DAVY VALAKA
Par: OUABARI MARIOTTI
« Congo. La police n’arrête pas d’assassiner. » Le décès de Davy Valaka, ce 12 août 2018, au CHU de Brazzaville, des suites des brutalités policières, n’est ni plus ni moins que le fait de l’impunité dont bénéficient les services de sécurité du régime de Mr Sassou Nguesso.
Au lendemain des crimes d’Etat de Chacona du 23 juillet 2018, nous avons exigé, pour des besoins d’enquête, que soient démises de leurs fonctions les autorités nationales présumées coupables desdits crimes. Rien ne s’y est fait. Et, lorsque, devant l’assemblée nationale, le ministre de l’intérieur Raymond Zéphyrin Mboulou a avoué la responsabilité de son administration dans ces décès, aucune sanction, même à titre conservatoire n’a été prise. De bout en bout, les crimes d’Etat de Chacona sont apparus comme banalisés par les pouvoirs publics alors qu’ils ont soulevé dans l’opinion une grande colère. Pas d’autopsie pour déterminer les conditions des décès, comme l’ont réclamé les organisations locales des droits de l’homme. Pas de deuil national. Pas d’hommage citoyen à ces victimes innocences.
Mais, simplement, un arrangement financier, entre les familles concernées et le ministère de l’intérieur, pour solder les obsèques. Nous étions là, pourtant, devant un cas d’émotion généralisée qui aurait permis à une république, d’ordinaire en guerre contre la criminalité et les antivaleurs de briser toutes les velléités de violences qu’entretiennent les services dessécurité et celles qui se cachent dans les quartiers populaires des villes congolaises.
Telle qu’à été gérée l’affaire de Chacona, il faut s’attendre à davantage de crimes policiers d’autant qu’ils sont commis au nom d’une supposée sauvegarde de la sûreté de l’Etat et d’une prétendue paix dans le pays, mais en réalité pour étouffer, par des actes d’intimidation et de répression, la révolte qui couve dans le pays, en raison des souffrances que vivent les populations –
Paris le 13 août 2018 –
Ouabari Mariotti