Construite à Côte Matève, 3ème arrondissement de Pointe-Noire, la Centrale électrique à gaz du Congo (CEC)
a été inaugurée le 23 décembre par le chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso qui a également effectué la mise sous tension de la ligne très haute tension entre Pointe-Noire et Brazzaville.
La CEC a été construite en partenariat avec la compagnie pétrolière italienne Eni sur un financement de 300 milliards de francs CFA. Elle possède une puissance de 300MW avec possibilité d’extension à 400 ou 600 MW. Une partie de l’énergie de cette centrale alimente la capitale économique congolaise et une autre sera acheminée vers d’autres départements du pays.
Il s’agit de l’un des maillons importants du projet gouvernemental du boulevard énergétique associant les deux centrales à gaz de Djeno (50MW), le barrage hydroélectrique d’Imboulou (120MW), la centrale thermique de Brazzaville (32MW) et d’autres ouvrages de production d’électricité.
Disposant de deux turbines de 150 MW chacune, la CEC dont les travaux de construction ont été lancés en 2008, constitue la plus grande infrastructure de production d’énergie du pays. Elle est alimentée en gaz provenant du champ pétrolier de Mbondi et sera ensuite connectée à la longue à d’autres champs.
Le directeur en charge de l’exploration et de la production du groupe Eni, Claudio Descalzi s’est réjoui du projet qui selon lui illustre les bonnes relations de coopération entre Eni et la République du Congo.
«Nous sommes fiers de ce résultat, nous croyons que ce projet est la preuve la plus tangible de comment Eni a su dépasser les modèles traditionnels d’investissements pratiqués par les compagnies pétrolières. Nous avons démontré que pour créer un vrai développement dans le pays, il faut s’impliquer à fond, savoir prendre les risques, créer les relations stables avec les autorités avec la confiance mutuelle», a-t-il dit.
Claudio Descalzi a annoncé qu’Eni entendait désormais s’engager au Congo dans les sables bitumineux et les palmiers à l’huile
Les travaux de construction de la CEC et de réhabilitation des lignes très haute tension participent à l’amélioration de la desserte nationale en électricité. D’après le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Henri Ossébi, la réhabilitation des lignes a permis d’étendre le réseau de transport de l’électricité de 640km en 2003 à plus de 1350km en 2011.
Il a reconnu les faiblesses du secteur notamment la mauvaise qualité du courant à Brazzaville et Pointe-Noire où l’on constate les délestages et la fourniture irrégulière de l’éclairage public.
«Toutes ces carences structurelles dans le volet distribution de l’électricité, a-t-il poursuivi, ternissent l’image de notre entreprise publique spécialisée, la Société nationale d’électricité (SNE). Elles annihilent les effets positifs des efforts consentis par l’Etat et fragilisent l’efficacité populaire de l’action gouvernementale. Elles constituent donc autant de défis urgents à relever pour une meilleure qualité de service public».
Les travaux de réhabilitation de la ligne très haute tension entre Pointe-Noire et Brazzaville ont coûté quelque 250 milliards de francs CFA.
© Christian Brice Elion