Le goût de sang ne s’estompe jamais chez sassou
Par : Jean-Claude BERI.
Depuis l’assassinat de Massamba-DEBAT, le problème socio-politique du Congo est essentiellement dû au régime marxisme-léninisme qui n’admettait pas dans sa logique l’idée de perdre le pouvoir, ce qui correspondrait pour lui à un échec.
Beaucoup de ces caciques du PCT concevaient le pouvoir comme un bien personnel qu’il fallait défendre coûte que coûte, même au prix de la trahison et des assassinats politiques. Le dessein diabolique de Sassou Nguesso a débuté dans l’ombre de Marien Ngouabi en éliminant politiquement ou physiquement tous ceux qui pouvaient stopper son rêve macabres d’accéder au pouvoir. Ange Diawara et les autres n’ont pas été épargnés.
Tapis dans l’ombre, comme un serpent guettant sa proie, au point de tuer même le président Marien Ngouabi, l’un des créateurs du PCT, pour asseoir cette volonté hégémonique du pouvoir absolu.
L’exécution sommaire de Ange Diawara et Ikoko par le peloton de Sassou N’guesso après leur soustraction au domicile de Charles David Ganao (ministre des affaires étrangères).
Il est inutile de répéter qu’un seul homme est à l’origine de toutes ces opérations d’assassinat sanglant : SASSOU NGUESSO.
18 Mars 1977 à 16 heures à son domicile (Plateau des 15 ans, Brazzaville), assassinat du capitaine Luc Kimbouala-Nkaya (ancien Chef d’Etat Major Général) par le peloton des hommes commandés par Sassou N’guesso.
Le Cardinal Emile Biayenda et le commandant Marien Ngouabi, quelques jours avant leur assassinat ordonné par Denis Sassou Nguesso
Après l’exécution sommaire du président Marien Ngouabi, du cardinal Emile Biayenda, et de Alphonse Massamba-Débat et bien d’autres par la fameuse et triste « Cour martiale révolutionnaire de justice » qui n’était en réalité que l’accomplissement de l’oeuvre criminelle et personnelle de Denis Sassou N’GUESSO et ses pions.
Rappelons qu’à ce jour, cette bande de criminels n’osent pas dire la vérité sur les restes mortels de Alphonse Massamba-Débat. D’après les dires de Moudileno Massengo, ces restes mortels avaient été jetés aux fauves du zoo de Brazzaville.
Depuis le 18 mars 1977, pour le Clan SASSOU, abandonner le pouvoir, ne serait-ce que pendant la durée constitutionnelle d’un mandat, c’est abandonner la jouissance des biens, même si en s’attachant à ces biens, on doit forcément et complètement tourner le dos au Bien absolu du peuple que l’on prétend servir. Le peuple n’étant qu’accessoirement qu’un tremplin pour conserver les honneurs et les titres qu’on convoite tant. D’ailleurs, on hésite pas de le massacrer et à lui faire subir les pires exactions de toutes sortes, les horreurs que condamne tout être humain normalement constitué ou encore en tripatouillant la Constitution, en dilapidant les deniers publics, on hésite pas à poser des actes répréhensibles les unes des autres.
Pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, rendre le pouvoir au peuple qui en est le vrai détenteur pour paraphraser le président Marien Ngouabi, pour le clan SASSOU, c’est l’échec. Donc il faut tout faire pour ne pas perdre le pouvoir même si l’on perd toute valeur en s’y agrippant. Même si de cette manière, ceux qui exercent le pouvoir piétinent toutes les valeurs auxquelles le peuple aspire.
Ainsi, redoutant les échecs pour eux-mêmes, une catégorie de citoyens est prête à conduire toute la nation congolaise à la perdition.
Ainsi, la peur de perdre les biens d’une petite minorité de la société congolaise peut, si on n’y prend garde, nous fera passer à côté du Bien du peuple congolais, la fébrilité qui s’empare d’un seul clan à l’idée de ne plus recevoir les honneurs peut faire dégringoler l’État congolais dans le déshonneur.
Combien d’actes commis par le clan SASSOU et son entourage, recruté dans tous les milieux relèveraient de l’indignité, de la trahison, et même en matière de manipulation. La peur d’assumer l’échec politique dont les congolais mettent en lumière de façon permanente pousse le clan à s’accrocher au pouvoir par crainte du déshonneur.
