Le Congo est un pays et non une épicerie familiale.
Les élections législatives et locales au Congo-Brazzaville nous montrent l’étendue de la déliquescence de la jeunesse et des acteurs politiques. Même la famille biologique du tyran n’est pas en reste.
Les signaux faibles amènent toujours à déceler l’ampleur des dégâts. A l’heure de la révolution numérique, bon nombre de candidats surtout estampillés PCT n’arrivent pas à écrire correctement en français sur les banderoles ou les affiches électorales. Ceux qui ne veulent pas prendre des risques écrivent dans leur patois. Ainsi va le Congo de la rupture avec la langue de Molière. Le silence gêné ou coupable d’Alain Mabanckou, d’Henri Lopes, d’Emmanuel Dongala et bien d’autres écrivains et hommes de lettres congolais nous laisse pantois face à ce florilège de sottises. L’intellectuel encore mieux qu’un écrivain est la conscience du monde. De grâce ne laissez pas tomber notre pays qui nous a tous tant donné.
Après la dépravation des mœurs, le despote d’Oyo a réussi le tour de force d’attirer vers le bas toute une nation, du moins ce qu’il en reste avant sa transformation en monarchie. Alors comment sortir de cette impasse sinon que par le changement de pouvoir que nous appelons tous de nos vœux. A l’heure des réseaux sociaux, le Congo apparaît comme un pays de plus en plus arriéré au grand désespoir de nos hommes de lettres, de nos intellectuels, de nos élites qui jadis ont fait la fierté de ce pays. La nature ayant horreur du vide, les médiocres ont pris la place. Ceci est à méditer pour l’avenir car vaut mieux un bout de pain chez soi qu’un gâteau à l’étranger.
L’heure est grave et plus personne ne pourra dire qu’il n’était pas au courant. Allons-nous nous complaire dans ce ridicule que nous impose le clan de Mpila ou changer les choses ? Cela ne tient qu’à nous. Quand on veut assassiner tout un peuple soit on l’assujetti soit on le prive d’éducation. C’est ce qui se passe actuellement au Congo.
Le 10 juillet 2017 à 13 heures au rond-point de Moungali, nous avons rendez-vous avec l’histoire, notre histoire qu’il conviendra d’écrire avec un grand H. Ne pas se relever, ne pas relever la tête fera de nous des lâches et des poltrons. Ce pouvoir vit ses dernières heures. Ce fruit est pourri et il doit tomber de notre arbre CONGO.
Nous encourageons, nous incitons nos compatriotes à sortir de la torpeur ce 10 juillet 2017 avec un mouchoir blanc à la main, signe de notre non violence. Nous ne revendiquons que nos libertés fondamentales et notre droit à vivre dans un pays apaisé et digne. Il est temps de signifier à ces sanguinaires que le Congo est un bien commun que nul ne peut s’accaparer et gérer comme une épicerie familiale. OUI, nous n’avons pas peur !
Peuple congolais lève toi car ton pays va à la dérive et il est en danger de balkanisation. Il n’y a que toi qui peux changer le cours des choses, personne d’autres ne le fera à ta place. Nous avons déjà raté une occasion de les mettre dehors, mais cette fois ci, nous croyons que le moment du réveil, du sursaut national est arrivé. La plaisanterie a assez duré.
Tous les éléments constitutifs d’une crise sont présents. L’élément déclencheur de l’insurrection nationale est toi peuple congolais qui croupit dans la misère pendant que d’autres s’empiffrent au point d’avoir une obésité morbide. Plus rien ne doit nous détourner de nos revendications légitimes à vivre dans un pays épris de paix, de tolérance et de respect mutuel, avec l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Il ne peut y avoir de développement économique sans justice sociale. Sourd à nos doléances, l’heure de la révolte a sonné. La rue doit reprendre le pouvoir. Il est des moments où se taire devient une non-assistance à personne en danger donc criminel.
Au lieu d’aller quémander de l’argent au PNUD, encore une humiliation nationale et la dernière, le braqueur des urnes n’a qu’à arrêter sa sale guerre dans le Pool et sa mascarade d’élections. Le peuple congolais a besoin d’autres choses que ce cinéma qui ne consiste qu’à faire plaisir à nos grands électeurs qui désignent et soutiennent les dictateurs africains. Nous savons tous que le dessein caché est la préparation de la succession du fils qui n’a comme mérite que d’être la progéniture de notre potentat. Nous ne voulons pas du père, nous n’accepterons jamais le fils. Que cela soit dit et entendu. Le jeu est terminé. Le tsunami de ce 10 juillet 2017 va balayer cette dictature afin de laisser la place à ceux qui aiment ce pays le diriger en toute transparence.
L’heure de sécher nos larmes est arrivée. La lueur pointe à l’horizon. « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de personnes peuvent changer le monde. En fait, c’est toujours ainsi que le monde a changé » dixit Margaret Mead.
Le peuple congolais a décidé de prendre son destin en main pour mettre fin à cette république bananière que le Congo est devenu depuis que règne à sa tête le monarque de l’Alima. Il a osé nous défier mais qu’il sache que seul le peuple est souverain dans une démocratie.
Friedrich Nietzsche écrivait : « Ce qui soulève l’indignation face à la souffrance n’est pas la souffrance elle-même, mais son absurdité ».
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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA