Modeste Boukadia pour le soutien des Congolais à la tenue de la conférence internationale
Par : Modeste BOUKADIA
Congolaises, Congolais, mes chers compatriotes,
Le Congo est aujourd’hui au bord du chaos. Il est dans le gouffre et il s’enfonce chaque jour davantage dans la division de ses fils et filles.
Sassou et son régime ont violé tous les principes du droit international et tous les principes de la démocratie.
La situation est catastrophique et sans compter les crimes antérieurs, les chiffres de la nouvelle tragédie congolaise parlent d’eux-mêmes : plus de 3 000 morts, plus de 200 000 déplacés, plus de 400 villages détruits, presque rayés de la carte. Et des milliers de nos compatriotes croupissent en prison où des tortures inhumaines leur sont infligées quotidiennement.
Cette situation infernale ne peut plus durer. C’est pourquoi la saisine des Nations unies s’est imposée parce que le Congo qui en est membre, doit être assisté par la communauté internationale pour solder ce présent de larmes et de sang que fait couler le dictateur Sassou sur les joues et les corps des Congolais. Cela a pour objectif d’envisager un nouveau Congo plus radieux à construire.
Les Nations unies ont été saisies par le Conseil des droits de l’homme et, alors que le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme s’apprêtait à ordonner une commission d’enquête pour constater le supplice d’une partie de notre peuple, le régime de Sassou a initié de faux accords pour faire diversion. Ainsi, les accords insincères et trompeurs de décembre 2017 avec le pasteur Ntumi avaient pour but de faire croire à un processus de pacification et de normalisation de la tragédie en cours afin de court-circuiter l’enquête des Nations unies sur ses crimes et massacres compromettants.
Mais comme vous pouvez le constater, Sassou continue, voire accélère la tragédie congolaise avec toujours plus de morts, plus de blessés, plus de prisonniers politiques, plus d’écoles à l’arrêt, plus d’hôpitaux dévastés, etc.
Alors, seule la conférence internationale peut chasser Sassou du pouvoir par la voie diplomatique et préparer l’avenir d’un nouveau Congo fier de sa cohésion nationale et sociale dans la bonne gouvernance.
En effet, la conférence internationale a pour but de diagnostiquer tous les problèmes de notre pays sur les plans politique, économique, social et culturel afin de consacrer la fin de l’accession au pouvoir par les armes, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale au cours d’une période de transition à définir et enfin, l’union nationale par la réconciliation des fils et filles du Congo.
Bien plus, la conférence internationale débouchera sur la bonne gouvernance qui est non seulement le garant de l’union nationale et de l’Etat de droit comme l’avaient initié les présidents Fulbert YOULOU et Jacques OPANGAULT et Jean-Félix TCHICAYA, mais aussi et surtout le remède le plus efficace contre toutes les formes de tribalisme et de régionalisme qui minent notre pays.
Congolaises, Congolais, mes amis et collègues de l’opposition !
Ne pas soutenir l’appel à la tenue d’une conférence internationale pour examiner et traiter les problèmes du Congo pour un avenir meilleur, c’est vouloir conquérir le pouvoir pour agir dans la continuité de Sassou avec les mêmes crimes et excès de toutes sortes, c’est refuser de se battre pour son pays, c’est abandonner sa patrie enfermée dans la barbarie des guerres et de la tyrannie.
En soutenant la conférence internationale sur le Congo, vous ne le faites pas pour moi, vous ne vous ralliez pas à moi, vous courez tout simplement au chevet de notre pays agonisant pour panser ses plaies. La conférence internationale est simplement un instrument, le moyen que nous avons en commun pour chasser Sassou. Une fois les règles du jeu démocratique clairement établies, la compétition électorale suivra et chaque prétendant à la présidence fera valoir ses chances.
Mes amis et collègues de l’opposition, unissons d’abord nos efforts pour dégager Sassou et occupons-nous ensuite de l’avenir du Congo en établissant des règles d’accession au pouvoir qui seront claires et démocratiques. J’invite donc toutes les forces de l’opposition réelle au pouvoir à s’asseoir autour d’une table réelle ou virtuelle pour sceller le pacte de l’union sur la nécessité impérative de la tenue de cette conférence internationale.