La peur de l’échec, l’idée de perdre les honneurs, de perdre la considération aux yeux du monde peuvent abaisser un homme encore plus qu’il ne l’est déjà au moment où il essuie un échec. Cette crainte motive presque les comportements conciliants du moment, et il y a lieu de se poser la question de savoir si ce n’est pas elle qui motive avant tout, l’ouverture de brèches béantes, tantôt dialogue nationale, tantôt gouvernement d’union nationale en passant par la une conférence internationale aux contours totalement flous?
Or cette prétendue main tendue émane d’un homme qui a les mains sanguinolentes et intellectuellement instable pour discuter objectivement.
Durant tant d’années, le clan Sassou a régné par la terreur, y ajoutant de temps en temps la ruse, la corruption par l’argent, l’attribution de postes pour bons et loyaux services ou en fonction du service attendu du bénéficiaire. Le clan est passé maître dans le commerce transformant les élites en des postiches serviables à merci.
La logique de ce système incapable de reconnaître ses échecs est connue depuis belle lurette. Certains voudraient, pour ne pas rendre SASSOU et tout son système, responsables de tout le mal qui affaiblisse le Congo, admettre qu’il y a des bavures policières, qu’il y a des dérapages, mais même dans l’opposition ou parmi ceux qui se réclament comme proches d’elle, on adopte comme éléments de langage, la thèse qui innocente le chef de l’exécutif.
Or, l’acte fondateur du système, à savoir l’assassinat de Marien Ngouabi en 1977, de la jeune démocratie Congolaise en 1998, l’assassinat du Colonel TSOUROU, le viol constitutionnel suivi du viol électoral en 2016, les tueries en masse dans le Pool et les populations innocentes et enfin les arrestations arbitraires des opposants qui pourraient gêner le pouvoir, tout ceci ne relèvent pas de bavures individuellement commises par des policiers ou des militaires, mais sont bel et bien des actes prémédités, organisés, ordonnés par le pouvoir dont SASSOU reste l’artisan concepteur
Et il sera bien difficile de convaincre le peuple congolais que les miliciens qui se meuvent dans la capitale congolaise, ces gangsters cagoulés qui égorgent, passent à tabac et commettent d’autres atrocités, ces miliciens présentés par les tenants du pouvoir comme des groupes d’auto-défense aient décidé par eux-mêmes de passer à l’acte sans l’ordre et le soutien du pouvoir en faveur duquel ils agissent. Tout le monde sait que NDENGUET, JDO, OBOA et OBARA sont à la manœuvre.
Or, ce sont là les actes qui ont fondé et qui renforcent régulièrement en s’alimentant de sang et de crimes, le pouvoir quarantenaire du clan SASSOU. Depuis son retour sanglant au pouvoir en marchant sur les corps milliers de victimes servant de paillasson, le clan SASSOU livre une guerre au peuple congolais dans laquelle, jusqu’ici, le peuple ne fait que compter les morts. J’aimerai qu’on m’explique comment peut-on aller à une conférence Internationale sans au préalable que certains dossiers comme la libération des prisonniers politiques, la libre circulation de certains leaders de l’opposition ne soient pas résolus ?
L’opposition doit donc faire attention pour ne pas tomber dans le piège de cette conférence internationale quelle que soit la bonne disposition du facilitateur, quels que soient les bons conseils de toutes provenances, quelles que soient les pressions de la communauté internationale, cela reste un acte risqué dont le Clan SASSOU monnayerait sa survie politique et une certaine amnistie totale.
D’avance, nous savons tous que le clan Sassou va brocarder toutes les résolutions qui seront issues de cette conférence. Si celle-ci peut avoir lieu. Les conservateurs sanguinaires du clan Sassou vont dénier la légitimité d’une telle conférence pour continuer à assouvir leurs desseins macabres.
Nous devons individuellement et collectivement résister à cette tendance mortifère instaurée par ce régime qui fait de l’homme, le nouveau déchet sociétal. Quand l’état ne joue plus son rôle protecteur, il expose les citoyens à une réaction extrême et a des attitudes de déviance. On doit se battre contre cette folie du clan SASSOU en préservant une société de valeur, une société ou l’esprit du respect des lois doit être une nécessité nationale. Pour les politiques congolais, il s’agit là d’une exigence, d’une urgence, d’un défi à relever, en tout cas, d’une ardente obligation pour donner à l’Etat la stabilité et la légitimité indispensables à la consolidation du présent et à la préservation de l’avenir. C’est à ce prix que l’Etat de plus en plus marginalisé, aura des chances de gagner et avec plus de dignité, la bataille de la reconquête de la vraie justice et une société assise sur des vraies valeurs.
Jean-Claude BERI