Par : Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA
C’est le cas de le dire.
Délaissant ses propres cadres, les Congolais dont il est le Président de la république par effraction, le voilà qui fait à présent appel aux dinosaures, aux « Has been » de la politique française pour venir à son secours. Même le gouvernement congolais fait de bric et de broc ne lui sert à rien, à défaut d’aller l’attendre à l’aéroport de Maya Maya pour ses escapades stériles. Rien que des courtisans.
Pendant que le pays tout entier sombre, nous revoilà au Congo-Brazzaville avec les Dominique Strauss Khan, les Bernard Kouchner, personnages sulfureux qui ne resteront pas dans l’histoire française comme des modèles tant leurs frasques ont fait frémir plus d’un. Dans ce contexte autant mieux se recycler au Congo-Brazzaville auprès du seul Président dictateur qui colorimétriquement tend à les ressembler. La comparaison s’arrête là.
Un griot du gouvernement congolais s’épanche à travers les réseaux sociaux en disant que Sassou est rentré dans l’histoire du Congo par la grande porte en nous léguant d’institutions fiables… N’est-ce pas du ressort du troubadour de chanter les louanges de ses maîtres ! Depuis plus de 34 ans le pays n’a pas d’eau potable, d’électricité, l’éducation aux abonnés absents, l’économie en berne, un no deal avec le FMI (Fonds monétaire international), un manque criard d’infrastructures, l’on nous dit que tout va bien avec un sourire béat. Les psychiatres congolais ont du boulot car le Congo est devenu un cirque où les clowns ont pris les rênes.
Un fait indéniable, c’est que Sassou tristement célèbre est rentré dans l’histoire du Congo-Brazzaville par effraction et non pas par la grande porte.
Le sieur Dominique Strauss Khan veut refaire le coup d’effacement de la dette avec l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). Mais dorénavant tout le monde sait que Sassou est un mauvais gestionnaire, un ancien communiste adepte des sinistres petits matins, convertit à la démocratie et la franc-maçonnerie par pure opportunisme. La première expérience d’effacement de la dette n’aura servi à rien, sinon qu’à l’étalage de sa progéniture qui a pris la gouvernance du pays au travers d’associations ou fondations sponsorisées par le trésor public congolais avec les résultats que nous connaissons. Nombreux de nos enfants se retrouvent à l’étranger sans bourse de la fondation perspectives d’incertitudes. Notre jeunesse n’a plus d’avenir tant ce dernier a été hypothéqué pour des siècles.
Le Congo-Brazzaville est une petite épicerie familiale gérée au gré des liens familiaux, des mariages et de la courtisanerie. Donc rien d’intéressant de ce côté-ci.
Quant à Bernard Kouchner, après le coup fumeux de l’assurance maladie du Gabon qui n’a pas pu soigner son Président sur place, le voilà qui récidive au Congo-Brazzaville. Il vient vendre l’assurance maladie au Congo sans en comprendre l’essence. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. La priorité au Congo-Brazzaville c’est la lutte contre la pauvreté et l’injustice sociale.
Appelée au début Couverture santé maladie, cette dernière vise « à garantir l’accès à des services de qualité pour tous, à éviter tout risque pour la santé publique et à protéger chacun contre l’appauvrissement dû à la maladie en raison des dépenses de santé encourues ou de la perte de revenu lorsqu’un membre de la famille tombe malade. » Tout est dit.
Le Congo-Brazzaville est un petit pays pétrolier, une dictature comme mode de gouvernance. Les services de santé sont à l’abandon et même le seul CHU (Centre hospitalier universitaire) de Brazzaville qui n’existe que de nom tant toutes ses missions sont défaillantes ou inexistantes, a baissé pavillon depuis longtemps. La qualité des soins équivaut à celle des dispensaires que nous avions connus dans les années 1960. Même le nouveau directeur général canadien tout droit sorti de sa naphtaline n’a pas encore fait de miracle. Dans ce cas on repassera demain pendant que les Congolais crèvent comme des mouches à notre grand désarroi.
La pauvreté est le critère le plus objectif qui caractérise le Congo-Brazzaville : pauvreté alimentaire, pauvreté économique, pauvreté intellectuelle, etc. D’après monsieur Issac Djoumali Sengha, pourtant membre éminent du PCT (Parti congolais du travail), « même les universitaires congolais s’approprient frauduleusement des lopins de terre mitoyens de l’amphithéâtre de Brazzaville. » Ce à quoi Sassou dans un moment de lucidité aurait déclaré : « Si même les universitaires se mettent à voler, le pays est totalement foutu. » Nous lui rétorquons que le poisson pourrit toujours par la tête. C’est une déconfiture morale que Sassou nous inflige sans sourciller. Est-il à l’Ouest ou le défenseur des intérêts français au Congo ?
Comment dans un pays où seuls les militaires, la police politique et les fonctionnaires qui perçoivent à compte goutte leur salaire, puissent faire face aux dépenses de santé ? Dans ce contexte pour le reste de la population qui est maltraitée, c’est le calvaire. Un marqueur indéniable est le taux de mortalité galopant dans notre pays pendant que les dignitaires se font soigner en dehors du Congo, même pas à Oyo devenue de facto la capitale de la république des Sassou et Nguesso.
Toutes ces entourloupes n’ont qu’un seul but, saigner à blanc notre pays par ces vautours qui n’ont rien à faire du peuple congolais.
Que Sassou sache qu’il y a beaucoup de Congolais qui savent écrire des rapports de 3 pages sur le système de santé facturés à plus de 300 000 euros comme au Gabon. Mais en tant que patriote congolais, nous ferions mieux, un rapport de qualité avec le nombre de pages suffisant qu’il faudra et tout ceci gratuitement.
Si Sassou fait plus confiance à l’homme blanc dépourvu de moralité, c’est-à-dire les Français, qu’il se fasse nommer Préfet en France. Mais, je ne suis pas sûr que les Français veuillent de lui.
Ces deux faits marquants de la restructuration de la dette et du système de santé confiés aux Français au détriment des Congolais doivent nous interpeller sur la façon dont Sassou et sa clique gère notre pays. Allons-nous continuer à le laisser faire ? Il nous revient de répondre à cette question nonobstant les armes qui sont pointées sur nous.
Comme en Algérie, le peuple congolais doit brandir à Sassou la motion de défiance pour incompétence notoire qui sonnera son départ afin que nous puissions retrouver un peu de sérénité.
J’en appelle à toutes les forces vives de la nation congolaise de sauver ce pays de cette tragi-comédie qui nous ridiculise aux yeux du monde afin de restaurer ce qui nous reste : notre dignité.
En paraphrasant Winston Churchill, je dirais que pour Sassou : « Le succès c’est d’aller d’échec en échec avec enthousiasme. »
Et c’est là notre drame.