Maintenant que la «  nouvelle République » est entrain de prendre corps avec la mise sur orbite des institutions (assemblée nationale, conseils locaux, Sénat…), et pour permettre leur envol dans les meilleures conditions du mieux vivre ensemble, un certain nombre de verrous se doivent d’être levés.

En effet, avec la décision No 001/DCC/EL/17 du 9 Aout 2017 portant prolongation du mandat de certains députés et des sénateurs du département du POOL, les lampions sur les élections législatives et locales vont s’éteindre en emportant leurs tares et avatars, et la vie va continuer avec son lot d’espoir/désespoir. C’est donc froidement qu’il faut aborder notre avenir immédiat avec hauteur et responsabilité parce que :

Au plan international, le Président Donald TRUMP, que l’on croyait être un introverti cramponné au protectionnisme, commence à inquiéter en bombardant en Syrie sans crier gare, en menaçant la Corée du nord et le Venezuela. La prodigalité de la Chine qui était frileuse vis-à-vis du système internationale, s’adosse maintenant au Fond monétaire internationale(F.M.I) conditionnant parfois son aide à la signature d’un programme avec ce dernier. La France du Président MACRON cherche ses marques même si elle semble dévoiler un coin de son visage au KENYA d’après élection présidentielle. La reprise de la situation financière internationale bégaie toujours…

Au plan national, la Nouvelle République balbutie encore avec les relents de contestation de l’opposition dite radicale, mais aussi, les dernières élections ont montré que la majorité formée par le P.C.T n’est pas aussi monolithique qu’elle apparait. La situation d’insécurité qui prévaut dans le POOL a  provoqué des « conditions exceptionnellement graves ayant empêché le déroulement normal des élections » ; même si pudiquement on évite de parler de crise dans le POOL, il n’en reste pas moins vrai que certains députés et des sénateurs du POOL sont reconduits par décision de la cour constitutionnelle à la demande du Président de la République et comme on ne sait pas quand est ce que les populations vont regagner leurs villages, ne peut on pas craindre que le provisoire ne devienne définitif en faisant le bonheur des députés et sénateurs qui vont prétendre parler au nom des gens qui errent et meurent dans les buissons de ce département. Mais, ce qui est préoccupant est la crise financière qui devient de plus en plus dévastatrice, menaçant la cohésion nationale ou le vivre ensemble. Les inégalités sociales alimentent la fracture entre des populations aux anthropologies déjà éloignées. Les négociations imminentes entre le gouvernement et le F.M.I sont à suivre attentivement tant les conditions draconiennes des programmes avec cet organisme donnent la chair de poule aux travailleurs congolais qui se souviennent des programmes d’ajustement structurels (P.A.S ou P.A.S.R) de la décennie 1980.

La lecture croisée de ce qui précède renvoie à la recherche de l’apaisement ou du consensus que les observateurs de l’Union Africaine, la France, l’opposition appellent de tous leurs vœux. Autrement dit comment sortir le CONGO de l’impasse conjoncturelle actuelle ? De quelles garanties se prémunir pour éviter l’implosion sociale au cas où les négociations avec le F.M.I aboutissent à une cure « sibérienne » ? Les hommes politiques congolais sont ils capables de taire leurs égos et de contrôler leur propension à la violence en donnant la priorité au CONGO ? Quel levier actionné pour sortir de cette mauvaise passe que traverse le pays ?

Les problèmes qui couvent au CONGO sont connus (refus d’une partie de l’opposition de reconnaitre le pouvoir en place, l’arrestation des hommes politiques, organisation mitigée des élections, situation que l’on peut maintenant appeler crise du POOL, menace de cessation de paiement de l’Etat congolais suite à un endettement excessif (117% du PIB) …). L’histoire de notre pays nous renseigne que, devant anticiper le choc pétrolier de 1973, une conférence nationale fut organiser en 1972 par le parti d’avant-garde pour faire face à la même menace qu’aujourd’hui ; la question de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut fut résolue par la tirade « qui épure qui ? ». La confusion qui en découla abouti au tragique événement de mars 1977. Jusqu’en 1991, le CONGO est englué dans une crise que l’on croyait sans pareil et la conférence nationale souveraine fut présentée comme la panacée, mais rien n’y fit et les contradictions culminèrent avec la guerre de juin 1997 dont l’ordonnancement politique dictée en Janvier 1998 commande jusqu’ à ce jour. Le dialogue ne semble être qu’une grande messe qui, une fois dite, chacun reprend ses péchés. Il ne semble pas servir de sésame pour le règlement des problèmes au CONGO. Manque t-il des grands hommes dans ce pays pour faire la paix des braves et faire avancer le CONGO ? Lorsque l’humanité a besoin d’un géant, elle l’enfante dit-on. Pour le Congo, les Présidents YOULOU et OPANGO le firent. Devant la patrie en danger, la nation en péril, qu’est ce la libération des prisonniers politiques, la reconnaissance d’un pouvoir, l’audit d’un logiciel, le retrait des militaires du Pool qui n’ont rien à y faire si c’est simplement pour arrêter Suomi… ?S’il y a quelque chose à combattre, c’est la crise qui prend le pays en tenaille et, comme la confiance ne règne pas, en avant pour un gouvernement de salut public après l’élargissement des prisonniers politiques et le retrait des militaires du Pool. Alors, Parfait Kolélas, Sati Mabiala, Claudine Munari,…et Dénis Sassou-Nguesso, remuez vos fesses et servez à quelque chose à l’occasion des 57 ans d’indépendance de ce pays. VIVE le CONGO.

BRAZZAVILLE, le 14 Aout 2017

Jean Marie BITOULOU

Analyste Politique