Par BONAVENTURE MBAYA
Chers compatriotes, Militantes et Militants de la Convergence citoyenne, Camarades sociaux-démocrates du Congo,
Mesdames et Messieurs, chers amis.
En ce début d’année 2019, il nous est un agréable plaisir de vous souhaiter à vous tous, militants et sympathisants de notre grande famille de la Convergence citoyenne et de l’Alliance Social-démocrate du Congo, nos vœux les meilleurs, de santé, de paix, de bonheur et de prospérité.
L’année 2018, qui vient de s’achever, aura été l’année du débat sur la crise multidimensionnelle qui frappe si durement notre pays dans tous les domaines : domaine socio-économique avec la grave crise économique, financière et sociale qui a détruit le pays ; domaine politique avec la crise de 2015, consécutive au changement de la Constitution du 20 janvier 2002, et le hold-up électoral de 2016 avec ses multiples conséquences et effets collatéraux notamment, avec les nombreux morts, les prisonniers politiques et la guerre dans le Pool. La situation nationale est tellement grave que le dernier message du Chef de l’Etat, qui aurait dû soulager le pays, à l’occasion des vœux à la Nation, a déçu la majorité des congolais qui attendent toujours les solutions à cette catastrophe nationale. Avec l’ensemble de notre peuple, nous en avons tous gardé un gout d’amertume et un immense sentiment de déception dans la mesure où aucune décision exécutoire et réconfortante n’a été annoncée par le Chef de l’Etat dans son message sur l’état de la Nation.
Tout le monde pense aujourd’hui à une solution apaisée qui, tout en garantissant la réconciliation nationale, engagerait le pays dans les grandes réformes attendues, pour une nouvelle gouvernance et préserverait la paix, l’unité et la Concorde nationale. C’est ce qui donne tout son sens à l’idée d’un dialogue National inclusif. A ce sujet, nous voudrions vous donner, ici, le point de vue de la Convergence citoyenne et de l’Alliance sociale-démocrate du Congo, sur la nécessité et les conditionnalités de la tenue d’un tel dialogue national inclusif, dans le contexte particulier actuel du Congo, pays en crise généralisée.
En effet, associée à l’Alliance social-démocrate du Congo, notre parti, la Convergence citoyenne, a toujours réaffirmé sa fidélité aux valeurs de paix, de démocratie, de libertés, de solidarité et de justice sociale qui fondent la social-démocratie, doctrine que nous avons en partage au sein de la grande famille socialiste, travailliste et progressiste mondiale et à laquelle nous sommes si fortement attachés. Face au danger de déstabilisation qui guette et menace notre pays et toute la sous-région de l’Afrique centrale, nous n’avons, jusqu’à ce jour, ménagé aucun effort pour un véritable dialogue National inclusif, seul cadre crédible pour aboutir à un compromis politique, positif et constructif qui peut nous garantir la paix, la stabilité et une élection présidentielle apaisée en 2021.
Camarades,
Nous devons rester constants sur ce point car les sociaux-démocrates ont la pleine conscience de ce que, c’est à travers l’art du compromis politique, positif et constructif, que les sociétés modernes ont su préserver la paix, la stabilité et la sécurité à travers le monde, à la fin de tous les conflits qui ont jalonné l’histoire de l’humanité, des origines jusqu’à nos jours.
Ainsi donc, tout en reconnaissant la pertinence et le bien-fondé de la nécessité d’un dialogue national inclusif, il nous parait très important de nous accorder préalablement sur le concept du dialogue national inclusif dont il est question ici. Notre pays a déjà une certaine expérience des dialogues depuis le retour, du Parti Congolais du Travail et son leader Denis Sassou Nguesso, au pouvoir par les armes, en 1997. En effet, depuis cette période, notre pays a connu 7 dialogues sous l’égide du Parti Congolais du Travail et de son Président : le Forum de janvier 1998, le dialogue national sans exclusive en janvier 2001, le dialogue de Brazzaville en 2009, le dialogue d’Ewo en 2011, le dialogue de Dolisie en 2O13, le dialogue de Sibiti en 2015 et le dialogue de Ouesso en 2016.
Tous ces dialogues n’ont en définitive été que des occasions manquées pour la réconciliation nationale, la consolidation de la démocratie et la bonne gouvernance nationale. Ces différents dialogues ont plus contribué à réinstaller le PCT comme parti-Etat, à consolider le pouvoir en place dans sa mauvaise gouvernance et à anéantir les avancées démocratiques mises en place par l’historique Conférence Nationale Souveraine et par la Transition en 1991 et 1992.
C’est cette expérience des dialogues congolais qui a fait que de très nombreux compatriotes aient, récemment, été surpris d’entendre le Chef de l’opposition constitutionnelle annoncer, au cours d’une conférence de presse à laquelle étaient associés les dirigeants politiques de cette opposition constitutionnelle, que celle-ci serait prête à participer à un dialogue, sans préalables ni conditions. Que veut dire cet engagement public dans le contexte congolais actuel, un contexte caractérisé par cette crise multidimensionnelle qui frappe gravement et si durement notre pays ? Parlons-nous du même dialogue national inclusif ?
Avons-nous la même compréhension de son caractère national et inclusif ?
Le dialogue national inclusif auquel l’opposition constitutionnelle a décidé de participer, sans condition ni préalable, ne risque-t-il pas d’être une simple reproduction des dialogues passés : de Brazzaville en 2009, d’Ewo en 2011, de Dolisie en 2013, de Sibiti en 2015 ou de Ouesso ?
Parti social-démocrate, la Convergence citoyenne est membre de l’Internationale Socialiste et de l’Alliance Progressiste Internationale. Il s’agit d’un très important réseau politique international qui a donné des grands dirigeants à la planète, comme notre camarade Antonio Gutteres, l’actuel Secrétaire Général des Nations Unies, et dont nous sommes le Coordonnateur pour l’Afrique Centrale. Dans le cadre de cette coordination, nous gérons les partis d’Afrique centrale ci-après, qui sont membres de ce réseau international : Le SDF du Cameroun, le MPLA d’Angola, le MLPC de Centrafrique, l’UNDR et le PLD du Tchad, l’UDPS et le PALU de la RDC, le MLSTP de Sao Tomé e Principe, la CPDS de la Guinée Equatoriale, le PGP et l’UPG du Gabon et la CNDD du Burundi. Avec la Convergence citoyenne, tous ces partis sont regroupés au sein de l’Alliance Progressiste d’Afrique Centrale (APAC) présidée par le Président du SDF, le Chairman Ni John Fru Ndi et dont je suis l’un des vice-présidents avec mes camarades : Martin Ziguélé de la RCA et Saleh Kebzabo du Tchad.
L’APAC et l’ensemble de notre réseau international suivent, avec une attention particulière, la dégradation de la situation sociopolitique et économique dans les pays de la sous-région. Les crises du Cameroun, de la RDC, du Burundi, du Congo Brazzaville ou de la RCA, tout comme les situations spécifiques du Gabon et de la Guinée Equatoriale, sont, pour notre réseau, des cas d’école qui ne peuvent être réglés que par des dialogues véritablement nationaux et inclusifs, sous l’égide de la Communauté internationale qui en assurerait la modération pour en garantir le bon suivi et la bonne exécution des décisions et résolutions qui en découleraient. Nous avons réussi cela en RDC où le dialogue national inclusif, sous l’égide de la Communauté internationale, a abouti aux Accords de la Saint Sylvestre qui ont permis la mise en place d’une transition sous l’œil vigilant de la Communauté internationale.
Par son appartenance à ce réseau international et au regard des responsabilités sous régionales de son Président, la Convergence citoyenne ne s’engagera dans aucune démarche qui prônerait la tenue d’un dialogue national inclusif qui ne se conformerait pas aux conditionnalités énoncées ci avant.
Chers compatriotes et chers camarades,
L’année 2019 est enfin là ; nous souhaitons qu’elle soit une année de grandes décisions, au triple plan : continental, sous régional et national. Au plan national, 2019 devrait être l’année de ce dialogue National inclusif sous l’égide de la Communauté internationale ; une Année des reformes et du changement tant attendu par le peuple congolais tout entier, 2019 devrait, pour cela, être désormais notre nouvel horizon qui nous fixe notre avenir politique commun. Notre combat devra porter sur l’assainissement de la gouvernance générale nationale pour être conforme en la matière, avec les principes et recommandations édictés par la Communauté internationale, notamment, par le FMI et la Banque mondiale, l’UA, l’OIF, l’Union Européenne et les Etats-Unis.
Au niveau du parti, nous devrions poursuivre en 2019 : la redynamisation de nos structures, le renforcement des capacités à travers la formation de nos cadres et l’encadrement de nos militants, des femmes et de nos jeunes, pour affronter les batailles politiques futures dans les meilleures conditions. Pour cela, un congrès extraordinaire de la Convergence citoyenne devrait être convoqué le 18 juin prochain, à l’occasion du 15ème anniversaire de la création du parti.
Camarades, Distingués invités, Mesdames et Messieurs ! Notre responsabilité est grande, aux côtés des autres forces politiques de l’opposition et de la société civile. Nous devons remettre la démocratie congolaise sur les rails, consolider la paix et redonner l’espoir à notre peuple : espoir de vivre en paix, espoir d’appartenir à une Nation unie, forte et solidaire.
C’est pourquoi je vous exhorte tous à ne pas céder au découragement, mais à maintenir vivant cet immense espoir né de la Conférence Nationale Souveraine : celui de “Refonder notre avenir commun dans le cadre d’une Nation réconciliée“.
Vive le Congo, Vive l’Unité Nationale…
Bonne et Heureuse Année 2019 !
Bonaventure MBAYA