Enfin, je vous demande de soutenir le projet de convocation d’une conférence internationale sur le Congo par les Nations unies afin de préparer le renouveau économique de notre pays et de réparer toutes les fractures politiques, sociales et culturelles qui existent aujourd’hui et qui ont rendu le Congo exsangue. Il s’agit de :
– Faire constater la faillite du Congo endetté ou plutôt surendetté à hauteur de 236 % du PIB au moyen d’un audit international ;
– Revoir les contrats frauduleux avec la Chine dont les produits contrefaits empoisonnent chaque jour notre peuple ;
– Arrêter le cycle perpétuel d’accès au pouvoir par le coup de force. Empêcher et éradiquer la succession dynastique. Nous ne pratiquons pas la politique d’exclusion comme le régime actuellement au pouvoir ; c’est pourquoi Sassou est convié à la table de cette conférence et s’il s’absente, s’il pratique la politique de la chaise vide, il en assumera les conséquences car les décisions d’une conférence internationale sont contraignantes et s’imposent à toutes les parties, que celles-ci soient présentes ou absentes ;
– Faire émerger de nouvelles femmes et de nouveaux hommes politiques pour le renouvellement des cadres. De la fuite des cerveaux au retour des talents pour le redémarrage de l’économie congolaise. La vision obsolète des dirigeants de l’époque postcoloniale est aujourd’hui dépassée et celle de nos nouveaux et jeunes dirigeants doit être celle qui appréhende la mondialisation en vue d’une intégration économique régionale pour bâtir un bloc élargi à l’ensemble de l’Afrique centrale, un ensemble qui servira de noyau dur à la nouvelle union africaine ;
– De débattre des thèmes clés pour ressusciter le Congo. Ils seront abordés par la conférence internationale et l’ordre du jour sera arrêté par l’ensemble des participants et partenaires. Quelques-uns de ces thèmes incontournables sont : la santé, la sécurité sociale, l’éducation, le logement, la justice, l’emploi, la promotion sociale, la formation professionnelle, le retour au pays des compatriotes des diasporas, les infrastructures, la nouvelle stratégie économique, etc. ;
– Travailler pour la construction de la démocratie, de l’avènement de la bonne gouvernance, d’un système de gouvernement inclusif associant tous les fils et filles du Congo, de la mixité administrative et gouvernante avec autant de ressortissants du Nord au Sud que de ressortissants du Sud au Nord ;
– Eviter que le Congo serve de base-arrière du terrorisme en sécurisant nos frontières et en stoppant la libre circulation des armes qui endeuillent nos amis d’Afrique et d’occident. L’indépendance du Congo sera réaffirmée par l’arrêt de la mainmise de la Chine sur notre pays en mettant fin à ses produits de mauvaise qualité qui ruinent la santé des Congolais et endeuillent nos familles.
De nombreux pays sont favorables à la tenue de cette conférence internationale et sont prêts à l’accueillir pour sauver le Congo. Serions-nous les seuls à ne pas nous préoccuper du destin de notre propre pays ?
Le FMI, l’UE, les USA et plusieurs autres pays à travers le monde dont les principales puissances financières, prêts à nous aider pour rebâtir rapidement notre pays — puisque tous ont reconnu que les nombreuses aides allouées au Congo sont massivement détournées et achètent des armes et autres engins de mort au lieu d’acheter livres, médicaments et nourriture —, sont favorables à la tenue de cette conférence internationale et sont déjà partenaires de l’événement à venir.
Comment convaincre nos amis et partenaires du monde de nous aider à chasser Sassou si nous sommes divisés ? Pourquoi ne croiraient-ils pas que le régime après Sassou va ressembler aux régimes précédents ? Plus vite nous serons unis, plus vite Sassou quittera le pouvoir. Plus vite nous serons unis, plus vite notre misère cessera et notre avenir resplendira. Plus vite nous serons unis, plus vite nous aurons la conférence internationale des Nations unies sur le Congo pour nos concitoyens, pour notre liberté, pour notre survie, pour notre développement, pour notre bien-être futur, pour notre épanouissement.
Vive la renaissance de notre pays, vive l’union nationale et vive le Congo.
Washington, le 8 Mars 2018
Modeste Boukadia