Qui sera le premier à déclarer ses biens ?
Par : Robert GAILLARD
Qui sera le premier à déclarer ses biens ?
« Les murs sur les antivaleurs au niveau de la gouvernance publique vont bientôt tomber » a écrit un internaute. Il a fait cette assertion sur la base de l’une des recommandations de la mission des experts du FMI) au Congo qui exige entre autres au pouvoir de Brazzaville de faire l’audit de ses biens notamment le patrimoine des dirigeants et de l’Etat. Autrement dit, les experts de cette institution connaissent le mauvais côté de ces dirigeants, car lorsque les militants des droits de l’homme et les opposants crient au scandale financier, les échos traversent les horizons. Or, exiger la déclaration de patrimoines des dirigeants prouve que ces experts savent qui de ces dirigeants a fait main basse dans les caisses de l’Etat. Si les caisses de l’Etat n’ont pas été renflouées jusqu’à fond, c’est que les gestionnaires du secteur pétrolier, par exemple, ont détourné une part de recettes, puisque à une époque des cargaisons ont disparu en haute mer alors qu’un tanker n’est une boite d’allumette qu’on peut mettre dans la poche. Cela prouve que la disparition d’un tanker n’est que jeu. Tous les congolais savent que le pétrole congolais était géré par Christel NGuesso, Denis Gokana et tous ceux qui ont fait la pluie et le beau temps de ce secteur. Ce sont-eux qui doivent répondre en premier à la demande du FMI soit pour se dédouaner ou pour révéler la manœuvre.. En sus de cet audit, il y a la déclaration du patrimoine (meubles et immeubles), c’est-à-dire maisons, voitures, magasins, sociétés écran, comptes bancaires logés au Congo ou à l’étranger que possède chaque dirigeant. Or, procéder de la sorte, c’est pousser les congolais à la révolte puisque lorsque ceux-ci sauront que tel ou tel dirigeant possède plus de 110 comptes bancaires, une kyrielle de maisons, de magasins et de sociétés écran etc. En tout cas, le ras-le-bol sera comme un volcan en ébullition Ce qui est vrai, lorsque le FMI a annoncé cette exigence, les congolais ont manifesté une joie et attendent de pied ferme la concrétisation de cette mesure. Les gens les plus lorgnés sont entre autres Denis Christel Sassou Nguesso, Jean Jacques Bouya, Henri Djombo, Alfred Onanga, Pierre Oba, Ganongo etc et leurs collaborateurs. La grande manœuvre de corruption et de dilapidation des fonds ont commencé par leurs secteurs malgré les dénonciations sonnantes des opposants congolais. Le président de la République est aussi interpellé pour donner le coup d’accélérateur à ses collaborateurs immédiats impliqués dans la gestion des marchés publics de plus de 2 milliards de FCFA des grands travaux. Pour les congolais, cette mesure de déclarer le patrimoine ne concerne pas seulement les petits dirigeants puisque la constitution exige aussi à toute personne accédant à un poste de responsabilité de déclarer ses biens au début et à la fin de sa fonction. Dommage, aucune autorité ne s’est conformée à cette mesure constitutionnelle. Aujourd’hui, la raison vient de rattraper les autorités congolaises. Il faut déclarer le patrimoine. Les congolais ont les yeux tournés surtout sur les dirigeants qui gèrent ce pays depuis 1997 date à laquelle, les vainqueurs de la guerre du 5 juin ont «institué» le manger à satiété. « ledza lenwa » «Le Congo n’allait pas connaitre cette crise financière si ces vainqueurs de la guerre n’étaient pas venus pour se servir. Le président Fulbert Youlou avait raison de dire « c’est gens viennent pour leur bien-être. » a écrit un Internaute avant d’ajouter «aujourd’hui tout semble se confirmer parce que ces dirigeants n’étaient que sur cette logique de se servir des richesses du Congo avec à la clé la baisse du niveau de vie des congolais sans parler de la crise multidimensionnelle qui les sévit alors que les « voleurs » sont dans nos murs. Il suffit donc de demander à tous ces ministres, directeurs centraux de déclarer leurs biens, le Congo aura de quoi pour remonter son économie. Et puis, il faut mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Je sais que le pouvoir risquera de s’écrouler parce que c’est toute l’administration qui prendra le coup à tous les niveaux.» En effet, du pétrole aux mines en passant par le bois, le Trésor, les grands travaux, la présidence de la République, la justice, les impôts et domaines, la sécurité, la douane, la santé, le transport, les sociétés d’Etat., ça sent la corruption et la dilapidation des fonds.. Qui sera alors le premier à faire sa déclaration des biens en respect de la constitution et des exigences de FMI ?
La peur gagne le camp parce qu’une fois la déclaration faite, les biens non déclarés revendront à l’Etat. Et il faudra aussi justifier les biens déclarés. C’est là où se situe toute la difficulté, parce que celui qui va faire l’audit est le même qui va déclarer ses biens. C’est donc une mesure qui risque de prendre un coup parce que son application va écrouler toute l’administration.. Mais ne pas déclarer ses biens prouve d’abord le nom respect de la constitution puis des exigences du FMI..