D’anciens ministres et responsables de partis de l’opposition se sont réunis, samedi à Brazzaville, autour d’une plateforme pour « donner au Congo un avenir sans arme ». La question de changement de la Constitution du pays voulu par le président Sassou N’guesso a été également abordée.

« L’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) prône la non violence et s’engage à défendre l’esprit et la lettre du 20 janvier 2002, à consolider la paix, la démocratie et l’Etat de droit et à donner au Congo, sans le concours d’une seule arme, la secousse nécessaire à l’ouverture des portes de l’avenir », a indiqué René Serge Blanchard Oba, président du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD), qui a lu la déclaration de la plateforme devant de nombreux journalistes.

Parmi les membres de l’IDC, se retrouvent d’anciens ministres des gouvernements précédents de Denis Sassou N’guesso, comme les anciens ministres André Okombi Salissa, Charles Zacharie Bowao et l’actuel ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Guy Brice Parfait Kolelas et fils de l’ancien Premier ministre Bernard Kolelas, créateur du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), deuxième force de la majorité après le Parti congolais du travail (PCT) de Denis Sassou-Nguesso, le député Mabio Mavoungou-Zinga, du Rassemblement pour la démocratie et le progrès social (RDPS) , le Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD) de René Serge Blanchard Oba, la Convention pour l’action, la démocratie et le développement (CADD) de Nicolas Kossaloba, le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) , de l’ancien président Joachim Yhombi-Opango, représenté par Guy Mafimba Motoki et le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) représenté par Paul Marie Mpouelé et Clément Mierassa.

Selon René Serge Blanchard Oba, il est du ressort des cadres politiques et administratifs de créer les conditions d’une alternance politique pacifique.

Au Congo, le débat sur une possible modification de la Constitution fait rage. Selon l’actuelle Constitution congolaise, Denis Sassou-Nguesso ne peut se présenter pour un troisième mandat, car il est touché par la limite d’âge. Et une modification du texte fondamental lui permettrait de se présenter de nouveau à la présidence en 2016, à la fin de son second mandat.

Le PCT, le parti au pouvoir, s’est prononcé clairement en faveur de la réforme constitutionnelle. L’opposition s’est montrée résolument hostile à cette réforme. Elle a demandé l’instauration d’un cadre de dialogue avec le pouvoir.

Pour l’IDC, « les gouvernants, assis dans le confort de l’exercice du pouvoir se complaisent à considérer le bail de la mandature présidentielle comme étant ad vitam aeternam ».

Ils ont tort de croire que le peuple est anesthésié, estime la plateforme.

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