Depuis l’avènement au pouvoir des militaires « OBIMITRU » et du parti-état, le PCT, puis suivi du CMP (Comité Militaire du Parti), le Congo s’est écarté de la logique unitaire et orientée vers le développement et l’épanouissement de la jeunesse.
Cette opération de pourrissement de la société congolaise est l’œuvre d’un homme qui a su manipuler son mentor, Marien Ngouabi, au point que ce dernier lui confiait, le commandement successivement du Groupement aéroporté, l’armée de terre et la Zone militaire de Brazzaville entre 1968 –1975. Puis il réitéra sa confiance en le nommant Directeur de la Sécurité d’État puis le 10 Mars 1975, ministre de la défense.
C’est le début du mois de mars « mystique ». En sacrifiant l’homme intègre et foncièrement révolutionnaire, Denis Sassou Nguesso et quelques valets locaux avaient scellés à cet instant le pacte de la trahison et de la conservation du pouvoir contre quelques billets de francs CFA.
Initié très tôt dans sa jeunesse par son père dans l’art du mysticisme et plus tard, pourvu de tous ses moyens, le Commandant Sassou Nguesso nourrissait dans l’ombre l’ambition de prendre le pouvoir par tous les moyens. L’occasion lui fut donnée par Marien Ngouabi, qui s’étant rendu compte entre temps que le pays naviguait dans des eaux troubles. Une économie en berne, une situation politique qui se régionalisait petit à petit avec la mainmise du Comité Central du PCT aux manettes qui échappait au contrôle de Marien Ngouabi. Ce dernier, en toute lucidité et humilité pensait qu’il était urgent d’avoir une discussion constructive sur l’avenir et souhaita en parler au Président MASSAMBA DEBAT. C’est l’occasion rêvée pour le traître Commandant SASSOU NGUESSO pour organiser un coup d’Etat sanglant en organisant de façon inhumaine et sadique l’assassinat du Président Marien NGOUABI, le 18 Mars 1977. Cet assassinat ne fut pas seulement odieux et traumatisant pour le peuple congolais en général mais en particulier à l’homme du Nord qui accepta le marché de sang. Le 19 mars 1977, le CMP annonce officiellement la nouvelle de l’assassinat du président Marien Ngouabi : «L’impérialisme aux abois, dans un dernier sursaut, vient, par l’entremise d’un commando-suicide, d’attenter à la vie du dynamique chef de la révolution congolaise, le camarade Marien Ngouabi, qui a trouvé la mort au combat, l’arme à la main, le vendredi 18 mars 1977, à 14h30». Un deuil national est décrété. Une commission d’enquête et une cour martiale sont mises en place.
Pour ne pas se faire réprimander par d’autres cadres du Nord et créer une adhésion au tour de sa personne, Sassou Nguesso va développer une théorie personnelle en disant qu’il a été obligé de sacrifier Marien Ngouabi parce que ce dernier voulait remettre le pouvoir « aux gens du Sud au détriment de ceux du Nord ». La théorie du Nord contre le Sud prenait une autre tournure.
Les cadres du Nord qui ont compris plus tard, qu’ils ont été roulés dans la farine par Sassou Nguesso, ont payé de leur sang, cette prise de conscience tardive. On peut, sans que cette liste ne soit exhaustive, citer : Pierre Anga, François-Xavier Katali, Auxence Ikonga et bien d’autres. Sans oublier la mollesse d’esprit de Jean-Jacques Yhombi-Opanghot, Martin Mbia, Nicolas Okongo, Pascal Bima, Charles Assemegang, Jean-Jacques Okoko, Richard Eyeni …
C’est le début d’une longue série des coups tordus, des empoissonnements à l’assiette roumaine et des tueries en masse au petit matin.
L’assassinat odieux de Marien Ngouabi ne fut que le premier acte d’une longue série de crimes tant mystiques qu’inhumains tout en long de ce mois sombre de Mars 1977.
Cela commence le 22 mars 1977 avec l’assassinat du cardinal Émile Biayenda. L’archevêque de Brazzaville, le cardinal Émile Biayenda, enlevé à sa résidence de l’archevêché, est assassiné. Le CMP annonce, également, son assassinat: «Peuple congolais, dans la soirée du 22 mars 1977, son éminence le cardinal Émile Biayenda a été enlevé et sommairement exécuté par un groupe de trois personnes…».
Son seul tort était d’avoir conseillé le Président Marien Ngouabi de prendre la bonne décision pour le pays. Seulement SASSOU NGUESSO foncièrement athée et contre le changement plongea son clan dans un fétichisme et mysticisme sanglant et très pervers pour s’emparer du pouvoir qui lui échappait.
D’après certaines sources, Le cardinal Emile BIAYENDA, dont nous célébrons ce mois le 40eme anniversaire de son assassinat. Ce dernier ne fut pas seulement lâchement exécuté, il aurait été enterré vivant dépouillé de certains de ses attributs par SASSOU NGUESSO qui venait d’être nommé Colonel à l’issue d’une réunion extraordinaire du CMP. Ainsi le mysticisme entrait de plein fouet dans la pratique mystique de la politique au Congo avec celui qui se révélera plus tard être le grand maître de la sorcellerie politique au Congo.
Et le 25 mars 1977, c’est l’exécution de l’ancien président, Alphonse Massamba-Débat. Histoire d’effacer toute trace pouvant contredire la version erronée de SASSOU.
C’est le CMP qui annonce la nouvelle: «La Cour martiale siège depuis cette nuit, dans l’enceinte de l’état-major, en présence d’avocats commis d’office. Les sentences sont exécutoires, au fur et à mesure qu’elles sont prononcées. C’est ainsi que le premier accusé, M. Alphonse Massamba-Débat, condamné à la peine de mort, a été passé par les armes, ce 25 mars au matin, (…)». Il est à noter que les recours en grâce sollicités par les avocats ont été rejetés.
Une semaine après la mort de Marien Ngouabi, c’est au tour du Président MASSAMBAT-DEBAT de subir les affres de la mort. Son corps n’a jamais été retrouvé, certainement il aurait subi les mêmes pratiques mystiques que ceux pratiqués sur le cadavre du Cardinal BIAYENDA. Profitant de son rang de ministre de la défense, il ordonna l’interpellation de l’ancien Chef d’état-major de l’Armée de Terre, LUC KIMBOUALA-KAYA. Une interpellation qui se termina dans un bain de sang Car l’ancien chef d’Etat-major fut simplement abattu devant sa famille à son domicile dont le commanditaire n’est autre que SASSOU NGUESSO. Son corps fut rendu à sa famille dans un cercueil scellé dont nous ignorons à ce jour ce qui a été fait sur son corps.
Plus récemment, une grande explosion éclate faisant trembler une grande partie de Brazzaville avec environ un peu plus d’un millier de morts. Cela se passe encore un mois de mars plus précisément le 4 Mars 2012. Au-delà des nombreuses victimes innocentes, ce qui frappa le plus des congolais c’est la précipitation des autorités congolaises à proposer des sommes d’argent en guise de dédommagement. Qui peut nous dire aujourd’hui quel officier a été condamné ?
Toute la hiérarchie militaire est sortie dépourvue de toute sanction de cette lourde faute militaire. Pendant que les victimes de cette effroyable explosion continuent à broyer du noir, le maître SASSOU savoure le gain de sang récolté pour ces pratiques mystico-fétichistes. Comme quoi les congolais ne comptent pas, seul votre sang importe même s’il faut le payer au prix fort.
C’est encore un mois de mars qui a été choisi pour organiser la dernière élection présidentielle dont il savait qu’il était placé sous le signe du fétichisme malgré le rejet quasi-total de la population. Le 20 Mars 2016, il s’auto-proclame président avec l’aval d’une certaine oligarchie militaro-mystico-fétichisme.
Ce n’est donc pas étonnant que ce même mois de Mars 2017 soit celui choisi par ce pouvoir inhumain pour tenter une énième pirouette de concertation de OUESSO. Les larbins de Sassou aux abois obéissent aux doigts et à l’œil au message de vampirisme dicté par SASSOU pour attirer le peuple dans les geôles du mysticisme satanique.
Soyez attentif et surtout très prudent pour ce mois de Mars 2017.
Jean-Claude BERI