Le calendrier est désormais fixé. Le référendum constitutionnel voulu par le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, se tiendra le 25 octobre. Vivement contesté par l’opposition, il pourrait déboucher sur un troisième mandat du chef de l’Etat sortant, âgé de 72 ans, dont une trentaine à la tête du pays.
L’annonce de cette consultation avait provoqué à la de fin septembre un rassemblement d’une ampleur inédite à Brazzaville. Aux cris de « Sassoufit ! », et « Sassou dégage ! », les protestataires dénonçaient un « coup d’Etat constitutionnel » du président.
La nouvelle Loi fondamentale, dont on connaît désormais les grandes lignes, prévoit de ramener de sept à cinq ans la durée du mandat présidentiel, qui serait « renouvelable deux fois ». Elle abaisserait également l’âge minimal pour être candidat à la magistrature suprême de 40 à 30 ans et supprimerait l’âge maximal, inscrit dans la Constitution de 2002.
Selon le gouvernement, le projet instituerait en outre un « exécutif bicéphale » en faisant du premier ministre « le chef du gouvernement, à la place du chef de l’Etat ». Une réforme présentée comme un « changement majeur ».
« Sassou se trompe d’époque »
A la tête du parti unique de 1979 à 1992, Denis Sassou-Nguesso est revenu au pouvoir en 1997 à l’issue d’une guerre civile. Il a été élu président en 2002 et de nouveau en 2009. La Constitution actuelle lui interdit à double titre de se présenter à la présidentielle prévue à la mi-2016, puisqu’elle limite à deux le nombre de mandats et interdit à toute personne âgée de plus de 70 ans de se présenter.
L’annonce de la date du référendum a ravivé mardi 6 octobre la colère de l’opposition. Pour Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), le président congolais « se trompe d’époque ». « Nous nous opposerons jusqu’au bout. [M. Sassou] compte sur la force brutale, qui est éphémère, et nous, nous comptons sur le soutien populaire », a-t-il ajouté.
« Le président est dans sa logique et tient coûte que coûte à réaliser son coup d’Etat constitutionnel », a dénoncé pour sa part Clément Miérassa, président du Parti social démocrate congolais (PSDC), autre formation membre du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad). « C’est à la fois triste et désolant pour la démocratie congolaise et africaine en général. Pour nous, la lutte sera menée jusqu’au bout pour s’opposer à son projet qui ne repose sur aucune base juridique. »
Par Le Monde.fr avec AFP