coulé dans ce pays. Nous disons ça suffit. » A-t-il indiqué en substance le 12 août. Dans l’absolu, nous partageons ses propos et pensons qu’aucun peuple ne verserai son sang pour rien et de son propre vouloir sauf quand cela est nécessaire pour défendre ses droits. Et, nous n’avons pas la mémoire courte où en passoire pour oublier que Mr Sassou Nguesso n’a jamais été absent à chaque fois qu’une parenthèse de sang a été ouverte au Congo Brazzaville. C’est connu de tous les Congolais et Sassou lui-même qui a toujours aux abonnés présent de tous les événements douloureux que le Congo que le Congo a connu. S’il est devenu une colombe faiseur de paix en lieu et place de la guerre qu’il a toujours affectionnée. Nous ne lui faisons aucun procès d’intention et osons croire enfin à sa sincérité et osons croire qu’en bon démocrate et non « démoncrate » qu’il est, il ne va pas vouloir changer la Constitution sinon, nous peuple congolais, pour paraphraser Churchill nous lui dirons en ce moment là que nous n’aurons plus rien à lui offrir et, ce sera une fois de plus, nos larmes et notre sang, pour défendre nos libertés, notre paix et notre Constitution.

Nous pensons que bâtir l’Etat de droit et l’Etat démocratique du Congo. Ce n’est que par la d’une réelle démocratie non frelatée que le Congo retrouvera le chemin qui lui permettra de construire solidement la base sur laquelle, il poursuivra sa transformation sans Sassou Nguesso qui va se reposer en paix après avoir donné plus de trente ans de sa vie à la destinée de notre pays. Il le mérite la paix et nous aussi, pour poursuivre le chemin d’avenir.

Comme il a su le dire dans son message, il n’y a donc pas d’action économique performante, de modernisation conséquente du pays, d’avancée sociale régulière, de politique extérieure efficace que « si elles sont soutenues et portées par un Etat organisé et stable. » Cet Etat, nous le voulons démocratique et non dictatorial. Pour cela, Mr Sassou Nguesso doit partir en paix en 2016 pour nous laisser la paix au Congo Brazzaville.

C’est pourquoi, nous vous prions de bien vouloir vous associer à notre démarche à la rencontre de Lyon pour qu’ensemble, nous puissions dialoguer selon la tradition congolaise dans le but de rechercher un consensus politique qui consistera à amener les Congolaises et les Congolaises à s’asseoir pour parler afin d’apaiser nos compatriotes et trouver, des moyens pour faire entendre raison à Mr Sassou Nguesso pour que lui aussi, soit apaisé et, qu’il puisse respecter la Constitution et enfin, qu’il parte en paix en 2016.

Que faire ? Sempiternelle question.

Tout d’abord, rompre avec les stratégies de l’entrisme ou collaborationniste avec le pouvoir de Mr Sassou Nguesso du style (revendiquer des états généraux de la nation à deux ans de la fin de son mandat…Rechercher un consensus pour un dialogue afin de changer la constitution comme le veut Mr Bokamba Yangouma etc…) ces stratégies continueront à nous faire tourner dans le même cercle vicieux de l’impuissance et de l’indignité. Elles sont déjà un contre-exemple de ce qu’il faut faire en démocratie.

Le rôle de l’OPPOSITION n’est pas D’APPORTER systématiquement au pourvoir les SOLUTIONS aux PROBLÈMES qui se posent dans le pays, dixit Yves Lekandza

« …elle aspire elle-même à diriger, à gérer… et il n’est pas question d’aider ceux qui se sont battus bec et ongles pour arriver au pouvoir, parfois au prix des « larmes et du sang des autres » , sans être cependant capables de changer les choses et d’apporter le bonheur promis à ceux qui échappent à leur violence, leur furie…le rôle fondamental de l’opposition est, en grande partie de formuler des critiques au pouvoir, des critiques qui fassent réfléchir ceux qui sont au pouvoir..; ces seules critiques doivent leur permettre d’ajuster et de réajuster leur action …au sommet de l’Etat et dans tous ses compartiments … si l’opposition doit apporter les solutions aux problèmes du pays, les hommes au pouvoir doivent dans ces conditions abdiquer, quitter le pouvoir( c’est cela la nécessite de l’alternance) … Ils doivent laisser (dans les conditions prévues par les lois) la place à ceux qui sont capables d’apporter des changements…le refus de le faire, comme c’est le cas maintenant dans notre pays, est la démonstration de ce que ces gens là ne viennent pas au pouvoir, parfois par la force, parce qu’ils ont les meilleurs idées, la plus grande volonté et disponibilité d’établir le progrès dans le pays, mais plutôt parce qu’ils veulent le pouvoir pour se servir, rien que pour se servir et servir les leurs, afin de priver les autres de ce qu’ils ne peuvent pas, eux-mêmes, assumer comme responsabilités, consommer, c’est là qu’apparaît l’un des éléments négatifs fondamentaux de leur comportement (l’égoïsme, l’égocentrisme, la méchanceté, le satanisme etc..) »

Melh MAYANGA