Par : Raphaël GOMA
CONSEIL DE LA DIASPORA CONGOLAISE POUR LA RESTAURATION DE LA DÉMOCRATIE (CODICORD)
MESSAGE DE FIN D’ANNEE 2018
Mes chers compatriotes,
2018 s’achève, je suis heureux de vous retrouver pour vous présenter mes vœux pour l’année 2019. Je vous espère en famille, au milieu de vos proches, de celles et ceux qui vous aiment en ces temps si sombres et douloureux que traverse notre pays le Congo.
Je sais aussi que plusieurs d’entre vous ce soir sont seuls, souffrent dans leur quotidien rendu miséreux par une politique incohérente ou sont malades et abandonnés à eux-mêmes dans le mépris total d’un gouvernement défaillant.
Je sais que dans ces moments de fêtes et de retrouvailles, ou chaque famille retrouve les siens dans la gaieté et le partage, cette solitude et cette souffrance sont plus dures encore à supporter et paraissent comme un abandon.
Le CODICORD, dont j’ai la responsabilité de présider, voudrait dire à nos compatriotes qui sont dans cette situation, qu’ils doivent rester debout et dignes. Car le congolais appartient à une grande Nation de culture, de persévérance et les turpitudes du moment ne doivent pas nous éloigner de notre attachement des uns envers les autres. Ce qui nous lie est plus fort que ce qui nous divise. Autour des mains rassemblées, nous sommes plus forts.
L’année 2018 s’achève sous de très mauvais auspices pour notre pays. A cause de la gestion chaotique du pouvoir en place, notre pays est devenu en Afrique centrale un pays de moquerie où tout va à reculons. Car la souffrance humaine et la crise sociale se côtoient dans un quotidien de plus en plus invivable.
Le CODICORD ne lésinera pas sur les moyens pour dénoncer la régression politique, économique et sociale que fait subir le pouvoir de Brazzaville et ses alliés à notre pays. Ce pouvoir exercé par un clan depuis plus de 40 ans a érigé le népotisme et le tribalisme, la médiocrité et le mensonge, la corruption et le vol, la paresse et le goût de la facilité, la spoliation et la prévarication en système de gouvernement.
2018, ce fut donc l’année des mauvais choix : le choix de la répression du peuple couplée d’une justice aux ordres. L’organe judiciaire ferme les yeux sur les actes de musellement de la parole et les atteintes aux droits de l’homme perpétrés par un pouvoir qui use d’un barbarisme hors norme.
2018, ce fut l’année des mauvais choix d’investissements qui conduisent vers une économie en faillite aujourd’hui.
2018, fut l’année du choix de l’impunité qui laisse libre court à une mauvaise gestion financière qui plébiscite les voleurs et les corrupteurs.
2018 fut l’année de la recrudescence de l’assassinat gratuit d’une jeunesse privée d’avenir. Le sort réservé à nos 13 jeunes lâchement assassinés dans un commissariat de police à CHACONA, et dernièrement un autre jeune de moins de 18 ans également assassiné dans un commissariat à GAMBOMA sont là des signes d’un Etat qui ne respecte pas les droits humains et qui laisse libre court à la barbarie sans crainte d’être inquiété par une justice qui n’a plus rien de justice que de nom.
2018, fut l’année de la continuité dans les mêmes erreurs, dans les mêmes pratiques dilapidatrices des fonds publics au détriment d’une politique coordonnée de développement en associant les aspirations profondes des congolais.
Seulement par vos choix durant l’année 2018, vous avez profondément renouvelé notre attachement à une république unie et démocratique et manifesté vivement le souhait d’une transformation en profondeur de nos institutions.
Le choix du Conseil de la Diaspora Congolaise pour la Restauration de la Démocratie (CODICORD), c’est celui d’une école juste et égalitaire pour tous les enfants du Congo. Il n’y a pas de meilleur viatique que l’éducation et la formation de qualité pour préparer notre jeunesse à dominer l’adversité et baliser la voie de la réussite.
Le choix du CODICORD, c’est celui du respect des engagements de l’état à honorer ses devoirs en matière de paiements des pensions des retraites, de fournir aux concitoyens le service public qu’ils ont en droit d’attendre d’un gouvernement responsable.
Enfin le choix du CODICORD, c’est celui de l’amélioration des conditions sécuritaires des populations vivant aujourd’hui la peur au ventre avec la banalisation du meurtre par les « bébés noirs » qui sévissent aujourd’hui en terrain conquis.
Vos souhaits que le CODICORD partage sont de voir ces transformations profondes prendre racines au sein de la société congolaise afin qu’elles deviennent le leitmotiv de notre quotidien en 2019.
En effet, l’année qui commence est celle de nombreux défis à relever. Par un dialogue constructif, honnête avec un cahier de charges clairement définies. Un dialogue qui n’exclut personne mais requiert l’adhésion de tous nos partenaires politiques congolais. C’est par le dialogue que tout doit commencer. Nous avions besoin d’aller plus loin ensemble pour rompre définitivement avec les antivaleurs érigées au sommet de l’état comme mode de gouvernance. Il faut que le congolais retrouve le goût du travail, d’un avenir dont nous déciderons nous-mêmes.
L’année 2019, sera une année pour laquelle nous allons inventer une nouvelle grammaire de la paix et de l’espérance pour le Congo afin d’assainir le climat politique afin de retrouver une nation plus souveraine, plus unie, plus démocratique. C’est le souhait le plus ardent d’un peuple qui veut vivre dans l’unité et la stabilité.
Mes chers concitoyens,
Pour 2019, J’ai besoin de votre détermination pour un sursaut congolais et j’ai besoin qu’ensemble nous ne cédions rien ni aux agitateurs d’épouvantail de guerre civile, ni aux sceptiques qui baissent les bras par dépit, ni aux adeptes du statut quo, ni aux opportunistes politiques n’œuvrant que pour leurs intérêts. Pour cela, restons debout et dignes comme un seul homme.
Si nous voulons éviter la grande fosse aux lions qui s’ouvre devant nous, travaillons ensemble pour que l’année 2019 soit celle de la cohésion de la Nation. Nous nous sommes trop longtemps égarés dans des considérations « farfelues », trop souvent divisés. Les débats sont nécessaires, les désaccords sont légitimes mais les divisions teintées d’un tribalisme exécrable minent l’avenir du Congo.
Mettons nos intelligences ensembles pour faire de l’école, le creuset de cette cohésion nationale et nous continuerons de la renforcer ; la redistribution sociale et équitable des richesses. La solidarité dont nous faisons allusion ici est la condition sine qua non du redécollage. Le retour de l’investissement dans le capital humain, dans la protection sociale, dans des emplois de qualité, ne constitue pas une dépense superflue. Il s’agit au contraire d’accroître notre efficacité collective à sortir le Congo par le haut. Ne sacrifions pas inutilement cette matière première par des considérations politiques égoïstes.
Mes chers concitoyens,
Profitons de ce moment de grâce car, quelles que soient nos difficultés, le temps à venir est toujours un temps d’espérance et de se mouvoir. C’est un principe de base de la vie, car tout reste possible tant que l’on reste vivant et déterminé.
A mon nom et à ceux de tous les membres du CODICORD, Je forme donc le vœu que l’année 2019 soit, pour chacun(e) de vous, pour chacun(e) de nous, une année de paix et de sécurité, une année de bonne santé, de grande espérance, de joie et de réussite à la fois dans nos projets personnels et au service de notre cher et beau pays, le Congo-Brazzaville.
Vive la République et vive le Congo
Raphaël GOMA
Président du CODICORD