CONGO-BRAZZAVILLE ET LE FMI : QUE SE PASSE-T-IL ?
Par : Eric Patrick MAMPOUYA
Notre pays le Congo-Brazzaville ne figure plus dans l’agenda du Fonds Monétaire International (FMI), cet agenda est public et chacun peut le consulter via internet. Le manque de transparence et la forêt qui constitue les créanciers douteux du Congo sapent l’optimisme des experts de cet institution. Les autorités de notre pays qui brillent pas le camouflage auraient-ils décidé de se passer du Fmi et d’appliquer leur plan « B » dont personne ne maîtrise les contours ?
La transparence tant souhaitée et réclamée par les institutions internationales reste dans les cartons, aucun chiffre, aucun projet, aucune communication ne vient détendre l’atmosphère dans ce pays qui est comme sclérosé en attendant on ne sait trop quoi. Et pourtant certains intellectuels jurent que les choses se font, les réunions se succèdent aux réunions, les colloques chassent d’autres colloques, les forums appellent d’autres forums et pendant ce temps toutes les autorités font le pied de grue devant les chancelleries étrangères en espérant quelques subsides pour certains, un peu d’argent pour d’autres afin de faire avancer les quelques projets imaginés et pilotés par cette même communauté internationale. Les ministres congolais sont devenus des experts pour monter des demandes d’aides qu’on camoufle en demande de partenariat.
Lors d’un point de presse de la Majorité Présidentielle en Aout 2018, un puissant Ministre d’Etat et du commerce nommé Alphonse Claude Silou avait annoncé avec suffisance et un sourire narquois que le Congo-Brazzaville allait bientôt signer un accord avec le Fmi. Était-ce une manœuvre pour endormir les malheureuses populations qui attendent la signature de cet accord comme les chrétiens attendent le retour du messie ? « Le premier Ministre a déjà signé toutes les notes qui doivent conduire à la signature avec le Fmi » avait-il précisé. Le Ministre Claude Alphonse avait fait savoir que le dossier Congo semblait ne pas avancer à cause des négociations avec la Chine qui prenaient du temps. « C’est cela la tradition avec les asiatiques de prendre le temps dans les négociations, ils veulent regarder tous les contours avant de se prononcer. Mais rassurez-vous, l’accord avec le Fmi sera signé »avait-il expliqué. Qu’en est-il aujourd’hui de son arrogance et de ses certitudes ? Ne soyons pas pessimistes, cet accord finira bien par être signé un jour.
Il est quasiment certain et tous les spécialistes le disent que le prix du baril de pétrole n’atteindra plus jamais les 100 dollars parce que le monde est en train de se tourner vers les énergies propres. Les énergies fossiles comme le pétrole sont en train d’être ringardisées. Et pourtant, notre budget 2019 est concentré essentiellement sur le pétrole en ce qui concerne les recettes. Il est vrai que nos autorités ne sont pas à leur première absurdité.
La diversification de l’économie congolaise qui est devenue la chanson la plus courue du moment reste pour l’instant au stade des débats et des promesses faute de volonté politique, il n’y a qu’à regarder le budget 2019 pour s’en rendre compte. Toutes les forces vives du Congo-Brazzaville réclamaient ou recommandaient la baisse du train de vie de l’Etat et le rapatriement de l’argent volé qui est caché dans les paradis fiscaux comme signal de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Grâce à weeky leaks, aux publications des paradise’s papers et autres associations, nous connaissons les congolais qui ont volé et planqué de l’argent dans les paradis fiscaux. Rien n’y fait, la lutte contre la corruption dénommée ici par antivaleurs attend encore la nomination de son chef.
Maintenant c’est la CEMAC qui réclame à notre pays le rapatriement de l’argent volé pour ne pas mettre en danger la zone CEMAC, la bonne gouvernance et la poursuite des discussions avec le FMI en lieu et place d’un plan « B » dont personne ne maîtrise les contours.