Verlin Richard BEKA BEKA
Par Verlin Richard BEKA BEKA ( la ballade des idées)
Dans un élan de l’audace de l’imagination, il s’agit pour le Congo d’oser une économie hors pétrole.
Cette audace de l’imagination doit conduire en cette fin d’année 2018 et au regard de la baisse du prix de baril de pétrole, de former un nouveau gouvernement avec un grand ministère de l’économie en charge de toutes les questions économiques du pays avec pour conséquence, la suppression de certains ministères.
Doivent être ainsi supprimés les ministères suivants :
– Ministère des Industries Minières et de la Géologie – Ministère des Hydrocarbures – Ministère du Commerce extérieur et de la consommation – Ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille public – Ministère des Petites et Moyennes Entreprises de l’Artisanat et du secteur informel – Ministère l’Energie et de l’Hydraulique – Ministère de l’Enseignement Primaire et Secondaire, de l’alphabétisation – Ministère des Affaires Foncières et du Domaine Public – Ministère de l’Equipement et de l’entretien routier – Ministère des Zones économiques Spéciales – Ministère de l’Enseignement Technique et Professionnel, de la Formation Qualifiante et de l’Emploi – Ministère de l’Economie Forestière, du Développement durable et de l’environnement – Ministère de la Fonction publique et de la réforme de l’Etat – Ministère des Postes et Télécommunications – Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale – Ministère du Touristique et des Loisirs – Ministère de la Jeunesse et de l’Education civique – Ministère de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement remplacé par un porte-parole du gouvernement sans titre de ministre. – Ministère de l’Enseignement Supérieur
– Ministère de la Fonction publique et de la réforme de l’Etat
L’émergence est une transformation des organisations existantes en organisations plus performantes.
L’émergence n’est possible que par la réduction des dépenses publiques. Il s’agit ici d’appliquer l’austérité sur les dépenses de fonctionnement de l’Etat et donc à dégraisser le mammouth du trop plein des ministères budgétivores sans résultats, afin d’améliorer la gestion des finances publiques et la vie de la population.
Cette réorganisation s’inscrit dans la logique de réduction des dépenses publiques, mais surtout dans la recherche de l’efficacité et de gagner en efficience dans l’action publique.
Le nouveau gouvernement sera composé de 15 grands ministères :
– Premier ministère, chef de gouvernement – Ministère de l’Economie en charges des Finances publiques, du Budget – Ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche – Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation et du développement local – Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Congolais de l’étranger – Ministère de la Défense Nationale – Ministère du Travail – Ministère des Transports, de l’Aviation civile et de la marine marchande – Ministère de l’Education nationale – Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation technologique – Ministère de la Justice – Ministère des Sports – Ministère de la Santé – Ministère de la Culture et des Arts
– Ministère de la Promotion de la Femme et l’Intégration de la femme au Développement
Chaque ministère aura une feuille de route bien établie avec des objectifs assignés qui seront évalués par des résultats.
S’agissant du grand Ministère de l’économie, sa feuille route s’inscrira dans la gestion maîtrisée des finances publiques, outil de cohésion sociale.
Le grand défi du ministère de l’économie sera la promotion du secteur privé, vecteur principal de la croissance économique et de création d’emplois.
Il va s’agir d’oser imaginer les interventions visant à proposer à nos PME/TPE divers types de services, en les faisant sortir du secteur informel pour intégrer le secteur formel dont le développement créera des emplois plus stables et générera une croissance durable.
En effet, un secteur privé dynamique présente des avantages en termes d’emplois bien rémunérés, une plus grande confiance des investisseurs, une assiette fiscale plus large pour l’Etat, une réduction de l’économie liquide par l’augmentation du taux de bancarisation des entreprises et d’un contrat social plus solide entre le citoyen et l’Etat.
Le secteur bancaire doit jouer pleinement son rôle de deux manières :
1- Premièrement, les banques au Congo sont bien implantées en développant en faveur des PME/TPE, un plus large éventail de services financiers (instruments de paiement, d’épargne, de crédit et d’assurance).
2- Deuxièmement, les banques au Congo doivent encourager les PME/TPE locales à entretenir avec elles, une véritable relation de partenariat. Et, les TPE/PME doivent respecter les obligations du système OHADA régissant l’exercice des activités économiques.
Promouvoir le secteur privé au Congo :
– C’est détecter et libérer le potentiel de développement économique dans les secteurs trop facilement considérés comme marginaux ou à faible potentiel.
– C’est éliminer les obstacles à l’intégration dans l’économie formelle. Les PME/TPE évoluant dans le secteur formel seront aptes à générer une croissance durable et auront un meilleur accès aux financements qui leur permettront de se développer. C’est renforcer les capacités entrepreneuriales, commerciales et managériales des dirigeants de nos PME/TPE ».
Pas plus qu’un autre pays au monde, le Congo a des moyens de promouvoir son secteur privé. Il ne lui qu’une bonne dose de volonté politique de la part de son gouvernemen, et surtout à la prise de conscience des congolais, formés et ayant acquis des compétences professionnelles dans divers domaines, connaissant ainsi le fonctionnement des PME/TPE, de travailler à la promotion du secteur privé.
Le secteur privé est le moteur principal de la croissance. Le développement du secteur privé est donc une condition essentielle de l’accélération du rythme de la croissance. Le gouvernement congolais a en conséquence tout intérêt à œuvrer à la mise en place d’un environnement stratégique et institutionnel qui permette au secteur privé de prospérer et d’être un vecteur efficace de croissance s’appuyant sur des PME/TPE dynamiques.
Il faut pour cela tout faire pour que toute activité professionnelle s’exerce dans un cadre formel.
Le développement du secteur privé au Congo, doit bénéficier d’une vision holistique des PME/TPE qui tient compte de sa dimension entrepreneuriale, managériale, commerciale et socioculturelle.
Le grand Ministère de l’économie doit dès janvier 2019 :
1- Instaurer un dialogue avec les acteurs de l’économie informelle, afin de comprendre quelles sont leurs difficultés (et leurs réticences). Réunions en mairie, débats à la radio et groupes de discussion sont quelques-uns des moyens utilisés pour faire participer les acteurs de l’économie informelle à l’élaboration des politiques.
2- Prendre immédiatement des mesures de lutte contre la corruption pour restaurer la confiance des entrepreneurs vis-à-vis de l’administration et les inciter à s’intégrer à l’économie formelle.
3- Soutenir de vastes programmes de réforme réglementaire permettant d’instaurer des évaluations de l’impact de la réglementation ; de mettre au point des mesures propres à créer dans l’appareil d’Etat une culture ouverte sur les entreprises et à améliorer le service rendu ; de simplifier les formalités administratives pour les entreprises ; de simplifier l’administration de l’impôt ; d’informer sur l’utilisation de l’impôt ; de réduire voire supprimer les frais d’immatriculation à la création d’entreprises ; de promouvoir en étroite collaboration avec le Ministère du travail , la réforme du droit du travail.
Quel budget pour 2019 ?
Le budget prévisionnel de 2019, tel que prévu par le gouvernement congolais actuel prévoit une dépense publique de 1 679 985 000 000 FCFA répartie de la façon suivante :
– Titre 1- Charges financières de la dette : 121 000 000 000 FCFA – Titre 2 – Personnel : 374 000 000 000 FCFA – Titre 3 – Biens et services : 187 000 000 000 FCFA – Titre 4 – Transferts : 597 000 000 000 FCFA – Titre 5 – Investissement* : 354 000 000 000 FCFA*
– Autres dépenses : 37 000 000 000 FCFA
NB : * investissement (354 000 000 000) dont 201 700 000 000 FCFA ressources internes et 152 650 000 000 FCFA ressources externes.
Compte tenu de la suppression des ministères annoncés la dépense publique doit être modifiée substantiellement. La charge de la dette étant incompressible, car un Gouvernement respectueux se doit de respecter ses engagements.
Le nouveau Gouvernement se doit pour gagner en légitimité, de tenir cet engagement.
Pour le reste, les dépenses de personnel et les dépenses de transfert subiront la Loi du ciseau, un outil efficace permettant de répartir efficacement ces dépenses, suivant la nouvelle architecture du gouvernement. Ces dépenses sont donc appelées à être réduites.
La réduction des dépenses de ces deux postes permettra d’augmenter les dépenses d’investissement, de réévaluer la dépense des biens et services afin de cartographier les biens et services de première nécessité pour la population.
Par Verlin Richard BEKA BEKA